Point à retenir
- En 2023, la vaccination des enfants contre le COVID semble toujours un but.
- Pourtant les enfants ne sont pas à risque.
- Les vaccins ne montrent pas d’efficacité sur cette tranche d’âge.
Un article récent (15 septembre 2023) du JAMA [1] est utilisé dans les médias pour promouvoir la vaccination des enfants de moins de 5 ans contre le COVID. Mais est-il convaincant ?
Introduction
La vaccination des enfants est un sujet sensible. D’une façon générale, l’administration de médicaments à des enfants est un sujet sensible. D’autant plus quand il s’agit d’un vaccin issu d’une technologie nouvelle qui n’avait jamais réussi à obtenir une AMM en 30 ans de recherche.
Pour administrer un vaccin à un enfant, il faut être sûr que le bénéfice existe.
Dans le cas du COVID, il est compliqué de trouver un bénéfice puisque les enfants ne sont pas significativement à risque pour cette maladie.
Ainsi Santé publique France (SPF) nous informe fin mars 2022 que le variant OMICRON du SARS-CoV-2 n’induit pas la survenue de syndrome inflammatoire multi-systémique (PIMS). [2]
De plus, dans son rapport du 7 juillet 2022 [3], SPF nous confirme que :
- Le variant OMICRON est bien moins dangereux pour les enfants que le variant DELTA qui l’était déjà peu. En effet, la part des enfants sans pathologie grave diminue encore dans les hospitalisations.
- En plus de 30 mois d’épidémie de COVID (sept 22) [4], il y a eu 1074 PIMS seulement. Soit 36 par mois pour 13 millions d’enfants, et 1 seul décès.
En janvier 2023, SPF nous indique que depuis le début de l’épidémie en 2020, 6 enfants seraient décédés du COVID. Soit 2 enfants par an. Pour mémoire, la grippe provoque entre 10 et 40 décès par an selon SPF [5].
La prévalence est donc de 2/13 millions = 0,000015%
Ainsi il faudrait un vaccin efficace à plus de 99,99998% pour espérer un bénéfice qui dépasse les risques !
Est-ce seulement possible?
Mais regardons quand même les résultats mis en avant dans cet article (très court) basé sur un suivi d’enfants âgés entre 6 mois et 4 ans en Californie, et qui ont été diagnostiqués d’une infection respiratoire aiguë et testés pour la détection du SARS-CoV-2 par un test PCR.
Qui a écrit l’article ?
L’étude est clairement annoncée comme étant financée par Pfizer.
Tous les auteurs sont également rémunérés, de près ou de loin, par les fabricants de vaccin et en particulier par Pfizer. Il n’y a ainsi aucun auteur de l’article qui ne soit pas en conflit d’intérêt direct avec les fabricants de vaccins.
Mais cela va encore plus loin, puisque Pfizer a participé
- à l’interprétation des données
- à la rédaction du rapport
- à la décision de soumettre l’article pour publication.
Le niveau d’indépendance de cet article est donc du niveau le plus faible imaginable. En y réfléchissant, il est impossible de le rendre plus dépendant de Pfizer.
Mais oublions ce point pour nous concentrer sur les résultats.
L’outcome choisi
« L’outcome » correspond au critère ciblé par les chercheurs pendant l’étude pour mesurer l’efficacité du produit évalué, ici la vaccination des enfants de moins de 5 ans.
Comme prévu, et habituel chez Pfizer, il n’y a qu’un seul critère d’évaluation :
la positivité au test PCR
Les résultats positifs sont comptabilisés mais les Ct ne sont évidemment pas indiqués. Il est donc impossible, par exemple, de discuter de la charge virale des enfants qui ont été testés.
Mais, plus important, aucune information sur la forme de COVID développée par les enfants positifs n’est donnée. On ne sait pas combien de ces enfants positifs seront hospitalisés pour COVID, ni combien iront en services de soins intensifs pour COVID, ni combien ont juste un rhume. Rien.
Il n’y a donc pas de possibilité de discuter l’efficacité des vaccins sur un autre critère que la positivité au test PCR.
Bref, comme en 2020, une parodie de science.
La méthodologie
L’étude a rencontré 176773 enfants de 6 mois à 4 ans qui sont passés à l’hôpital dans les services d’urgences (ED Emergency Department ou UC Urgent Care) ou pour des examens programmés (« in-person outpatient » en anglais [6])
Sur ces 176773 enfants qui se sont présentés à l’hôpital pour diverses raisons, 24261 ont été inclus dans l’étude car ils présentaient les symptômes d’une infection respiratoire aigüe (IRA).
Problème 1
Le choix des patients repose sur le diagnostic des IRA. Cependant l’annexe 1 nous précise que les cas de tétanos (code A37.00), de botulisme (code A37.10) ou encore de rougeole compliquée par une otite moyenne (code B25.0) sont inclus.
De même que les enfants ne présentant qu’une simple fièvre (code R50.9) ou respiration bruyante (code R06.82) sont aussi inclus.
Ainsi, ce sont presque 100 pathologies qui forment les critères d’inclusions (voir supplément 1). [7]
Problème 2
Les auteurs ne donnent aucune information sur la gravité de l’infection respiratoire aigüe qui a déclenché l’inclusion de l’enfant dans l’étude. Les auteurs ne précisent pas si les enfants viennent à l’hôpital pour ces symptômes, s’ils seront hospitalisés simplement ou en service de réanimation.
