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Créé fin 2018 par l’ANSM et la CNAM, EPI-PHARE est un groupement d’Intérêt Scientifique. L’ANSM nous explique que sa fonction est de réaliser, piloter et coordonner des études de pharmaco-épidémiologie à partir des données complexes et massives du Système National des Données de Santé (SNDS).

L’objectif est donc d’éclairer les pouvoirs publics dans leur prise de décision.

Rien que ça !

 

Pourtant leurs publications sur le COVID semblent assez éloignées de la réalité et toujours dans le sens d’une valorisation des vaccins.

Pour y parvenir, EPI-PHARE utilise certains outils très discutables.

 

 

 

Déjà des précédents

 

En avril 2022, EPI-PHARE produit une « publication » sur les myocardites induites par le vaccin sur les 12-50 ans. [1]

 

 

Problème 1

Les résultats de l’étude n’ont jamais été publiés dans un journal à comité de lecture et elle n’a donc pas été relue par les pairs.

De nombreux journaux étant friands de ce genre d’études, on a du mal à croire que les auteurs ne l’aient pas soumise à publication. Cette absence de publication laisse supposer que la qualité de l’analyse était insuffisante pour mériter l’approbation des pairs.

 

Si maintenant les auteurs ne l’ont pas soumise à la publication, c’est que soit ils manquent à un devoir déontologique de confrontation à une évaluation par les pairs, soit ils savent que leur étude a de graves lacunes mais que l’objectif est de communiquer et d’influencer et certainement pas d’évaluer avec rigueur, ce qui est encore plus grave…

 

 

Problème 2

Un des problèmes majeurs de l’étude est qu’EPI-PHARE a choisi un suivi des effets indésirables de 7 jours seulement après la 2éme injection de vaccin à ARNm (BNT162b2/ Pfizer-BioNTech ou mRNA-1273/Moderna.

C’est difficile de faire moins.

Mais surtout ce choix n’est pas anodin puisqu’il permet de limiter le nombre d’effets indésirables.

D’ailleurs, étonnamment, dans une lettre parue dans le New England Journal of Medicine et signée par des membres d’EPI-PHARE, le délai de suivi des effets indésirables du vaccin monovalent par rapport au vaccin bivalent (Pfizer) est de 21 jours [2]

 

Pourtant, même sur 7 jours, EPI-PHARE confirmait le risque accru de myocardite et péricardite après la vaccination chez les 12-50 ans.

 

En effet, il est alarmant de constater qu’EPI-PHARE rapporte 1 cas de myocardite chez les hommes de 18-24 ans attribuable à la vaccination toutes les

  • 21100 deuxièmes doses du vaccin PFIZER
  • 5900 deuxièmes doses du vaccin MODERNA.

 

EPI-PHARE indique que le risque associé à la deuxième dose du vaccin chez les moins de 40 ans, est augmenté de

  • 18 fois chez les hommes pour PFIZER
  • 7,1 fois chez les femmes pour PFIZER

 

  • 44 fois chez les hommes pour MODERNA
  • 41 fois chez les femmes pour MODERNA

 

EPI-PHARE ne dit rien sur les risques bien plus importants du vaccin MODERNA alors qu’il pourrait poser la question de la relation avec la quantité d’ARNm injectée (30µg pour Pfizer et 100µg pour Moderna).

 

La conclusion d’EPI-PHARE est très pudique :

« Cette étude confirme et mesure l’amplitude d’un risque accru de myocardite »

Mais avec des augmentations du risque de cette amplitude, jusqu’à 44 fois, il faudrait produire des conclusions plus précises qui n’essayent pas de cacher l’ampleur du problème.

 

Alors EPI-PHARE essayait d’expliquer que

« Les cas de myocardite … suivant la vaccination n’apparaissent pas plus graves que ceux survenant en dehors de la vaccination. »

 

 

Cette étrange formulation tente de faire croire que les myocardites induites par les vaccins ne sont pas graves en expliquant qu’une myocardite vaccinale n’est pas plus grave qu’une autre.

Mais cela n’a aucun intérêt.

Cela relève du déni.

Les myocardites sont graves, d’où qu’elles viennent.

EPI-PHARE tente de rassurer en banalisant les myocardites vaccinales, en expliquant qu’elles ne sont pas plus graves… donc pas graves…

Cette attitude n’est pas admissible.

 

 

Et maintenant ?

 

Dans leur publication d’avril 2023 [3], comme toujours, EPI-PHARE produit des chiffres pour rassurer sur l’innocuité du vaccin.

EPI-PHARE s’attaque encore une fois aux myocardites et autre pathologies cardiaques comme elle l’avait fait en 2022 sur les 12-50 ans. [4]

 

 

Les résultats sont rassurants !

EPI-PHARE nous assure en mars 2023 que les vaccins BIVALENT n’augmentent pas les risques de maladies cardiaques, AVC…

C’est une bonne nouvelle.

Mais par rapport à quoi ?

