Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

Temps de lecture : 10 minutes

 

À Retenir

  • Inquiétude mondiale sur les cas de myocardites post-vaccinales chez des jeunes adultes.
  • Peut-on identifier une anomalie particulière chez les jeunes vaccinés contre la Covid qui développent une myocardite ?
  • Quasiment aucune différence sur la réponse immunitaire adaptative/spécifique entre les vaccinés en bonne santé et ceux qui ont développé une myocardite consécutive à la vaccination.
  • De la protéine Spike libre circule dans le sang des jeunes vaccinés qui ont développé une myocardite et pas chez ceux qui sont en bonne santé.

Introduction

Seulement 9 mois après la déclaration d’une situation de pandémie pour l’infection par le virus SARS-CoV-2, des technologies vaccinales à base d’ARNm ont reçu des autorisations conditionnelles et ont été largement distribuées dans de nombreux pays à travers le monde. Si dans un premier temps, l’administration de ces nouveaux vaccins a ciblé les populations les plus à risque, désormais, toutes les populations de plus de 6 mois sont éligibles. Les délais pour la conception, la fabrication à l’échelle industrielle et les tests d’activité et d’innocuité des vaccins anti-Covid à ARNm ont été réduits à quelques mois quand il fallait auparavant près de 10 ans. Pourtant, il n’était pas question pour les orgaismes décisionnaires d’inclure ce paramètre de compression extrême des délais dans l’évaluation d’une balance bénéfices/risques qui de fait était qualifiée d’extrêmement favorable à la vaccination de masse pour toutes les tranches d’âges. Cette évaluation, par anticipation, de la balance bénéfices/risques a malgré tout dû subir des « ajustements ». En effet, assez rapidement, des effets secondaires indésirables avec des niveaux de gravité de tout grade ont rapidement commencé à être signalés. La fréquence et le lien parfaitement établi de ces effets indésirables avec les injections anti-Covid sont la cause de débats passionnés avec des batailles de chiffres, de bases de données publiques plus ou moins bien renseignées [1]. En parallèle, une censure politique et médiatique n’autorise qu’un discours formaté sur les bénéfices de la vaccination anti-Covid. La caution à ce discours n’est pas le fruit d’observations rigoureuses en milieu réel mais les données fournies à discrétion par les industriels pharmaceutiques. Aussi, l’un des événements indésirables le plus frappant pour l’opinion publique a été la révélation de myocardites chez des adolescents et de jeunes adultes en bonne santé et exempts de facteurs de risque (voir l’article que nous avons déjà consacré au sujet : « Myocardites post-vaccinales : plus graves qu’annoncées ! ») [2]. Ces jeunes devaient légitimement être classés comme à risque quasi nul de faire une forme grave de la maladie même après contact avec les souches les plus infectieuses ou les plus pathogènes rencontrées depuis 3 ans de pandémie au SARS-CoV-2. On comprend donc l’émoi suscité et ce n’est qu’assez tardivement que « dans le cadre de la surveillance renforcée des vaccins utilisés contre la Covid-19, une enquête de pharmacovigilance a été mise en place. Cette enquête visait à surveiller en temps réel le profil de sécurité des vaccins disponibles en France à partir des déclarations réalisées par les professionnels de santé, les personnes vaccinées ou leur entourage. Les résultats de cette évaluation et de ce suivi ont été transmis aux membres du comité de suivi de l’ANSM et au réseau français des CRPV le 24 novembre 2022, afin d’identifier des signaux potentiels et d’envisager les mesures à prendre. » [3]

Au-delà de la fréquence réelle, en fonction du type de préparation vaccinale, de l’âge, du sexe, de facteurs de comorbidité [4], on s’accorde maintenant pour reconnaître à tous les niveaux, que le risque de myocardites a existé dès les premiers vaccins à ARNm ou à adénovirus, et qu’il persiste avec les nouvelles formulations vaccinales tenant compte de l’évolution des variants du SARS-CoV-2. Censure ou pas, la réalité de l’épidémiologie de la population exposée aux injections anti-Covid avec des degrés croissants de répétition émergera nécessairement d’ici quelques années si, à la fois, un niveau massif et universel d’injection est maintenu et si des effets aussi graves que des myocardites affectent la mortalité et l’espérance de vie des populations. En attendant, il est essentiel, sans attendre, de comprendre ce qui peut causer dans la formulation vaccinale des effets indésirables graves. Une façon simple d’approcher la question est de comparer des individus ayant reçu des injections anti-Covid ne présentant aucun symptôme d’effet indésirable et des sujets ayant développé une myocardite post-vaccinale. C’est justement ce qu’ont entrepris des équipes affiliées à trois prestigieux hôpitaux de Boston aux Etats-Unis, le Brigham and Women’s Hospital, le Massachusetts General Hospital et le Children’s Hospital. Les résultats de leur étude ont été publiés en ligne le 4 janvier 2023 dans le journal Circulation (journal de référence de l’association américaine de cardiologie) [5].

Une immunité humorale conforme aux attentes

61 adolescents et jeunes adultes (entre 12 et 21 ans) ont été recrutés qui, soit, pour 45 d’entre eux, ne présentaient aucune séquelle de l’injection des vaccins à ARNm de Pfizer (BNT162b2) ou de Moderna (mRNA-1273) ou soit, pour 16 d’entre eux (13 hommes), avaient développé une myocardite entre 1 et 19 jours après injection (médiane de 4 jours). Pour ces derniers, il s’agissait de myocardite apparue pour 12 d’entre eux après la deuxième dose de vaccin, alors que 2 avaient développé la pathologie après une seule injection. Tous ces patients se caractérisaient par des niveaux élevés de troponine T cardiaque (médiane à 260 ng/L) et de protéine C réactive (médiane à 29,75 mg/L). Les sujets témoins ont été analysé jusqu’à 3 semaines après la seconde injection vaccinale.

Dans la mesure où le premier objectif de la stratégie vaccinale adoptée pour la Covid19 a été la capacité à produire des anticorps neutralisant la protéine Spike (pour laquelle code l’ARNm des préparations vaccinales), les auteurs ont comparé les profils d’anticorps spécifiquement induits par la vaccination anti-Covid chez les deux groupes de sujets étudiés en se focalisant sur des échantillons sanguins collectés dans les 11 jours suivant la seconde injection vaccinale de façon à limiter les biais. Même s’il existe une hétérogénéité des profils au sein des sérums de chaque groupe de sujets, il n’apparait pas de différence significative pour la concentration des immunoglobulines de type IgM, IgG ou IgA dirigées contre la Spike dans le groupe en bonne santé et le groupe ayant développé une myocardite. L’activité des anticorps est liée à leur capacité à se fixer par leur partie constante à des récepteurs présents à la surface de différentes cellules de l’immunité innée. Mais il n’a pas été observé de capacité différente à ce que les immunoglobulines des deux groupes de sujets se fixent à des récepteurs FcγR2a, FcγR2b, FcγR3a, ou FcγR3b. Ainsi, des tests fonctionnels in vitro de la capacité de dépôt du complément dépendant des anticorps (l’activation du complément étant une des premières barrières de l’immunité innée contre les pathogènes), ou de phagocytose par des cellules neutrophiles ou d’une lignée monocytaire n’ont pas montré de différence significative entre le groupe en bonne santé et le groupe myocardite. Il semble donc que dans les deux groupes, les sujets ont développé une immunité humorale susceptible de conférer une protection contre le SARS-CoV-2 et il n’y a pas d’indication que les sujets ayant développé une myocardite ont généré une réponse anticorps foncièrement différente de celle des sujets restés en bonne santé. Afin de caractériser plus spécifiquement le panel d’anticorps produits et donc le type de réponse immunitaire, les chercheurs ont effectué une recherche d’auto-anticorps qui semble n’avoir rien décelé d’anormal dans aucun des sérums testés ; même si l’on peut regretter un manque de données (au niveau méthodologique et des résultats) pour étayer cette affirmation. D’autre part, une recherche en profondeur par la technique de l’affichage de phage (qui permet d’identifier des interactions de haute affinité entre des anticorps et des antigènes) de la réactivité anticorps au virome n’a pas indiqué de différence notable entre tous les échantillons testés des deux groupes de sujets de l’étude. Ainsi les sujets étaient tout aussi fortement réactifs à des pathogènes usuels tels que virus respiratoires (virus syncytial respiratoire, grippe, et beta-coronavirus), des virus herpétiques (virus simplex de type1, cytomegalovirus, virus d’Epstein-Barr) et des souches vaccinales (rougeole, rubéole et oreillon).

Une immunité cellulaire T sensiblement équivalente

Par la suite les chercheurs ont voulu évaluer les réponses contrôlées par les lymphocytes T, un des acteurs essentiels de la réponse adaptative. Pour cela ils ont utilisé la technique de cytométrie en flux multi-paramétrique qui permet de caractériser de façon très sensible des marqueurs spécifiques à des sous-populations cellulaires particulières et de quantifier précisément les effectifs pour chacune des sous-populations de lymphocytes T identifiées. Il est ainsi possible de distinguer des populations naïves, de populations mémoires, ou effectrices, pour chaque niveau de différenciation, et donc de mesurer l’évolution et la maturation de ces cellules immunitaires. Que ce soit pour les lymphocytes CD4 ou CD8, globalement, la distribution des différentes sous-populations est sensiblement la même chez les vaccinés en bonne santé et ceux ayant développé une myocardite. En examinant spécifiquement les lymphocytes T CD4 éduqués contre le SARS-CoV-2, il n’y a pas non plus de différence significative. La stimulation de cellules CD4 et CD8 par des fragments de la protéines Spike du SARS-CoV-2 n’a pas non plus induit une fréquence différente de sécrétion d’un puissant antiviral, l’interféron-gamma, selon le groupe de sujets étudiés. La seule différence observée sur cette immunité à cellules T est une fréquence plus élevée de cellules CD4 exprimant également à leur surface le marqueur PD-1 chez les individus avec myocardite. Cela pourrait refléter un niveau plus important d’épuisement de cette sous-population particulière.

Un profil différent de cytokines

Une part importante de la réaction de défense aux infections est apportée par la sécrétion de cytokines qui permettent de signaler la présence locale d’un intrus et de stimuler l’activité effectrice des acteurs cellulaires de la réponse antivirale. Aussi, les auteurs ont dosé 10 cytokines et ont cette fois observé des différences nettes entre vaccinés en bonne santé et atteints de myocardite. En particulier, is ont observé une augmentation significative de l’IL-6, l’IL-8, l’IL-10, l’interféron-gamma et le TNF-alpha et une diminution de l’IL-4 chez les sujets atteints de myocardite. Dans la mesure où la numération sanguine a révélé une élévation du taux de neutrophiles chez les vaccinés avec myocardite, les résultats des dosages de cytokines suggèrent une activation de l’immunité innée.

