Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

Temps de lecture : 10 minutes

À Retenir

  • Les vaccins anti-COVID ne montrent pas d’effets positifs sur les contaminations.
  • Les chiffres fournis par l’étude montrent une augmentation des cas chez les vaccinés.
  • Même dans un environnement clos comme une prison, les contaminations ne sont pas plus fréquentes que dans la vie extérieure.

Introduction

Une dirigeante de Pfizer a confirmé, au mois d’octobre 2022, avec le sourire, devant la Commission européenne que l’efficacité des vaccins sur la transmission n’avait jamais été testée. Ainsi les discours qui recommandent la vaccination pour protéger les autres ne sont pas basés sur des évaluations scientifiques mais sur des croyances.

Croyances qui ont permis de suspendre des soignants pour « soi-disant » protéger les patients.

Pour valider la vaccination comme efficace contre les transmissions, des études paraissent encore. Ainsi, le 2 janvier 2023 est paru dans « Nature Medicine », un nouvel article exposant une étude sur l’efficacité des vaccins anti-Covid à réduire les transmissions. [1]

Dans un contexte où la 5ème dose de vaccin, en moins de 2 ans, est recommandée, et où les responsables sanitaires et politiques français continuent de clamer que le vaccin réduit les contaminations en brandissant cette étude, il convient de l’examiner.

Conflits d’intérêts

Depuis 3 ans, les conflits d’intérêts en médecine sont apparus au grand jour et se sont visiblement accentués. Les chercheurs essayent, souvent avec beaucoup de difficultés, de trouver des résultats en phase avec les attentes politiques.

L’étude analysée ici [1] vient de l’université de Californie qui est, avec New-York, l’état américain le plus promoteur des vaccins et des autres restrictions sanitaires (masques, confinements…) vis-à-vis de la COVID.

Si on ne peut affirmer que l’étude est orientée, il est, a minima, raisonnable de soulever cette question.

Ce qui est plus indiscutable, ce sont les conflits d’intérêts des auteurs et surtout de Joseph A. Lewnard. Il est financé par Pfizer, il fait partie de nombreuses études sur les vaccins [2] ou les traitements de Pfizer comme le Paxlovid. [3]

Les problèmes de cohérence des auteurs

Population à risque

Pour une raison difficilement compréhensible, les auteurs répètent plusieurs fois que les détenus et personnels de prison sont très vulnérables et à haut risque.

Pourtant les détenus sont des populations jeunes en moyenne (moyenne vers 40 ans selon les chiffres de l’étude (table 1 des suppléments) avec très peu de détenus de plus de 65 ans. Pareil pour les personnels de la prison.

Il faut noter que l’étude ne fournit pas les informations concernant la masse corporelle ou les comorbidités.

Contamination dans les prisons et en dehors

Les auteurs proposent de libérer les détenus pour éviter qu’ils ne se contaminent avec le COVID à cause de la promiscuité.

Chacun appréciera cette recommandation.

Pourtant les auteurs soulignent qu’il y a globalement moins de contaminations dans les prisons (30%) qu’ils ont suivies que par rapport aux foyers individuels (29-53%).

Le discours des auteurs ne semble donc pas cohérent puisque selon leurs chiffres, les détenus ont moins de risque que le reste de la population.

Omicron serait moins contagieux

Les chiffres du nombre de cas présentés par les auteurs soulèvent un autre problème de cohérence car l’épidémie induite par le variant Omicron, devenu majoritaire aux USA en décembre 2021, a fait bien plus de cas que les variants précédents, et cela sur toute la planète.

Aux Etats-Unis, comme en Californie (lieu de l’étude), le nombre de cas a été multiplié par environ 2,5 fois, voire plus.

Alors que pour l’étude en question, il y a moins de cas avec Omicron qu’avec les variants précédents. C’est aussi en contra diction avec le reste de la planète.

Les prisons californiennes semblent donc être un endroit unique sur la planète. Il est pourtant évident que ce type d’incohérence influence les résultats de l’étude.

Nous avons contacté les auteurs à ce sujet mais ils ne nous ont apporté aucune réponse à ce jour.

Des prisons bien différentes

Les chiffres proposés montrent que 2 prisons représentent à elles seules presque 30% des cas. Alors que 8 prisons ne présentent aucun cas.

Cette répartition très déséquilibrée pose aussi questions.

Significativité et précision

La significativité permet d’assurer (avec la certitude choisie) que 2 résultats sont différents, que le hasard ne peut être responsable de la différence observée.

Les auteurs ne discutent jamais de significativité statistique.

Alors que leurs résultats ne présentent clairement pas des différences significatives.