Cependant, 5572 patients sont venus à l’hôpital pour un soin programmé. De fait, pour ces 5572, ce ne sont pas leurs symptômes d’IRA qui les ont amenés à l’hôpital.
Problème 3
Les auteurs ne donnent aucune information sur les caractéristiques (démographique, niveau de vie, maladies antérieures, etc…) de la population incluse.
Les auteurs montrent un manque évident de précision sur de nombreux critères pourtant essentiels pour obtenir une analyse de qualité.
En effet, ces oublis sont dommageables, car en connaissant le statut vaccinal, il aurait été possible de mieux évaluer l’efficacité du vaccin.
Mais ce n’est pas le but de cette étude !
Le but est, encore une fois, et seulement :
la positivité au test PCR.
C’est exactement le même paramètre que celui utilisé par Pfizer fin 2020 pour annoncer une efficacité de 95%. Une efficacité uniquement sur le risque d’avoir un test PCR positif.
Mais est-ce réellement le critère le plus intéressant ?
Plus que celui de connaitre l’efficacité sur la mortalité ou les formes graves ?
Les résultats
Pour continuer dans les mêmes schémas, se conformer aux mêmes pratiques, Pfizer a évidemment choisi de ne pas prendre en compte les tests PCR positifs dans les 14 jours suivants l’injection.
Si ce choix peut éventuellement se discuter pour la dose 1, il devient incohérent pour les rappels (dose 2 et suivantes).
Ce choix permet de comptabiliser des cas positifs dans la colonne des non vaccinés alors que les individus (des enfants de 4 ans maximum) sont vaccinés.
C’est un moyen de maximiser l’efficacité mesurée.
Un vieux truc de Pfizer pour arranger les résultats.
Les résultats sont montrés dans le graphique suivant.
Les résultats sont sans appel : aucune différence significative de réduction du risque entre les enfants vaccinés 2 ou 3 fois.
Mais si on regarde un peu mieux, on s’aperçoit que la dose 3 diminue l’efficacité mesurée au niveau de la dose 2.
Mais surtout, dès la dose 3, il n’y a plus de différences de risques d’avoir un test positif entre les enfants qui ont reçu 3 doses et les enfants qui n’ont reçu aucune dose. En effet, les résultats englobent l’ODD RATIO de valeur 1 qui correspond aux enfants non vaccinés.
Ainsi, la proportion d’enfants non vaccinés ayant un test PCR positif est le même que celui des enfants vaccinés 3 doses.
Il faut comprendre que cela montre qu’avoir reçu 3 doses n’apporte aucune protection sur le critère évalué ici.
Aucune.
Les chercheurs ont exclu les enfants qui avaient reçu 4 doses.
Si la dose 3 fait augmenter le risque vis-à-vis de la dose 2, on pourrait supposer que l’évolution est défavorable lors du passage de la 3 à la 4.
Et qu’ainsi la dose 4 rend les enfants plus susceptibles d’avoir un test positif qu’avec 3 doses. Soit plus que les non vaccinés…
Comme cela a été montré chez les adultes. [8]
Pfizer a choisi de ne pas le montrer donc cela restera une simple hypothèse.
Effets indésirables de la vaccination ARNm Pfizer
Le seul vaccin suivi dans cet article est celui de Pfizer. C’est logique puisque ce sont eux qui payent !
Il serait dommage de montrer que les concurrents font mieux !
Néanmoins Pfizer aurait pu évoquer les effets indésirables. Il aurait dû le faire car cela rentre dans l’évaluation d’un médicament.
Mais, dans cet article, il n’est absolument pas question d’évaluer les risques d’effets indésirables.
Au moins, Pfizer ne ment pas puisqu’à aucun moment, il n’affirme qu’il n’y a pas de risques.
Conclusion
Cet article indique dans son titre qu’il va « évaluer l’efficacité sur les enfants de moins de 5 ans du vaccin Pfizer ».
C’est effectivement une bonne idée tant les politiques et une partie des soignants poussent à la vaccination des enfants.
Mais bizarrement l’article ne montre pas de bénéfices de la vaccination contre le COVID des enfants de moins de 5 ans sur
- Les décès
- Les formes graves
- Les hospitalisations
- Les admissions en réanimation
- Les formes bénignes
- Les jours d’écoles manqués
- La contagiosité des enfants vers les adultes
Non !
Juste le risque d’avoir un test positif.
Et même sur ce critère, l’article ne montre pas vraiment un effet positif puisque le risque n’est pas réduit dès que l’on dépasse 2 doses.
D’ailleurs les auteurs n’osent pas recommander la vaccination des enfants dans leur conclusion.
Et pourtant, en s’appuyant sur cet article, des « gens » vous disent qu’il faut vacciner les enfants contre le COVID.
Que c’est essentiel.
Alors, soit ils sont incompétents, soit ils sont corrompus.
L’un et l’autre n’étant pas exclusifs.
[1] https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2809748
[4] https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/474218/3627180?version=1
[5] https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/199769/2374179
[6] https://www.sgu.edu/blog/medical/inpatient-versus-outpatient/
[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37274183/