De la Spike circulante uniquement en cas de myocardite

Afin de préciser l’effet de la stimulation de l’immunité innée, des tests de détection ultra-sensible ont été réalisés pour mesurer dans le sang les productions de protéines entières Spike et de son sous-produit de clivage S1 induits par les injections vaccinales. Dans un premier temps, très peu de S1 a pu être détectée chez tous les sujets testés. Néanmoins en traitant avec un agent dénaturant les échantillons sanguins de façon à déstabiliser l’éventuelle interaction d’anticorps avec la protéine S1, près du tiers des échantillons révélaient alors cette protéine, dans les deux groupes étudiés. Mais plus intéressant, en dosant la protéine Spike entière, on s’aperçoit que les adolescents qui font une myocardite ont un taux élevé de cette protéine libre, c’est-à-dire non complexée à des anticorps alors que cette forme libre est indétectable chez les sujets asymptomatiques. Ce taux élevé de protéine Spike réactive a été détecté aussi bien chez des garçons que des filles. Par ailleurs, dans la mesure où les prélèvements n’ont pas tous été effectués au même moment par rapport à la seconde injection vaccinale, il a été étudié l’éventuel déclin de la détection de Spike en fonction du temps écoulé depuis la seconde injection vaccinale. Autant S1 n’est détectée que pendant la première semaine post-injection, autant Spike persiste jusqu’à au moins 3 semaines après l’injection avec un déclin qui semble lent.

On a donc une protéine Spike libre qui échappe à la neutralisation par des anticorps qui sont pourtant bien présents en quantité suffisante chez les vaccinés qui développent une myocardite. On sait maintenant que la Spike elle-même a plusieurs actions néfastes et peut par exemple stimuler un dysfonctionnement des péricytes cardiaques qui tapissent les petits vaisseaux du coeur [6] ou entrainer une inflammation de l’endothélium, notamment à travers la modulation négative de l’expression de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 [7].

Limitations de l’étude

La principale limite de l’étude est liée à des effectifs qui restent très modestes et nécessitent donc une confirmation indépendante des principaux résultats dans un autre échantillon de population. Par ailleurs, comme trop souvent le délai de suivi reste très court (3 semaines au plus) et il serait important de pouvoir suivre les sujets au moins quelques mois afin par exemple de s’assurer que le niveau de Spike libre reste indétectable chez les sujets asymptomatiques et savoir si chez les sujets à myocardites il finit par disparaître ou pas. Dans la mesure où les atteintes cardio-vasculaires sont un sujet majeur de préoccupation, on se demande si l’observation faite d’une Spike circulante est spécifique des myocardites ou si elle serait retrouvée dans les cas de péricardites mais également toutes les conditions pathologiques impliquant le système vasculaire.

Tous les sujets examinés dans l’étude étaient asymptomatiques par rapport aux symptômes classiquement induits par une infection naturelle au virus SARS-CoV-2. S’il est donc très peu crédible que la protéine Spike détectée chez les sujets avec myocardites soit, au moins dans certains cas, liée à une infection plus ou moins récente par le SARS-CoV-2, la mention explicite de non-détection de particules virales chez tous les sujets étudiés n’est pas indiquée. De plus, nous ne disposons pas d’information permettant d’exclure le fait que les sujets ayant développé une myocardite avaient significativement été plus exposés ou infectés au virus SARS-CoV-2 avant les injections vaccinales que les sujets n’ayant pas développé de myocardites. En effet, il a été montré récemment qu’il était possible de détecter de la protéine Spike circulant dans le sang de sujets développant une forme longue de la Covid-19 jusqu’à un an après l’infection initiale par le SARS-CoV-2 [8].

Enfin, si l’on retient que la protéine Spike qui a été détectée ne peut provenir que d’une fabrication induite par la traduction cellulaire des ARNm injectés, on peut se demander s’il reste des ARNm de la préparation vaccinale dans le sang des asymptomatiques ou des sujets faisant une myocardite et existe-t-il une éventuelle corrélation entre présence d’ARNm et de protéine Spike libre ? On rappelle que de l’ARNm vaccinal a pu être détecté dans le sang circulant de sujet en bonne santé jusqu’à au moins 15 jours après vaccination [9].

Conclusions

Même si corrélation n’est pas raison,Il est urgent que des études soient réalisées de façon plu systématique pour évaluer la présence de cette protéine Spike circulante dans une large population de sujets ayant reçu 2, 3, 4, 5 doses de préparations vaccinales à ARNm en séparant les sujets développant des effets indésirables graves et en partitionnant les populations selon l’âge et le sexe.

Article en pdf disponible ici :  Spike circulante_vaccinés_myocardites_jan23 

Références

[1] https://reinfocovid.fr/base_documentaire/etude-critique-du-rapport-de-lopecst-n-5263-assemblee-nationale-et-n-659-senat-sur-les-effets-indesirables-des-vaccins/

[2] générer un lien hypertexte vers l’article de RéinfoCovid d’octobre 2022: « Myocardites post-vaccinales : plus graves qu’annoncées ! ») : https://reinfocovid.fr/science/myocardites-post-vaccinales-plus-graves-quannoncees/

[3] https://ansm.sante.fr/actualites/point-de-situation-sur-la-surveillance-des-vaccins-contre-la-covid-19-periode-du-25-11-2022-au-22-12-2022

[4] Le Vu S, Bertrand M, Jabagi MJ, Botton J, Drouin J, Baricault B, Weill A, Dray-Spira R, Zureik M. Age and sex-specific risks of myocarditis and pericarditis following Covid-19 messenger RNA vaccines. Nat Commun. 2022 Jun 25;13(1):3633. doi: 10.1038/s41467-022-31401-5. PMID: 35752614; PMCID: PMC9233673. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35752614/)

[5] Yonker LM, Swank Z, Bartsch YC, Burns MD, Kane A, Boribong BP, Davis JP, Loiselle M, Novak T, Senussi Y, Cheng CA, Burgess E, Edlow AG, Chou J, Dionne A, Balaguru D, Lahoud-Rahme M, Arditi M, Julg B, Randolph AG, Alter G, Fasano A, Walt DR. Circulating Spike Protein Detected in Post-COVID-19 mRNA Vaccine Myocarditis. Circulation. 2023 Jan 4. doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.122.061025. Epub ahead of print. PMID: 36597886.

[6] Avolio E, Carrabba M, Milligan R, Kavanagh Williamson M, Beltrami AP, Gupta K, Elvers KT, Gamez M, Foster RR, Gillespie K, Hamilton F, Arnold D, Berger I, Davidson AD, Hill D, Caputo M, Madeddu P. The SARS-CoV-2 Spike protein disrupts human cardiac pericytes function through CD147 receptor-mediated signalling: a potential non-infective mechanism of COVID-19 microvascular disease. Clin Sci (Lond). 2021 Dec 22;135(24):2667-2689. doi: 10.1042/CS20210735. PMID: 34807265; PMCID: PMC8674568.(article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34807265/)

[7] Lei Y, Zhang J, Schiavon CR, He M, Chen L, Shen H, Zhang Y, Yin Q, Cho Y, Andrade L, Shadel GS, Hepokoski M, Lei T, Wang H, Zhang J, Yuan JX, Malhotra A, Manor U, Wang S, Yuan ZY, Shyy JY. SARS-CoV-2 Spike Protein Impairs Endothelial Function via Downregulation of ACE 2. Circ Res. 2021 Apr 30;128(9):1323-1326. doi: 10.1161/CIRCRESAHA.121.318902. Epub 2021 Mar 31. PMID: 33784827; PMCID: PMC8091897. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33784827/)

[8] Swank Z, Senussi Y, Manickas-Hill Z, Yu XG, Li JZ, Alter G, Walt DR. Persistent circulating SARS-CoV-2 spike is associated with post-acute COVID-19 sequelae. Clin Infect Dis. 2022 Sep 2:ciac722. doi: 10.1093/cid/ciac722. Epub ahead of print. PMID: 36052466.

[9] Fertig TE, Chitoiu L, Marta DS, Ionescu VS, Cismasiu VB, Radu E, Angheluta G, Dobre M, Serbanescu A, Hinescu ME, Gherghiceanu M. Vaccine mRNA Can Be Detected in Blood at 15 Days Post-Vaccination. Biomedicines. 2022 Jun 28;10(7):1538. doi: 10.3390/biomedicines10071538. PMID: 35884842; PMCID: PMC9313234. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35884842/)

Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

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À Retenir

  • Les vaccins anti-COVID ne montrent pas d’effets positifs sur les contaminations.
  • Les chiffres fournis par l’étude montrent une augmentation des cas chez les vaccinés.
  • Même dans un environnement clos comme une prison, les contaminations ne sont pas plus fréquentes que dans la vie extérieure.

Introduction

Une dirigeante de Pfizer a confirmé, au mois d’octobre 2022, avec le sourire, devant la Commission européenne que l’efficacité des vaccins sur la transmission n’avait jamais été testée. Ainsi les discours qui recommandent la vaccination pour protéger les autres ne sont pas basés sur des évaluations scientifiques mais sur des croyances.

Croyances qui ont permis de suspendre des soignants pour « soi-disant » protéger les patients.

Pour valider la vaccination comme efficace contre les transmissions, des études paraissent encore. Ainsi, le 2 janvier 2023 est paru dans « Nature Medicine », un nouvel article exposant une étude sur l’efficacité des vaccins anti-Covid à réduire les transmissions. [1]

Dans un contexte où la 5ème dose de vaccin, en moins de 2 ans, est recommandée, et où les responsables sanitaires et politiques français continuent de clamer que le vaccin réduit les contaminations en brandissant cette étude, il convient de l’examiner.

Conflits d’intérêts

Depuis 3 ans, les conflits d’intérêts en médecine sont apparus au grand jour et se sont visiblement accentués. Les chercheurs essayent, souvent avec beaucoup de difficultés, de trouver des résultats en phase avec les attentes politiques.

L’étude analysée ici [1] vient de l’université de Californie qui est, avec New-York, l’état américain le plus promoteur des vaccins et des autres restrictions sanitaires (masques, confinements…) vis-à-vis de la COVID.

Si on ne peut affirmer que l’étude est orientée, il est, a minima, raisonnable de soulever cette question.

Ce qui est plus indiscutable, ce sont les conflits d’intérêts des auteurs et surtout de Joseph A. Lewnard. Il est financé par Pfizer, il fait partie de nombreuses études sur les vaccins [2] ou les traitements de Pfizer comme le Paxlovid. [3]

Les problèmes de cohérence des auteurs

Population à risque

Pour une raison difficilement compréhensible, les auteurs répètent plusieurs fois que les détenus et personnels de prison sont très vulnérables et à haut risque.

Pourtant les détenus sont des populations jeunes en moyenne (moyenne vers 40 ans selon les chiffres de l’étude (table 1 des suppléments) avec très peu de détenus de plus de 65 ans. Pareil pour les personnels de la prison.

Il faut noter que l’étude ne fournit pas les informations concernant la masse corporelle ou les comorbidités.

Contamination dans les prisons et en dehors

Les auteurs proposent de libérer les détenus pour éviter qu’ils ne se contaminent avec le COVID à cause de la promiscuité.

Chacun appréciera cette recommandation.