Comment ?

Par qui ?

 

Problème 1 (encore)

Les résultats d’EPI-PHARE sont publié dans le NEJM.

Et ils font croire (sur twitter notamment) que leur « publication » a été relue par des pairs qui auraient vérifiés les données.

Sauf que ce n’est pas une publication mais juste une « correspondence ».

Et par conséquent ce n’est pas « peer-reviewed » dans ce sens car il n’y a pas nécessairement un examen par les pairs standard complet.

 

De plus qui peut vérifier ces données puisqu’elles ont été refusées à des scientifiques indépendants du CSI ?

 

La question se pose de savoir pourquoi les auteurs ont décidé de ne pas fournir une étude et de la présenter à la publication à travers la relecture par les pairs.

 

 

 

Problème 2 (encore)

EPI-PHARE montre cependant une certaine cohérence quand il s’agit de choisir les paramètres du suivie et notamment la durée pour observer l’apparition des effets indésirables.

Dans cette étude, le choix se porte sur 21 jours maximum ce qui laisse supposer que pour certains, la durée a été plus courte.

 

Il faut encore rappeler que plus la période de suivi est courte, plus le nombre d’effets indésirables observé sera faible.

Il est pourtant acquis que même 6 semaines semblent trop courtes pour obtenir des résultats satisfaisants. [5]

 

 

Problème 3

EPI-PHARE, en avril 2022 avait noté que le risque de myocardites était plus important chez les plus jeunes. C’est d’ailleurs en accord avec les informations disponibles dans des dizaines d’autres publications.

 

Bizarrement, EPI-PHARE fait un choix de classe d’âge inattendu prenant des gens de 72 ans en moyenne.

Si!

Alors que les myocardites sont surtout chez les jeunes (moins de 30), EPI-PHARE choisit un échantillon qui n’est pas significativement touché d’après les informations disponibles depuis presque 2 ans.

Ce choix discrédite EPI-PHARE et met en lumière les subterfuges qu’ils sont prêts à accepter pour atteindre leur but. Car sur un total de 932583 personnes ayant reçu une dose de rappel de vaccin bivalent et 121362 recevant une dose de monovalent, ce n’est 373728 et 97234 de ces mêmes sujets respectivement qui ont été étudiés : cela laisse beaucoup de marge pour s’accommoder de la réalité des effets indésirables passés sous silence.

 

 

Problème 4

C’est là que les problèmes sur les choix méthodologiques deviennent terribles puisqu’EPI-PHARE a choisi de comparer un groupe de gens vaccinés avec le vaccin BIVALENT avec un groupe de gens vaccinés avec le vaccin initial (monovalent dirigé contre la souche de Wuhan 2019) uniquement.

Oui vous avez bien lu.

 

EPI-PHARE choisi donc de comparer des vaccinés avec … des vaccinés.

 

Chacun s’attendrait à une comparaison avec un groupe témoin qui, soit n’a pas reçu de vaccin soit a reçu un vaccin déjà bien éprouvé contre une autre pathologie.

Et bien non, EPI-PHARE en a décidé autrement.

EPI-PHARE choisi donc de comparer des vaccinés anti-COVID avec … des vaccinés anti-COVID.

 

 

Il faut comprendre la supercherie !

EPI-PHARE nous indique qu’il n’y a pas plus de risques avec le vaccin BIVALENT qu’avec le vaccin initial.

Mais, en fait, il faut comprendre qu’il n’y en a pas moins qu’avec le vaccin initial.

 

Car si le vaccin initial provoque, par exemple 18 fois plus de myocardites (voir [6]), et que le vaccin BIVALENT en provoque aussi 18 fois plus, cela permet à EPI-PHARE d’afficher que tout est normal.

 

Alors qu’il n’en est possiblement rien.

 

Surtout que ces résultats sont contraires aux données disponibles et notamment celle d’EPI-PHARE d’avril 2022. [1]

 

 

 

Conclusion

 

Les choix méthodologiques d’EPI-PHARE sont très problématiques

  • Durée de suivi

Plus elle est courte plus les signaux sont faibles.

 

  • Classe d’âge

Si elle n’est pas adaptée, le risque mesuré peut être différent d’une autre classe d’âge.

 

  • Groupe contrôle

Ne pas utiliser de groupe placébo ne permet pas la découverte des risques d’un médicament.

 

 

Mais si on met les choix d’EPI-PHARE en parallèle de leur objectif de montrer des résultats positifs pour les vaccins ARNm, alors ils sont cohérents.

Très cohérents.

 

C’est à se demander si la lampe du phare n’est pas cassée.

 

 

 

 

[1] https://www.epi-phare.fr/rapports-detudes-et-publications/myocardite-pericardite-vaccination-covid19-12-50ans/

[2] https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMc2302134.

[3] https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMc2302134

[4] https://www.nejm.org/doi/10.1056/NEJMc2302134

[5] https://ijvtpr.com/index.php/IJVTPR/article/view/67