Pourtant les auteurs soulignent qu’il y a globalement moins de contaminations dans les prisons (30%) qu’ils ont suivies que par rapport aux foyers individuels (29-53%).

Le discours des auteurs ne semble donc pas cohérent puisque selon leurs chiffres, les détenus ont moins de risque que le reste de la population.

Omicron serait moins contagieux

Les chiffres du nombre de cas présentés par les auteurs soulèvent un autre problème de cohérence car l’épidémie induite par le variant Omicron, devenu majoritaire aux USA en décembre 2021, a fait bien plus de cas que les variants précédents, et cela sur toute la planète.

Aux Etats-Unis, comme en Californie (lieu de l’étude), le nombre de cas a été multiplié par environ 2,5 fois, voire plus.

Alors que pour l’étude en question, il y a moins de cas avec Omicron qu’avec les variants précédents. C’est aussi en contra diction avec le reste de la planète.

Les prisons californiennes semblent donc être un endroit unique sur la planète. Il est pourtant évident que ce type d’incohérence influence les résultats de l’étude.

Nous avons contacté les auteurs à ce sujet mais ils ne nous ont apporté aucune réponse à ce jour.

Des prisons bien différentes

Les chiffres proposés montrent que 2 prisons représentent à elles seules presque 30% des cas. Alors que 8 prisons ne présentent aucun cas.

Cette répartition très déséquilibrée pose aussi questions.

Significativité et précision

La significativité permet d’assurer (avec la certitude choisie) que 2 résultats sont différents, que le hasard ne peut être responsable de la différence observée.

Les auteurs ne discutent jamais de significativité statistique.

Alors que leurs résultats ne présentent clairement pas des différences significatives.

Par exemple, pour la Figure 4 de l’article, l’incertitude ne montre aucune réduction significative du risque infectieux après avoir reçu des injections vaccinales par rapport à une infection naturelle.

Ce graphique indique simplement qu’une vaccination n’apporte pas une protection plus importante. D’ailleurs les auteurs le disent dans leur discussion « La vaccination et l’infection antérieure étaient chacune associées à des réductions similaires de l’infectiosité pendant l’infection par le SARS-CoV-2 »

En résumé, ce graphique ne permet pas de dire que la vaccination apporte un avantage par rapport aux gens déjà infectés.

Prenons le tableau 3 des suppléments de l’étude et particulièrement la réduction pour les gens ayant reçu 2 doses. La réduction est de 2,7% mais avec un intervalle qui va de -15,5 à 24,9%.

Il faut comprendre que ce résultat n’a aucune significativité.

C’est comme vous prédire que demain votre taille sera entre 0 et 200 cm, la belle affaire !

Quasiment l’ensemble des résultats de l’étude ne montre pas une significativité suffisante pour en tirer des conclusions.

Baisse d’efficacité vaccinale avec le temps.

Il est admis que la protection diminue rapidement avec le temps. Même les pouvoirs publics l’ont admis puisqu’ils disent et recommandent, pour pallier ce constat, de réaliser un rappel tous les 3 mois.

Pourtant les chiffres de l’étude, sur plus d’un an, ne montrent pas cette diminution

Ces résultats, en contradiction avec ce qui est observé partout ailleurs posent aussi questions.

Les chiffres de l’étude qui ne sont pas discutés par les auteurs

L’étude contient plusieurs chiffres qui ne sont ni exploités ni discutés par les auteurs. Il est difficile de croire que les auteurs n’ont pas fait l’exploitation exhaustive de leurs résultats. Mais il est possible qu’ils aient choisi de ne pas les présenter car ils n’iraient pas vers l’objectif qui pourrait être de renforcer la politique vaccinale.

Nous les avons contactés à ce sujet mais ils ne nous ont apporté aucune réponse à ce jour.

Le premier élément intéressant concerne les chiffres présentés dans l’étude sur les cas « index » (initiaux).

Selon la figure 2, il y a eu 273 cas index chez les non vaccinés et 953 chez les vaccinés soit 22,3% et 77,7 % respectivement.

Le graphique de la figure 1d montre la couverture vaccinale de la population étudiée. Cela permet de déterminer que, en moyenne sur la période considérée, il y a 70% des personnes qui sont vaccinées au moins 2 fois sur la période.

Il est alors possible de calculer l’efficacité vaccinale sur la contamination.

(nombre de Vaccinés Malades * (1-p))/(nombre de Non Vaccinés Malade * p) où p est le pourcentage de vaccinés et donc 1-p celui de non vaccinés

Le calcul donne le résultat de

-49%

C’est une efficacité négative.

C’est-à-dire que le vaccin ne protège pas (il aurait fallu un résultat positif) mais qu’en plus il aggrave la situation : vous avez plus de chance d’être infecté si vous êtes vaccinés.

Il est compréhensible que les auteurs de l’étude ne discutent pas ces chiffres. Mais, les connaissant, il est difficile de valider, comme les auteurs, que les vaccins COVID sont très utiles sur la réduction des transmissions.

Le deuxième élément intéressant concerne les chiffres présentés sur les cas graves et la létalité.

Sur les 5 mois de suivi des 111 687 personnes il est possible de calculer :

  • la mortalité COVID : 0%

  • la létalité COVID : 0%

  • la prévalence de cas graves = 0,14%

Ces résultats sont cohérents avec les chiffres disponibles au niveau mondial et montrent, rappellent, que le variant Omicron est moins grave que la grippe.

La question se pose de savoir s’il est utile de vacciner avec autant de publicité et de ferveur compte tenu de ces chiffres.

Réduction de contamination

Les résultats montrent clairement, sans même discuter l’absence de significativité, qu’une infection est aussi protectrice qu’une vaccination.

Et l’étude nous confirme que vacciner des gens déjà immunisés naturellement n’apporte rien de significatif.

Cette étude montre surtout que la vaccination des soignants n’apporterait, scientifiquement, rien de significatif.

Faire la comparaison des gens non vaccinés sans infection avec les autres semble peu pertinent car en 2023, il est difficile de trouver des soignants qui auraient échappé à l’infection par le SARS-CoV2.

Il faut remarquer que de nombreuses études ont confirmé l’avantage de l’infection naturelle sur la vaccination vis à vis des réinfections. Les différences de mécanismes immunitaires entre les 2 légitiment ces observations.

Réduction de transmission

L’étude ne montre pas d’impact de la vaccination contre l’infection mais réussit tout de même à trouver un faible impact sur la transmission.

La diminution du risque de transmission est de

  • 22% (6–36%) avec une infection au COVID

  • 23% (3–39%) avec le vaccin

  • 40% (20–55%) avec une infection et le vaccin

Mais les auteurs n’expliquent pas comment ils calculent l’ensemble de ces valeurs.

Il est évident que c’est une complexe modélisation mathématique car l’un des auteurs en est spécialiste. En effet, plusieurs des études des auteurs sont des modélisations mathématiques (notamment au sujet de l’épidémie COVID).

De plus, les auteurs décrivent des paramètres de leur modélisation sans pour autant les expliciter et en donner les valeurs :

  • « Nous avons également ajusté l’infection antérieure dans les analyses pour tenir compte des préoccupations potentielles concernant la sensibilité différentielle liée à une infection antérieure chez les personnes vaccinées par rapport aux personnes non vaccinées ».

  • « Score de propension (à recevoir la vaccination) »

Comme dans toutes les modélisations, il y a des paramètres peu compréhensibles (puisque non expliqués par les auteurs) avec des valeurs dont les choix ne sont pas non plus discutés. Le problème vient du fait que le changement de ces valeurs modifie de façon importante les résultats.

En d’autres termes, les résultats de modélisations, surtout en biologie, doivent être pris avec la plus grande prudence et au regard des objectifs des auteurs.

Les valeurs avancées ici doivent être prises avec une grande prudence tant les problèmes soulevés à la lecture de l’article sont nombreux.

Conclusion

En conclusion ce type d’étude est utilisé pour maintenir un sentiment fort, et assuré, contre la réintégration.

Malheureusement, cette étude pose de nombreuses questions sur la fiabilité des chiffres avancés. Et malgré cela, l’étude est très loin d’apporter les chiffres suffisants pour confirmer que les vaccins diminuent les contaminations et ne contredit pas l’ensemble des chiffres qui montre depuis presque 2 ans que les vaccins ne diminuent pas les contaminations ou la transmission

Bien au contraire.

En résumé, la suspension des soignants n’est pas justifiée scientifiquement ou médicalement. C’est une décision politique qui nuit aux soignants (suspendus ou non) et aux patients.

C’est intolérable.

Références

[1] https://www.nature.com/articles/s41591-022-02138-x

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34001753/

[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35737591/

Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

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À Retenir

  • Aucun vaccin anti-Covid n’a permis jusqu’à maintenant d’empêcher l’infection par le SARS-CoV-2.
  • Chaque variant émergeant du SARS-CoV-2 échappe à notre surveillance immunitaire
  • Les derniers sous-variants Omicron sont hautement résistants in vitro à la neutralisation par les anticorps induits aussi bien par la vaccination avec les derniers boosters anti-Omicron que par une infection naturelle antérieure.

Introduction

-La circulation du SARS-CoV-2 n’est pas finie, notamment en raison de l’émergence de variants Omicron et de leurs sous-variants. Ainsi, si le sous-variant BA.5 est globalement dominant actuellement, d’autres sous-variants sont en émergence pour prendre le dessus dans ce que l’on pourrait qualifier de « soupe de variants ».

C’est ainsi que les scénarios alarmistes préviennent que de nouvelles vagues d’infections sont à venir avec BQ.1 et son descendant BQ.1.1 qui se sont largement répandus en Amérique de Nord et en Europe après avoir été détectés initialement au Nigéria au début juillet 2022. A la fin de l’automne ces variants représentaient plus de 60% des détection de SARS-CoV-2 en France. Mais en parallèle, les variants XBB et XBB.1 sont devenus prédominants dans l’Est asiatique après avoir été identifiés en Inde à la mi-août. On pense que BQ.1 et BQ1.1 ont évolué à partir de BA.5, tandis que XBB et XBB.1 proviennent de la recombinaison entre 2 sous lignages de BA.2.

D’ailleurs l’évolution de ces sous-lignages ne cessent pas, étant accompagnée d’une complexité galopante de mutations. Ainsi, la protéine Spike du variant dominant BQ.1 possède les mutations K444T et N460K en plus des mutations déjà présentes dans BA.5. Aussi, la Spike du variant prédominant XBB possède 14 mutations de plus que celles déjà dans BA.2. Finalement, on est à nouveau dans la situation subie lors de l’apparition du premier variant Omicron il y a un an, avec la même question qu’alors : est-ce que l’efficacité neutralisante de l’arsenal industriel à notre disposition (anticorps monoclonaux, préparations vaccinales) sera suffisante ?

C’est cette question à laquelle des investigateurs américains de la prestigieuse université Columbia ont tenté de répondre et pour laquelle ils ont publié un article dans la grande revue de référence en biologie moléculaire et cellulaire, Cell (en ligne depuis le 14 décembre 2022) [1].

Une neutralisation déficiente des anticorps induits par la vaccination

Pour savoir si les sous-variants d’Omicron BQ.1, BQ.1.1, XBB et XBB.1 présentaient une résistance aux anticorps produits par les populations vaccinées contre la Covid, 5 cohortes cliniques ont été examinées.

Tout d’abord 15 sérums provenaient de sujets (hommes et femmes) entre 26 et 68 ans, 14 à 90 jours après la troisième injection, en majorité de la préparation originale contre la souche Wuhan, BNT162b2 (Pfizer) ou dans 3 cas du mRNA-1273 (Moderna).

Ensuite, 19 sérums provenaient d’hommes ou de femmes entre 48 et 63 ans, 20 à 36 jours après la quatrième injection de la préparation vaccinale originale (quasi-exclusivement du Pfizer, 18 cas/19).

Le troisième groupe de 21 sérums provenaient d’hommes et de femmes (23 à 49 ans) ayant reçu 3 injections de la préparation originale puis une quatrième injection bivalente (Pfizer ou Moderna) incorporant à la fois la version Wuhan et la version BA.5 de l’ARNm codant pour la Spike. Ces sérums ont été prélevés 23 à 30 jours après la 4e injection.

Enfin, les deux derniers groupes étaient constitués de sérums de 14 et 20 sujets (entre 22 et 61 ans) ayant reçu 2, 3 ou 4 injections de la préparation originale puis ayant été infectés par les variants BA.2 ou BA.5 respectivement. Et encore une fois, les sérums ont été collectés entre 14 et 164 jours après déclaration d’infection (mais la plupart sont dans le mois qui suit).

Les chercheurs ont produit des pseudovirus correspondant aux variants avec la mutation D614G (dominant en Europe en janvier 2021, appelé aussi variant Alpha), BA.2, BA.5, BQ.1, BQ.1.1, XBB, et XBB.1. Et des cultures de cellules ont été infectées par ces pseudovirus en présence de dilutions des sérums des 5 cohortes mentionnées précédemment. La neutralisation des virus a été dosée de façon très sensible.

Comme attendu, toutes les souches postérieures au variant Alpha échappent mieux à leur neutralisation (sur la Figure ci-dessus, vous voyez une baisse très nette de l’ID50, pour tous les groupes, à droite de D614G et l’amplitude de la diminution est indiquée au-dessus des points de mesure). Mais de façon alarmante, la réduction de la neutralisation atteint des facteurs supérieurs à 70 fois avec les variants plus récents chez des sujets triplement injectés.

Par ailleurs, bien que quasiment tous les sérums présentent des anticorps contre les variants BA.2 et BA.5, une majorité de sérums, en condition de plus faible dilution, ne parviennent pas à neutraliser le virus. Cette tendance est observée dans les autres cohortes et c’est le variant XBB.1 qui échappe le plus à la neutralisation, suivi de XBB, BQ.1.1 et BQ.1.

On note également que le pouvoir de neutralisation est sensiblement meilleur avec les sérums de sujets infectés par BA.2 ou BA.5 qu’avec 4 injections ou 3 injections originales et le bivalent. Ce qui pourrait laisser penser que la rencontre du virus entier vivant est plus immunogène que la vaccination à ARNm telle que proposée actuellement.

Les résultats des tests de neutralisation ont permis aux auteurs de construire une carte antigénique pour décrire l’éloignement relatif entre les différents variants testés. Ils anticipent ainsi que le variant XBB.1, dans sa dérive antigénique, s’est déjà autant éloigné de BA.5 que celui-ci ne s’était éloigné d’Alpha. Ainsi XBB.1 serait environ 63 fois plus résistant à la neutralisation par les anticorps sériques que BA.2 et 49 fois plus résistant que BA.5.

Des anticorps monoclonaux sans réponse

Pour comprendre d’où vient la perte d’activité neutralisante des anticorps sériques contre les variants BQ.1, BQ.1.1, XBB et XBB.1, Wang et ses collaborateurs ont testé un panel de 23 anticorps monoclonaux qui ciblent différents motifs tridimensionnels (épitopes) de la protéine Spike.

Il est important de noter que tous ces anticorps monoclonaux ont à l’origine une activité appréciable contre le premier variant Omicron, et d’ailleurs 4 sont destinés à la clinique : tixagevimab, cilgavimab (les 2 formant Evusheld), bebtelovimab, et sotrovimab.

C’est ainsi que des anticorps autorisés en clinique sont tout simplement inactifs contre BQ.1 et BQ.1.1. Dans le détail, 19 des 23 anticorps monoclonaux testés ont perdu majoritairement ou complètement leur activité de neutralisation contre XBB et XBB.1. Et même parmi ceux qui restent, 3 ont déjà perdu une partie de leur activité contre BA.2 quand on la compare à celle contre le variant Alpha. Ainsi plusieurs mutations de la Spike sont pointées du doigt et des modélisations structurales permettent d’expliquer les pertes d’activité des anticorps monoclonaux.

Une cible de Spike toujours aussi bien atteinte par les nouveaux variants

L’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) est la porte d’entrée du virus SARS-CoV-2 dans les cellules et le degré d’affinité que présente Spike pour ce récepteur peut influencer la transmissibilité du virus.

Les chercheurs ont généré in vitro des protéines Spike, avec les mutations adéquates pour qu’elles correspondent à ce que produit chacun des 4 variants étudiés (BA.5, BQ.1, BQ.1.1, XBB et XBB.1). Ils ont ensuite mesuré la force de la liaison transitoire qui peut s’établir entre la version humaine d’ACE2 et les différentes formes de protéine Spike.

Il semble que BQ.1 et BQ.1.1 aiment ACE2 tout autant que BA.5. On note une légère baisse d’affinité de XBB et XBB.1 comparativement à BA.2. Mais finalement ce qui importe le plus, c’est qu’il semble exclu que l’émergence des nouveaux sous-variant d’Omicron soit due à une plus grande affinité pour ACE2.

Limitations de l’étude

D’une part, les résultats obtenus sont le fruit de manipulations in vitro, qui même si elles semblent en général prédictives de la situation observée in vivo ne peuvent remplacer la réalité clinique qu’il faudra observer attentivement dans les mois à venir.

D’autre part, la principale limite de l’étude est liée à l’absence de test de l’immunité cellulaire face aux nouveaux sous-variants d’Omicron. N’oublions pas que les premières barrières contre le SARS-CoV-2 incluent des cellules de l’immunité innée et que consécutivement aux injections vaccinales une éducation de lymphocytes T doit permettre une action coordonnée avec celle des cellules qui produisent des anticorps dirigés contre la protéine Spike.

Notre capacité à cohabiter avec le SARS-Cov-2 dépend des différents bras armés de notre immunité innée et adaptative et il serait trop hâtif de limiter l’efficacité ou l’échec complet des stratégies vaccinales en ne se basant que sur la production d’anticorps neutralisant.

Conclusions

Comme un oiseau de mauvais augure, cette étude annonce que les nouveaux sous-variants émergeants d’Omicron vont être capables d’infecter les gens vaccinés comme s’ils ne l’étaient pas.

Pourtant, ce n’est pas nouveau, d’autres variants ont précédemment mis KO des anticorps thérapeutiques (bamlanivimab, etesevimab, imdevimab, casirivimab, tixagevimab, cilgavimab, et sotrovimab).

C’est très ennuyeux car si l’on s’en tient aux résultats présentés, on n’a en fait rien d’efficace pour les millions de sujets immunodéprimés pour lesquels les vaccins COVID-19 ne sont pas adaptés [2].

Par ailleurs, comme une ritournelle, à chaque nouvelle préparation vaccinale, une publication dans un journal de référence pour claironner que « ça marche » ! Dernière étude en date du 15 novembre 2022 des gourous de BioNTech, Ugur Sahin et Özlem Türeci dans Science Immunology. Ils nous expliquent que les préparations vaccinales bivalentes contre les sous-variants d’Omicron BA.4/BA.5 nous permettent de produire des anticorps neutralisants redoutablement efficaces [3].

Dommage donc que ce soit déjà trop tard…Il serait peut-être temps d’arrêter de laisser tourner la platine avec une disque rayé et de penser à changer de stratégie…

Références

[1] https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867422015318

[2] https://reinfocovid.fr/science/1-2-3-4-5-doses-et-toujours-rien-chez-des-immunodeprimes-explication/

[3] Muik A, Lui BG, Bacher M, Wallisch AK, Toker A, Couto CIC, Güler A, Mampilli V, Schmitt GJ, Mottl J, Ziegenhals T, Fesser S, Reinholz J, Wernig F, Schraut KG, Hefesha H, Cai H, Yang Q, Walzer KC, Grosser J, Strauss S, Finlayson A, Krüger K, Ozhelvaci O, Grikscheit K, Kohmer N, Ciesek S, Swanson KA, Vogel AB, Türeci Ö, Sahin U. Exposure to BA.4/5 S protein drives neutralization of Omicron BA.1, BA.2, BA.2.12.1, and BA.4/5 in vaccine-experienced humans and mice. Sci Immunol. 2022 Dec 23;7(78):eade9888. doi: 10.1126/sciimmunol.ade9888. Epub 2022 Dec 23. PMID: 36378074; PMCID: PMC9765452. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36378074/)

Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

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À Retenir

  • 25 % des myocardites post-vaccinales ont été hospitalisées en réanimation.
  • 16,5 % des patients n’étaient pas guéris au bout de 90 jours.
  • Environ 50 % des patients présentaient des IRM anormales.
  • 25 % des patients considérés « guéris » étaient encore sous traitement médicamenteux.

Introduction

Après la Grande Bretagne qui ne conseille pas la vaccination anti-Covid-19 pour les moins de 12 ans, le Danemark pour les moins de 50 ans depuis le 13 septembre [1-2], puis la Suède qui depuis le 31 octobre ne conseille plus la vaccination pour les adolescents de 12 à 17 ans en bonne santé [3], le monde occidental fait face à une vague de dé-recommandation de la vaccination anti-Covid-19. Les raisons officielles invoquées sont le moindre risque de ces groupes d’âge en bonne santé de faire une forme grave de la Covid-19.

Par ailleurs, les autorités sanitaires de plusieurs pays occidentaux considèrent que la protection des plus jeunes face aux formes sévères de la Covid-19 est liée au niveau élevé déjà obtenu de vaccination anti-Covid dans cette classe d’âge, ce qui leur conférerait une bonne immunité. La justification de ces changements de recommandation va même plus loin puisqu’il est désormais bien précisé que l’objectif de la vaccination anti-Covid-19 n’est pas d’empêcher les infections. En effet, s’il y a bien maintenant au moins un consensus parmi la communauté médicale et scientifique, il concerne l’échec de tous les vaccins anti-Covid-19 à prévenir une infection par les variants du SARS-CoV-2 en circulation partout dans le monde et la possibilité bien documentée qu’une personne vaccinée anti-Covid-19 transmette la maladie à une autre personne.

C’est maintenant autour de la Floride de faire marche arrière, cette fois-ci devant un risque accru de décès d’origine cardiaques qui sont suspectés d’être liés à la vaccination anti-Covid-19 !

Le chirurgien général en chef de l’état de Floride a alerté la population de son Etat le 7 octobre sur l’augmentation d’évènements cardiaques à la suite de la vaccination anti-Covid-19 [4]. Les services sanitaires de Floride ont en effet réalisé une étude auto-contrôlée évaluant la sécurité de ces vaccins. Il s’agit d’une étude épidémiologique dont le design permet que chaque individu soit son propre contrôle. Ainsi, les comparaisons sont établies par rapport au suivi d’un même individu. L’association dans le temps entre la survenue d’un événement indésirable et l‘injection vaccinale est alors estimée.

Les résultats de cette analyse ont montré une augmentation spectaculaire de 84 % de l’incidence des décès d’origine cardiaque chez les hommes de 18 à 39 ans dans les 28 jours suivant une vaccination par ARNm contre la Covid-19.

Le chirurgien général en chef a déclaré que « l’étude de l’efficacité et de la sécurité des médicaments incluant les vaccins était une composante importante de la santé publique, que la sécurité [des vaccins à ARNm ; NDLR] a fait l’objet de beaucoup moins d’attention et que les préoccupations de nombreuses personnes ont été ignorées. Ce sont des conclusions importantes qui doivent être communiquées aux habitants de la Floride »

Les services de santé de Floride déconseillent donc maintenant les vaccins à ARNm contre la Covid-19 aux hommes de 18 à 39 ans.

Comment s’est déroulée cette étude ?

Il s’agit d’une étude auto-contrôlée évaluant comme critère principal le décès [4]. Cette méthode estime l’incidence relative du décès en comparant l’incidence de décès pendant une période à risque avec l’incidence de ce même évènement sur une période contrôle. Les études auto-contrôlées permettent de limiter de nombreux biais dus, par exemple, aux comorbidités.

Toutes les personnes résidant en Floride de plus de 18 ans qui sont décédées dans la période des 25 semaines suivant leur vaccination anti-Covid-19 ont été comptabilisées, à l’exclusion des personnes :

avec une infection à Covid-19 documentée

décédées de la Covid-19, d’homicide, de suicide ou d’accident

ayant reçu un booster du vaccin

ayant reçu leur dernière dose vaccinale moins de 25 semaines avant la fin de l’étude.

Mais jusqu’à présent les séquelles à long terme des myocardites post-vaccinales n’ont pas encore été étudiées. Or, on sait que les myocardites laissent des séquelles à long terme sur 5 à 10 ans après l’épisode aigu initial.

Principaux résultats de l’étude

La période de risque retenue comprenait les 28 jours après la vaccination pour laquelle a été collecté le nombre de décès de cause naturelle (toutes causes confondues) et les décès d’origine cardiaque. Aucune augmentation de la mortalité toutes causes confondues n’a été trouvée dans cette période et il y a même une diminution significative pour les plus de 60 ans.

En revanche, une augmentation de l’incidence relative modeste mais significative (1,07) a été observée pour les décès du fait d’un problème cardiaque dans la population entière avec une incidence relative double (2,16) chez les 25-39 ans et de 1,05 pour les plus de 60 ans.

En stratifiant par, type de vaccin, groupe d’âge et sexe, le risque de décès dû à une cause cardiaque était statistiquement augmenté chez les hommes (mais pas chez les femmes) et plus particulièrement chez les hommes recevant un vaccin à ARNm mais pas chez ceux recevant un autre type de vaccin non ARN ou de nature inconnu.

Limitations de l’étude

Comme toute étude préliminaire, celle-ci présente quelques limites :

non prise en compte de la nécessité d’injecter plusieurs doses pour les vaccins anti-Covid

l’évaluation ne permet pas d’établir la cause des décès et se fait après un certificat de décès et non d’après un dossier médical. Le statut d’infection au Sars-Cov-2 pour les personnes qui ne sont pas décédées de ou avec la Covid-19.

Les populations ayant reçu les différentes formulations de vaccin (par exemple Moderna et Pfizer par rapport à Janssen) diffèrent dans leur âge et leur co-morbidité.

Conclusions

Malgré des limitations, l’augmentation des décès de cause cardiaque dans les 28 jours suivant la vaccination a été jugée suffisamment inquiétante pour que les autorités de santé de la Floride déconseillent désormais les vaccins anti-Covid-19 ARNm aux hommes de 18 à 39 ans.

Un suivi sur plus de 5 à 10 ans serait souhaitable pour donner une image correcte du pronostic réel de ces myocardites post-vaccinales. En attendant, il semble évident que ces injections ne devraient pas être recommandées.

Références

[1] https://www.sst.dk/en/English/Corona-eng/Vaccination-against-COVID-19

 [2] https://www.lematin.ch/story/la-suede-va-cesser-la-vaccination-pour-les-ados-989834867727

[5] https://floridahealthcovid19.gov/wp-content/uploads/2022/10/20221007-guidance-mrna-covid19-vaccines-analysis.pdf?utm_medium=email&utm_source=govdelivery

vagues de derecommandations des vax chez les jeunes -floride

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À Retenir

  • 1 % de l’ARNm codant pour Spike se retrouverait dans le noyau des cellules infectées.
  • La protéine Spike pourrait rentrer dans le noyau des cellules infectées.
  • Le site de clivage furine créerait également un signal d’adressage nucléaire de la spike.
  • La spike serait capable de faire entrer son ARNm dans le noyau.

Introduction

La simple évocation de la possibilité de l’intégration de l’ARNm du virus SARS-CoV-2 ou celui des vaccins au sein de nos chromosomes dans les noyaux de nos cellules semble donner depuis un an des sueurs froides aux institutions de régulation de la santé.

L’ANSM ou le site du gouvernement santé-solidarité.gouv assure sans discontinuer que les nouveaux vaccins anti-Covid à ARNm ou à adénovirus ne peuvent pas entrer dans le noyau des cellules.

Nous avions déjà fait remarquer en avril 2021, dans un article publié sur notre site [1], que l’ANSM oubliait de préciser que l’ADN des vaccins à adénovirus devait impérativement pénétrer dans le noyau des cellules humaines pour y exercer leurs effets.

Depuis, l’ANSM a modifié son schéma de fonctionnement des vaccins à ARNm et à adénovirus en ajoutant cette information (c’est tout à son honneur), comme vous pouvez le voir sur cette page consultée le 02 octobre 2022 (NDLR : cette précision de date permet de s’y retrouver après les modifications intervenant à la suite de nos articles) [2].

Une copie d’écran est reproduite ci-dessous.

Selon le site du Ministère de la Solidarité et de la santé : « L’ARN messager ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome. Autrement dit, il ne modifie pas l’ADN. » [3]

Mais comme souvent, une vérité ne dure que tant que l’on ne démontre pas qu’elle est fausse. Contrairement aux nombreux théorèmes mathématiques qui semblent résister à des siècles d’utilisation, certaines affirmations de type dogmatique en sciences de la vie ne résistent pas toujours à l’épreuve de la méthode expérimentale, loin s’en faut…

L’ARNm et la Spike rentreraient dans le noyau des cellules

Des chercheurs américains ont mis en accès libre une étude [4], certes publiée en pré-print et qui n’a donc pas encore été évaluée par les pairs, selon laquelle aussi bien la protéine Spike du virus SARS-CoV-2 que l’ARNm codant pour cette même protéine spike pourraient entrer dans le noyau des cellules humaines.

Depuis 1999 au moins, on sait que certaines protéines de virus appartenant à l’ordre des Nidovirales, dont font partie les coronavirus et les Arteriviridae, peuvent accéder au noyau des cellules qu’ils infectent. Par exemple, la protéine N du PRRSV (Porcine reproductive and respiratory syndrome) connue pour passer du cytoplasme au noyau des cellules infectées a été la plus étudiée. [5]

Des travaux sur les coronavirus avaient déjà montré que certaines de leurs protéines pouvaient se retrouver dans le noyau des cellules qu’ils infectent, en particulier la protéine N ou la protéine 4b du MERS-CoV, ou les protéines 3b, 6 et 9b du SARS-CoV. Les séquences d’adressage au noyau de certaines de ces protéines sont même connues [6-9].

Ainsi, les chercheurs américains ont étudié la localisation de la protéine Spike et de l’ARNm codant cette protéine sur une culture cellulaire d’épithélium respiratoire infecté par le SARS-CoV-2 depuis 4 jours.

Selon leurs résultats, l’ARNm codant pour Spike se situe :
• dans le noyau pour 1 % de cet ARNm
• à la surface du noyau pour un peu moins de 10 %
• dans le cytoplasme pour les 90 % restant

Concernant la protéine Spike elle-même, elle était détectée :
• dans le noyau de façon plus importante que l’ARNm
• à la surface du noyau pour 15 %
• dans le cytoplasme pour 75 %

85 % de la colocalisation entre l’ARNm codant la Spike et la Spike se produisait sur la membrane nucléaire.

Par des études in silico, les auteurs ont également montré que l’insertion du motif PRRARSV, unique chez le SARS-CoV-2 et jamais retrouvé chez un autre coronavirus, en plus de créer le site de clivage furine, créait également un signal de localisation nucléaire (NLS) dans la protéine Spike lui permettant de traverser la membrane nucléaire et de pénétrer dans le noyau.

De par la colocalisation importante de la Spike et de l’ARN codant celle-ci, les auteurs envisagent que la protéine Spike joue le rôle de transporteur pour l’ARNm dans le noyau. Par ailleurs, la présence nucléaire de la protéine Spike pourrait constituer un mécanisme d’échappement à la surveillance du système immunitaire.

Cette étude présente toutefois des limites, en particulier sa non-relecture par des pairs. Il convient donc d’attendre une relecture approfondie par d’autres scientifiques avant de lui accorder un crédit entier. Et comme toujours, on voudrait que d’autres investigateurs fassent l’expérience en utilisant les techniques les plus à même de fournir des résultats sans ambiguïté et qu’ils puissent publier leurs résultats – qu’ils aillent ou non dans le sens des dogmes en vigueur. On aimerait qu’il puisse y avoir un vrai débat scientifique et que ce soit la qualité de l’argumentation qui domine, pas les pressions des pouvoirs financiers.

Toutefois ces résultats posent question, notamment sur le devenir de la protéine Spike vaccinale : s’accumule-t-elle aussi dans le noyau puisqu’elle possède également le signal de localisation nucléaire comme sa jumelle naturelle.

L’ARNm des vaccins peut-il également être transporté par la Spike vaccinale dans le noyau des cellules humaines ?

Autant de questions à l’heure actuelle sans réponses.

Conclusion

Une étude non relue par les pairs a montré la possibilité pour la protéine Spike et l’ARNm qui la code d’accéder au noyau de cellules infectées par le SARS-CoV-2 grâce à un signal de localisation nucléaire porté par la Spike au niveau du site de clivage furine, site absolument unique parmi les coronavirus.

Ces résultats questionnent quant au devenir de la Spike et de l’ARNm vaccinaux : atteignent-ils, eux aussi, le noyau à l’image de leur double naturel malgré toutes les infirmations de cette possibilité par nos autorités de santé ?

Il conviendrait donc d’être très humble devant ce qu’est la véritable science – un savoir en perpétuelle évolution.

 

Références

[1] https://reinfocovid.fr/science/lansm-se-trompe-dans-le-mecanisme-des-vaccins-incompetence-ou-manipulation/
[2] https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/covid-19-vaccins/covid-19-vaccins-autorises
[3] https://solidarites-sante.gouv.fr/grands-dossiers/vaccin-covid-19/je-suis-un-particulier/article/foire-aux-questions-les-vaccins
[4] https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2022.09.27.509633v1
[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7127199/
[6] https://journals.asm.org/doi/10.1128/JVI.75.19.9345-9356.2001
[7] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6025776/
[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21637748/
[9] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8230057/

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À Retenir

  • Deux études ont détecté de l’ARNm vaccinal dans le lait maternel de certaines femmes, notamment dans des vésicules extracellulaires.
  • L’ARNm vaccinal a été détecté jusqu’à une semaine après la vaccination.
  • Les ARNm des vésicules extracellulaires peuvent traverser la barrière intestinale.
  • Les implications de cette découverte pour les nouveau-nés sont encore inconnues mais nécessitent d’urgence des études complémentaires.

 

Introduction

Dès le 23 décembre 2020 pour Pfizer et le 7 janvier pour Moderna, la HAS rend possible la vaccination par vaccin à ARNm de la femme allaitante.

C’est très étonnant puisqu’aucune étude sur ces femmes à la situation très particulière n’a été réalisée. Les essais ayant abouti à la mise sur le marché conditionnelle des vaccins à ARNm ont exclus les femmes enceintes et allaitantes [1].

Sur le site de l’EMA, on trouve :

« Missing information : Since pregnant and breast-feeding women were excluded from the study, no information is available for those populations. It is agreed to include use during pregnancy and while breastfeeding as missing information in the RMP. »

dont la traduction est :
« Informations manquantes : Les femmes enceintes et allaitantes ayant été exclues de l’étude, aucune information n’est disponible pour ces populations. Il est convenu d’inclure l’utilisation pendant la grossesse et l’allaitement comme information manquante dans le PMR. (Plan de Management des Risques) »

L’ANSM enfonce le clou sur sa page web : « Il n’existe pas d’étude sur le passage des vaccins dans le lait maternel. » [2].

Comment les femmes peuvent-elles être rassurées par ce manque complet de données d’autant que l’ANSM ne précise pas quel serait le bénéfice des femmes allaitantes à se faire vacciner dans cette situation particulière.

Une association mondiale engagée dans la promotion de l’allaitement, « Academy of Breastfeeding Medicine » était plus prudente que nos autorités en disant qu’il existe un risque théoriquement faible que l’ARNm du vaccin passe dans le lait maternel et entraîne une réaction immunitaire chez le bébé allaité pouvant modifier son immunité. Elle demande de manière urgente des études sur le sujet [3].

Résultats des études visant à détecter l’ARNm dans le lait maternel

Une étude datant de juillet 2021 [4] dont certains auteurs ont recu des fonds de la fondation Bill et Melinda Gates, a tenté de détecter par PCR l’ARNm vaccinal dans 13 échantillons de lait provenant de 7 femmes 4h à 48 h après la vaccination. Avec leur méthode, l’ARNm vaccinal n’a pas pu être détecté dans aucun des 13 échantillons. Cette 1ere étude, bien que rassurante présente plusieurs problèmes importants

• Un faible échantillon de laits analysé
• Certains échantillons n’ont pas été congelés et juste mis sur de la glace avant le transport au laboratoire. La période d’attente dans la glace peut impacter la conservation de l’ARNm vaccinal.
• Quasiment tous les échantillons ont été prélevés 24h après l’injection.
• Le contrôle positif présenté dans les annexes de la publication indique que le niveau de détection de la technique est de l’ordre 0,12ng/µl.

Cette étude montre uniquement, qu’avec leur méthode, ces chercheurs n’ont pas mis en évidence l’ARNm vaccinal chez 13 échantillons prélevés sur 7 femmes dans une tranche de temps très faible.

Et comme on le répète souvent, il n’est pas possible d’affirmer que quelque chose n’existe pas parce qu’on n’a pas pu l’observer. Surtout quand la méthode utilisée ne permet pas de rechercher des quantités faibles.

Une nouvelle étude de Hanna et al. [5] vient justement de détecter l’ARNm vaccinal dans le lait de femme en utilisant une méthode un peu différente. Dans cette étude, l’ARNm vaccinal a été recherché chez 11 femmes allaitantes durant les 6 mois après accouchement (détail en figure 1). L’originalité de cet article repose sur le dosage de l’ARNm dans les « vésicules extracellulaires » du lait maternel en plus des dosages effectués sur le lait total.


Figure 1 : tableau récapitulatif des données cliniques et démographiques des femmes enrôlées dans l’étude

Les vésicules extracellulaires sont de petites vesicules issues de la membrane cellulaire d’une cellule et renfermant divers composants dont par exemple de l’ARNm. Elles circulent entre les différentes cellules dans les fluides biologiques tels que le sang, la lymphe, l’urine ou encore le lait. Elles ont un rôle de communication inter-cellulaire qui est étudié depuis une vingtaine d’années. Elles permettent à une cellule d’envoyer un « message » à une cellule située loin d’elle dans l’organisme.

Plusieurs types d’acides nucléiques, très vite dégradés dans les fluides corporels, peuvent ainsi être transportés intacts par les vésicules extracellulaires : ADN, ARN, ARNm, ARNi (interférents) [6]. Le transport par vésicule extracellulaire permet aux ARNm de conserver leurs activités codantes dans la cellule qui recevra la vésicule extracellulaire. Une étude a même montré que certains micro-ARN au rôle immunomodulateur, transportés via des vésicules extracellulaires dans le lait maternel résistent aux conditions drastiques (pH très acide et enzymes digestives) du tube digestif du nourrisson et passent la barrière épithéliale intestinale [7-8].

Hannah et al. ont détecté des traces d’ARNm vaccinal chez 5 des 11 femmes de l’étude pour un total de 7 prélèvements (Tableau 2). Si les vésicules extracellulaires n’avaient pas été étudiées, seuls les laits de 3 femmes auraient été positifs. Les concentrations en ARNm variaient de 1,3 pg/ml à 16,78 pg/ml (pico = 10-12). Aucun ARNm n’a été détecté sur des laits prélevés à plus de 48h après l’injection.


Figure 2 : Détection de l’ARNm vaccinal dans le lait et dans les vésicules extracellulaires du lait de 5 femmes à différents temps après l’injection.

Les résultats semblent montrer également un lien avec les doses d’ARNm vaccinal injecté. Les laits provenant de femmes vaccinées par Moderna (100µg) montrent une concentration plus importante qu’avec le Pfizer (30µg).

Selon cette étude, il faudrait donc attendre au moins 48h entre l’injection et la reprise de l’allaitement pour le nourrisson afin qu’il ne soit pas exposé à de l’ARNm vaccinal.

Les limites de l’étude sont encore ici le faible nombre de patientes incluses, seulement 11 femmes. Dans cette étude la limite de détection de la technique de dosage des ARNm était environ 100 000 fois plus sensible que la technique de Golan et al qui n’avait pas pu détecté d’ARNm dans leur étude.

Cette étude de Hannah et al vient également confirmer les résultats de Low et al. [9] qui, en août 2021, avaient déjà détecté l’ARNm vaccinal dans 10 % des laits maternels analysés. La concentration la plus importante détectée était de 2 ng/ml (nanogramme = 10-9), soit environ 120 fois plus que la plus haute concentration détectée par Hannah et al. Et certains laits ont été positifs jusqu’à 7 jours après la 2ieme dose de vaccin Pfizer.

Sachant qu’un nourrisson fait plusieurs tétées par jour, pour environ 240 à 360 ml par jour, on arrive à un total sur une semaine de 1680 à 2520ml dans la 1ère semaine. Le nouveau-né, pesant entre 2 et 5kg, pourrait donc être exposé à une dose de 5 µg d’ARNm dans sa 1ère semaine. Cela semble disproportionné comparativement aux 10µg injectés à des enfants de 5 à 11 ans qui pèsent respectivement 18 à 35 kg environ [10].

Une étude de biodistribution et d’impact sur le nouveau-né serait donc urgemment requise en toute logique.

Conclusion

Deux études ont pu détecter de l’ARNm vaccinal dans certains échantillons de lait maternel. Si la majorité des nouveau-nés n’y sont pas exposés, d’autres le sont exposés très précocement suite à la vaccination de leur mère sans que personne ne sache quelles en sont les conséquences pour leur santé.

Cette découverte devrait pousser nos autorités de santé à réclamer urgemment aux laboratoires Pfizer et Moderna une étude sérieuse et solide de biodistribution non seulement de l’ARNm vaccinal mais aussi de la protéine spike, ainsi qu’une étude d’impact sur la santé des nouveau-nés.

Au-delà des considérations purement scientifiques exposées ici, cette publication de Hannah et al montre que le principe de précaution n’a pas été respecté par ceux qui auraient dû, et notamment les gynécologues qui se sont permis de conseiller la vaccination aux femmes allaitantes. [11]

Il serait bon d’avoir leur avis maintenant.

 

Références

[1] https://www.ema.europa.eu/en/documents/assessment-report/comirnaty-epar-public-assessment-report_en.pdf
[2] https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/covid-19-vaccins/covid-19-vaccins-et-femmes-enceintes; consultée le 3 Octobre 2022
[3] https://abm.memberclicks.net/abm-statement-considerations-for-covid-19-vaccination-in-lactation
[4] Golan Y, Prahl M, Cassidy A, et al. Evaluation of Messenger RNA From COVID-19 BTN162b2 and mRNA-1273 Vaccines in Human Milk. JAMA Pediatr. 2021;175(10):1069–1071. doi:10.1001/jamapediatrics.2021.1929
[5] Hanna N, Heffes-Doon A, Lin X, et al. Detection of Messenger RNA COVID-19 Vaccines in Human Breast Milk. JAMA Pediatr. Published online September 26, 2022. doi:10.1001/jamapediatrics.2022.3581
[6] https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2018/12/msc180134/msc180134.html#:~:text=Composition%20des%20v%C3%A9sicules%20extracellulaires,m%C3%A9tabolites%20et%20d’acides%20nucl%C3%A9iques
[7] Steffi Bosch, Grégoire Mignot. Les vésicules extracellulaires : Un maillon essentiel du système immunitaire. médecine/sciences, EDP Sciences, 2021, 37 (12), pp.1139-1145. ff10.1051/medsci/2021206ff. ffhal-03500180f
[8] Liao Y, Du X, Li J, et al. Human milk exosomes and their microRNAs survive digestion in vitro and are taken up by human intestinal cells. Mol Nutr Food Res 2017 ; 61 : 1700082.
[9] Low JM, Gu Y, Ng MSF, Amin Z, Lee LY, Ng YPM, Shunmuganathan BD, Niu Y, Gupta R, Tambyah PA, MacAry PA, Wang LW, Zhong Y. Codominant IgG and IgA expression with minimal vaccine mRNA in milk of BNT162b2 vaccinees. NPJ Vaccines. 2021 Aug 19;6(1):105. doi: 10.1038/s41541-021-00370-z. PMID: 34413319; PMCID: PMC8376902.
[10] https://afpa.org/outil/courbes-de-croissance-garcons-francais/
[11] https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-la-vaccination-peut-elle-avoir-des-effets-sur-lallaitement-26-08-2021-CLE42LOFOFEHHIFSHUUTVD5ZJY.php

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À Retenir

  • Les vaccins à ARNm n’ont, au mieux, aucune efficacité contre les variants Omicron.
  • Les sérums des patients vaccinés présentent une activité ADE face aux variants Omicron.
  • L’infection par des variants Omicron après vaccination pourrait déclencher une maladie plus grave qu’en absence de vaccination.
  • Un effet ADE est égalemeent observé avec des traitements par anticorps monoclonaux : le Casirivimab et l’Imdevimab

 

Introduction

Le risque d’ADE après la vaccination contre le Covid-19 avait déjà fait l’objet d’un précédent article (https://reinfocovid.fr/science/les-phenomenes-daggravation-dependante-des-anticorps-ade-et-la-covid-19/).

Rappelons que l’ADE (antibody-dependent enhancement) ou maladie aggravée par les anticorps dits « facilitants » est un phénomène bien connu pour plusieurs maladies infectieuses comme la dengue ou le l’infection par le VIH. L’aggravation par les anticorps peut se produire soit lors d’une réinfection par le même virus mais avec un variant différent (IADE) ou alors après une vaccination (VADE) [1].

Dans le cas de la dengue, ces deux types d’aggravation ont pu être observés :

• soit naturellement lorsqu’un individu a déjà eu un épisode infectieux de dengue et se réinfecte avec un « sérotype » de virus différent de sa 1ère infection,
• soit après le fiasco des essais de vaccination par le vaccin Dengvaxia (virus atténué de la fièvre jaune exprimant des gènes de chacun des 4 types de virus de la dengue) commercialisé par Sanofi-Pasteur aux Philippines qui a causé au moins une centaine de décès d’enfants selon les estimations [7].

Le vaccin contre la Dengue : ingrédients d’un scandale sanitaire

Un article intéressant de l’Obs raconte les détails cyniques de l’histoire de cette vaccination contre la Dengue qui aurait reposé sur l’appât du gain de la part des laboratoires et d’ « un agenda politique » pour les gouvernants du pays.

A cette époque, l’Obs rapportait les propos des lanceurs d’alerte, notamment le Pr. Scott Halstead, un spécialiste de la maladie qui s’indignait du « cynisme total, où on considère que si mathématiquement le bénéfice global pour la société est positif, et si les coûts d’hospitalisation sont réduits, alors peu importe d’affecter la santé de certains, alors que c’est contraire aux principes les plus élémentaires de la médecine » [2].

Nous vous conseillons la lecture de cet article, abordant peu ou prou tous les ingrédients nécessaires à un scandale sanitaire :
• une efficacité très modeste du vaccin Dengvaxia après la fin des essais à deux ans,
• des essais avec des inexactitudes, des erreurs, voire même une manipulation statistique à petite échelle,
• la vente d’un vaccin malgré les mises en garde d’universitaire reconnu qui estime ce vaccin comme dangereux,
• la distribution persistante de lots de vaccins périmés,
• un lobbyisme de la part du laboratoire vers les politiques philippins,
• la mise en place d’une vaccination de masse (1 million d’enfants),
• la mise en place d’une vaccination indifférenciée (sans tenir compte des antécédents médicaux et des situations personnelles),
• une vaccination réalisée dans les écoles ou des centre de santé de circonstance et non chez son médecin traitant habituel.

Toute ressemblance avec une situation similaire actuelle ne serait évidemment que purement fortuite…

ADE et Vaccins anti-covid

Concernant les vaccins anti-Covid, le risque d’ADE est mentionné depuis leur mise à la disposition des patients dans le « plan de management des risques » ou RMP en acronyme anglais dans les documents très officiels de l’Agence Européenne du Médicament.

Comme on le constate dans le tableau issu du dossier d’autorisation de mise sur le marché conditionnelle, le risque d’aggravation de la maladie par des anticorps suite à la vaccination par le vaccin Moderna est noté noir sur blanc (p 127 ; [3])

Il en est de même pour le vaccin Comirnaty de Pfizer.

Un nouvel article de Scientific reports [4] démontre que le risque d’ADE avec les médicaments de type anticorps monoclonaux et les vaccins ARNm n’est pas un fantasme mais est bien réel.

Les médicaments de type anticorps monoclonaux, Casirivimab/Imdevimab (Ronapreve) sont autorisés en prophylaxie et en phase précoce de l’infection à SARS-CoV-2, pour des patients à haut risque de développer une forme grave de la maladie depuis 2021 [5].

Un autre anticorps monoclonal, Sotrovimab (Xevudy) a vu son indication changée récemment pour être indiqué dans « le traitement des adultes et des adolescents (âgés de 12 ans et plus et pesant au moins 40 kg) atteints de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène du fait de la Covid-19 et étant à risque élevé d’évoluer vers une forme grave de la maladie, sous réserve de la sensibilité de la souche de SARS-CoV-2 vis-à-vis de XEVUDY (sotrovimab). Ceci exclut actuellement les patients atteints par le sous-lignage BA.2 du variant Omicron » selon la HAS [6].

En effet certaines études avaient faussement conclu à une absence d’ADE car les tests et expériences effectués dans ces études étaient réalisés in vitro avec des cellules qui ne comportaient pas tous les récepteurs cellulaires nécessaires à la mise en évidence d’un ADE.

Cette étude publiée dans Scientific reports démontre que certains anticorps monoclonaux anti-protéine-S du Sars-CoV-2, approuvés chez l’homme, ont le potentiel de provoquer des ADE dans une gamme étroite de concentrations d’anticorps. Cela signifie qu’au moment de l’injection, le patient a une forte concentration d’anticorps monoclonaux qui agissent en neutralisant le virus. Malheureusement, lorsque les anticorps sont éliminés de l’organisme, leur concentration diminue dans le sang et les anticorps monoclonaux résiduels ont alors une activité ADE qui aggrave potentiellement la maladie Covid-19. Ce problème a été observé avec le Casivirimab et l’Indevimab mais pas avec le Sotrovimab.

Cette étude a également montré que le sang des patients vaccinés avec des vaccins à ARNm n’avait AUCUNE activité neutralisante sur la souche Omicron ; ce qui signifie que les vaccins ARNm n’ont, au mieux, aucune efficacité humorale sur la souche Omicron.

Mais, fait inquiétant, certains de ces sérums ont présenté des activités ADE sur la souche Omicron. Conséquemment, les vaccinés infectés par Omicron pourraient avoir une maladie plus grave que s’ils n’avaient pas été vaccinés.

Conclusion

Selon un article paru dans Scientific reports, les vaccinés contre la Covid-19 n’ont aucun anticorps neutralisant contre la souche Omicron ! Sous réserve de la démonstration de l’induction d’une immunité à médiation cellulaire ciblée contre les variants en circulation actuellement et induite par les nouveaux vaccins ARNm, ceux-ci ne seraient donc en l’état des connaissances d’aucune utilité a minima sur la souche Omicron.

L’effet ADE est à redouter lors des vaccinations et de l’injection d’anticorps monoclonaux. Cet effet a pu être mis en évidence pour 2 anticorps monoclonaux pourtant autorisés en prophylaxie de la Covid-19 mais aussi avec le sang de patients vaccinés contre la Covid-19.

Il est très inquiétant de constater que des médicaments (anticorps ou vaccins) mis sur le marché et recommandé pour un usage prophylactique, c’est à dire pour vous protéger des effets pathogènes d’un agent infectieux, peuvent en réalité aggraver la pathogénicité virale lorsque l’on est infecté.

La moindre des précautions devant de tels résultats serait d’arrêter de les utiliser.

 

Références

[1] https://www.vidal.fr/actualites/26105-vaccins-contre-la-covid-19-doit-on-s-inquieter-du-risque-de-maladie-aggravee-chez-les-personnes-vaccinees.html#:~:text=L’aggravation%20d%C3%A9pendante%20des%20anticorps%20(ADE%2C%20antibody%2Ddependent,entit%C3%A9s%20distinctes%20selon%20sa%20cause
[2] https://www.nouvelobs.com/monde/20181127.OBS6092/dengue-sanofi-au-c-ur-d-une-affaire-de-vaccin-mortel-aux-philippines.html
[3] https://www.ema.europa.eu/en/documents/assessment-report/spikevax-previously-covid-19-vaccine-moderna-epar-public-assessment-report_en.pdf
[4] https://www.nature.com/articles/s41598-022-19993-w
[5] https://ansm.sante.fr/actualites/covid-19-extension-de-lutilisation-de-la-bitherapie-danticorps-monoclonaux-casirivimab-imdevimab-chez-certains-patients-hospitalises
[6] https://www.has-sante.fr/jcms/p_3308138/fr/xevudy-sotrovimab
[7] https://www.science.org/content/article/dengue-vaccine-fiasco-leads-criminal-charges-researcher-philippines

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À Retenir

  • 25 % des myocardites post-vaccinales ont été hospitalisées en réanimation.
  • 16,5 % des patients n’étaient pas guéris au bout de 90 jours.
  • Environ 50 % des patients présentaient des IRM anormales.
  • 25 % des patients considérés « guéris » étaient encore sous traitement médicamenteux.

 

Introduction

Avant 2021, soit avant la mise sur le marché des vaccins à ARNm, la myocardite a toujours été considérée comme une « pathologie grave », selon la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR). Les myocardites évoluent, en effet, défavorablement dans un tiers des cas [1].

Selon une étude d’Anzini et al, la mortalité de la myocardite à 12 ans est de 28 %, le taux d’insuffisance cardiaque chronique de 60 % et le taux de mort subite de 13 %. Presque 10 % des patients nécessitent une transplantation cardiaque dans les années suivant l’épisode initial de myocardite [2].

Les myocardites sont donc graves par leurs effets potentiels à long terme.

Reinfocovid a déjà donné quelques explications sur les myocardites en général et les myocardites post-vaccinales dans deux articles dédiés, que vous pouvez retrouver en suivant ces liens :

https://reinfocovid.fr/science/balance-benefice-risque-defavorable-pour-les-ados-et-jeunes-adultes-trop-de-myocardites/

https://reinfocovid.fr/wp-content/uploads/2021/09/Myocardite-US-12-17-ans_fin.pdf

Ces deux articles soulignaient que :
• Les myocardites et les péricardites sont des inflammations du muscle et de l’enveloppe du cœur (péricarde) aboutissant bien souvent à une perte plus ou moins importante des capacités cardiaques.
Les vaccins Pfizer et Moderna présentent un sur-risque de myocardite post-vaccinale chez les 12-50 ans !
• Ces myocardites ont entraîné une hospitalisation chez 94% à 96% des adolescents touchés.
• Les myocardites / péricardites post-vaccinales entraînent plus d’hospitalisation chez les 12-17 ans que la maladie Covid-19, surtout chez les garçons, 12 fois plus touchés que les filles.
• Certaines études recensent jusqu’à 1 myocardite toutes les 2 649 vaccinations (deux doses) chez les hommes jeunes.
Une dose de vaccin à ARNm comporte plus de risques que de bénéfices pour les garçons ayant déjà eu la Covid-19.
• Les myocardites post-vaccinales seraient dues à un syndrome adrénergique provoqué soit par l’ARNm du vaccin, soit par la protéine spike qui résulte de la vaccination.

Des autorités sanitaires rassurantes

Mais selon l’ANSM, les myocardites post-vaccinales ne seraient pas ou peu graves : « L’évolution est favorable pour la grande majorité des cas. Cette conclusion a également été partagée au niveau européen » [3].

Mais jusqu’à présent les séquelles à long terme des myocardites post-vaccinales n’ont pas encore été étudiées. Or, on sait que les myocardites laissent des séquelles à long terme sur 5 à 10 ans après l’épisode aigu initial.

Première étude sur les séquelles des myocardites post-vaccinales : enfin !

Une nouvelle étude du Lancet a tenté de déterminer le pronostic des myocardites post-vaccinales à moyen terme chez les 12-29 ans en lançant une étude sur les séquelles à 90 jours après le diagnostic [4]. Notons tout de suite que l’un des auteurs a reçu des fonds de Moderna et de Pfizer, ce qui relève du conflit d’intérêt.

Les auteurs ont recherché/inclus 819 patients répondant à la définition de myocardite post-vaccinale du CDC et ayant fait l’objet d’un rapport d’évènement indésirable dans le système de pharmacovigilance passive américain (VAERS). Seules les données de 519 patients ont pu être récupérées et analysées dont 393 avec l’expertise d’un médecin.

Cette étude représente, à l’heure actuelle, la plus vaste et la plus longue étude réalisée sur les myocardites post-vaccinales, bien que le suivi à 90 jours reste encore largement insuffisant.

On peut noter que sur les 393 patients ayant fait l’objet d’un suivi médical :
• 261 patients « seraient » complètement guéris selon les médecins.
• 59 patients seraient probablement guéris mais des informations complémentaires sont encore nécessaires pour l’affirmer formellement
• 8 patients ont une évolution inconnue.
• 61 patients ont connu une amélioration de leur myocardite.
• 4 patients n’ont pas connu d’amélioration de leur myocardite et leur état de santé reste le même qu’au moment du diagnostic.

De plus, un patient a même nécessité le recours à une circulation extra-corporelle (ECMO), qui est utilisé pour la prise en charge des myocardites fulminantes et gravissimes.

Environ 25 % des patients ont dû être hospitalisés en réanimation.

16,5% des patients ne sont pas guéris de leur myocardite 90 jours après l’épisode initial !

Des myocardites bénignes et d’évolution favorable ? Pas réellement.

Tous les patients de cette étude n’ont pas bénéficié des mêmes examens paracliniques (imagerie et biologie médicale), il est donc difficile de tirer des conclusions ; toutefois à l’issue du suivi :

• 9 % des patients présentaient un taux de troponine toujours élevé (n=200),
• 14 % des patients conservaient encore des troubles du rythme cardiaque (n=96),
• 23 % des patients souffraient encore d’un électrocardiogramme perturbé (n=311).
• Plus de la moitié des patients ayant eu un suivi par IRM cardiaque présentait des résultats anormaux à 90 jours de suivi avec et un quart des traces cicatricielles cardiaques de la myocardite ; ce qui signifie que des cellules de leur coeur avaient été détruites (n=151).

Des patients « guéris » pas si guéris que ça !

La terminologie « guéri » et « partiellement guéri » est floue et jette le doute sur la robustesse des conclusions. D’ailleurs, cette définition est totalement laissée à l’appréciation du médecin. Comme on peut le lire dans le matériel et méthode :
« Pour évaluer la guérison de la myocardite, les médecins ont été interrogés sur les points suivants : sur la base de votre évaluation clinique et des résultats des tests, veuillez décrire l’état de guérison cardiaque du patient à la date de votre dernière visite ou consultation (par rapport à l’état actuel) »
Ainsi, on est surpris de lire que parmi 257 patients considérés comme « guéris » par leur médecin, près de la moitié présentait encore un symptôme de la maladie (douleurs thoraciques ou fatigue même au repos) et 26 % prenaient encore des médicaments pour traiter la myocardite !

Des évolutions différentes selon l’âge des patients

Si l’on regarde maintenant les différences d’évolution des myocardites selon l’âge : de 12 à 24 ans, on compte de 9,67 à 14,28% de personnes non guéries avec une tendance à un pronostic plus défavorable pour la tranche d’âge des 15-19 ans puis des 20-24 ans.

En conclusion

Cet article présente la plus longue étude réalisée sur le suivi des myocardites post-vaccinales à ce jour, qui n’est pas très rassurante sur l’évolution et les séquelles des myocardites post-vaccinales chez les jeunes de 12 à 29 ans.

Environ 25 % des patients ont dû être hospitalisés en réanimation et un patient a nécessité le recours à une circulation extracorporelle ECMO, technique de sauvetage.

Par ailleurs, entre un tiers et la moitié des patients déclarés « guéris » présentent toujours des symptômes 90 jours après l’épisode aigu et plus de 10 % restent encore essoufflés, même au repos.

La myocardite post-vaccinale est donc loin d’être bénigne, contrairement aux affirmations de nos autorités de santé. Il faut surtout rappeler que les 12-29 ans présentent un risque quasi nul de faire une forme grave de la Covid-19.

Un suivi sur plus de 5 à 10 ans serait souhaitable pour donner une image correcte du pronostic réel de ces myocardites post-vaccinales. En attendant, il semble évident que ces injections ne devraient pas être recommandées.

Références

[1] https://sfar.org/wp-content/uploads/2017/10/Amour-Myocardite.pdf
[2] Anzini M1, Merlo M, Sabbadini G, Barbati G, Finocchiaro G, Pinamonti B, Salvi A, Perkan A, Di Lenarda A, Bussani R, Bartunek J, Sinagra G. Long-term evolution and 12 prognostic stratification of biopsy-proven active myocarditis. Circulation. 2013; 128(22):2384-94
[3] https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/la-grande-majorite-des-effets-indesirables-sont-attendus-et-non-graves
[4] https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S2352-4642%2822%2900244-9

À Retenir

  • Selon le CDC, seulement 2 décès de Covid-19 par million chez les mineurs.
  • Les troisièmes causes de décès de mineurs aux USA sont les armes à feu, les accidents et la prise de toxiques (toxicomanie et/ou suicide).
  • En France, seuls 4 enfants en bonne santé sont décédés de la Covid-19 sur presque 2 ans de pandémie.

Introduction

Le CDC (Center for Desease Control ; centre de surveillance des maladies aux USA) vient de rendre publiques les données officielles de mortalité aux USA pour l’année 2020, qui ont été analysées par des chercheurs et publiées dans le New England Journal of Medicine [1].

Ni Covid-19, ni maladie infectieuses dans les grandes causes de décès des mineurs.

Dans les premières causes de décès des enfants de 1 ans à 19 ans, il ne figure aucune maladie infectieuse.

La première cause de mortalité pour les enfants aux USA est désormais la mort par arme à feu (homicide et suicide) qui dépasse pour la première fois la mort par accident de la route.
La troisième cause de décès est la mort par overdose et empoisonnement qui a augmenté dramatiquement de 83,6 % entre 2019 et 2020.
Il est intéressant de noter qu’une augmentation massive des décès par armes à feu et par overdose/empoisonnement s’est produite en 2020. Les mesures de lutte contre la pandémie auraient-elles favorisé violence, toxicomanie et suicide chez les enfants ?

La Covid-19 : une cause de décès négligeable

Selon le CDC, la covid-19 n’aurait représenté que 2 morts par million d’enfants/adolescents contre (cf. figure) :
– 100 décès par million environ par arme à feu pour les garçons de 1 à 19 ans
– 50 décès environ par million par accident de la route
– 25 décès par million par overdose et empoisonnement
– plus de 20 décès par million par étouffement
– 10 décès par noyade par million


Figure 1 : Principales causes de décès des 1-19 ans aux USA de 1999 à 2022. [1]

En France

En France, les données pour 2020 ne sont pas encore disponibles. Cependant, on note en 2016 que 26 décès par suicide ont été enregistrés pour la classe d’âge des 1 an à 14 ans et 352 chez les 15-24 ans selon la Drees [2].
Ces chiffres sont de loin supérieurs aux décès par Covid-19 en 2020 et 2021. Selon Santé publique France [3], on recense depuis le début de l’épidémie jusqu’au 31 octobre 2021, soit presque 2 ans de pandémie :

« – 3 décès d’enfants âgés entre 5 et 11 ans depuis mars 2020. Il s’est agi dans un cas d’un décès par PIMS (le seul décès identifié en France) et dans les 2 autres cas, d’un décès au cours d’une infection SARS-CoV-2 aiguë.
Dans un cas, l’enfant est décédé dans un tableau associant plusieurs infections virales ou bactériennes sévères et dans l’autre, il est survenu chez un enfant présentant de lourdes comorbidités »
– 12 décès d’enfants âgés de 12 à 17 ans ont été identifiés. Parmi eux, 7 ont été considérés comme liés à la COVID-19, 2 possiblement liés et, pour 3 enfants, l’imputabilité du SARS-COV-2 au décès n’a pu être déterminée. Parmi les 9 enfants pour lesquels l’imputabilité était possible ou établie, seuls 2 ne présentaient pas de comorbidités. »

En bref, 2 enfants de moins de 11 ans et 2 enfants de 12 à 17 ans, présumés en bonne santé, sont décédés de la Covid-19 ; ce qui fait 4 décès de moins de 17 ans sur presque deux ans, soit en moyenne 2 décès d’enfants en bonne santé par année de Covid.

On est donc très en deçà du nombre de suicides d’enfants !

Conclusion

En conclusion, les maladies infectieuses en général et la Covid en particulier ne sont pas des causes de décès préoccupantes. La covid-19 n’a représenté que 2 décès par million d’enfants de 1 à 19 ans et seulement en moyenne 2 décès d’enfants en bonne santé en France par an.
Il faut de plus garder à l’esprit que l’obésité infantile est très importante aux USA ; favorisant les formes graves de la maladie Covid-19.
La Covid-19 n’est donc pas un problème de santé publique pour les enfants en bonne santé.

Références

[1] https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmc2201761
[2] https://drees-site-v2.cegedim.cloud/sites/default/files/2021-02/fiches.pdf
[3] https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19 et https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/enquetes-etudes/evolution-des-indicateurs-epidemiques-chez-les-5-11-ans-et-comparaison-avec-les-12-17-ans.-point-au-31-octobre-2021