Par exemple, pour la Figure 4 de l’article, l’incertitude ne montre aucune réduction significative du risque infectieux après avoir reçu des injections vaccinales par rapport à une infection naturelle.

Ce graphique indique simplement qu’une vaccination n’apporte pas une protection plus importante. D’ailleurs les auteurs le disent dans leur discussion « La vaccination et l’infection antérieure étaient chacune associées à des réductions similaires de l’infectiosité pendant l’infection par le SARS-CoV-2 »

En résumé, ce graphique ne permet pas de dire que la vaccination apporte un avantage par rapport aux gens déjà infectés.

Prenons le tableau 3 des suppléments de l’étude et particulièrement la réduction pour les gens ayant reçu 2 doses. La réduction est de 2,7% mais avec un intervalle qui va de -15,5 à 24,9%.

Il faut comprendre que ce résultat n’a aucune significativité.

C’est comme vous prédire que demain votre taille sera entre 0 et 200 cm, la belle affaire !

Quasiment l’ensemble des résultats de l’étude ne montre pas une significativité suffisante pour en tirer des conclusions.

Baisse d’efficacité vaccinale avec le temps.

Il est admis que la protection diminue rapidement avec le temps. Même les pouvoirs publics l’ont admis puisqu’ils disent et recommandent, pour pallier ce constat, de réaliser un rappel tous les 3 mois.

Pourtant les chiffres de l’étude, sur plus d’un an, ne montrent pas cette diminution

Ces résultats, en contradiction avec ce qui est observé partout ailleurs posent aussi questions.

Les chiffres de l’étude qui ne sont pas discutés par les auteurs

L’étude contient plusieurs chiffres qui ne sont ni exploités ni discutés par les auteurs. Il est difficile de croire que les auteurs n’ont pas fait l’exploitation exhaustive de leurs résultats. Mais il est possible qu’ils aient choisi de ne pas les présenter car ils n’iraient pas vers l’objectif qui pourrait être de renforcer la politique vaccinale.

Nous les avons contactés à ce sujet mais ils ne nous ont apporté aucune réponse à ce jour.

Le premier élément intéressant concerne les chiffres présentés dans l’étude sur les cas « index » (initiaux).

Selon la figure 2, il y a eu 273 cas index chez les non vaccinés et 953 chez les vaccinés soit 22,3% et 77,7 % respectivement.

Le graphique de la figure 1d montre la couverture vaccinale de la population étudiée. Cela permet de déterminer que, en moyenne sur la période considérée, il y a 70% des personnes qui sont vaccinées au moins 2 fois sur la période.

Il est alors possible de calculer l’efficacité vaccinale sur la contamination.

(nombre de Vaccinés Malades * (1-p))/(nombre de Non Vaccinés Malade * p) où p est le pourcentage de vaccinés et donc 1-p celui de non vaccinés

Le calcul donne le résultat de

-49%

C’est une efficacité négative.

C’est-à-dire que le vaccin ne protège pas (il aurait fallu un résultat positif) mais qu’en plus il aggrave la situation : vous avez plus de chance d’être infecté si vous êtes vaccinés.

Il est compréhensible que les auteurs de l’étude ne discutent pas ces chiffres. Mais, les connaissant, il est difficile de valider, comme les auteurs, que les vaccins COVID sont très utiles sur la réduction des transmissions.

Le deuxième élément intéressant concerne les chiffres présentés sur les cas graves et la létalité.

Sur les 5 mois de suivi des 111 687 personnes il est possible de calculer :

  • la mortalité COVID : 0%

  • la létalité COVID : 0%

  • la prévalence de cas graves = 0,14%

Ces résultats sont cohérents avec les chiffres disponibles au niveau mondial et montrent, rappellent, que le variant Omicron est moins grave que la grippe.

La question se pose de savoir s’il est utile de vacciner avec autant de publicité et de ferveur compte tenu de ces chiffres.

Réduction de contamination

Les résultats montrent clairement, sans même discuter l’absence de significativité, qu’une infection est aussi protectrice qu’une vaccination.

Et l’étude nous confirme que vacciner des gens déjà immunisés naturellement n’apporte rien de significatif.

Cette étude montre surtout que la vaccination des soignants n’apporterait, scientifiquement, rien de significatif.

Faire la comparaison des gens non vaccinés sans infection avec les autres semble peu pertinent car en 2023, il est difficile de trouver des soignants qui auraient échappé à l’infection par le SARS-CoV2.

Il faut remarquer que de nombreuses études ont confirmé l’avantage de l’infection naturelle sur la vaccination vis à vis des réinfections. Les différences de mécanismes immunitaires entre les 2 légitiment ces observations.

Réduction de transmission

L’étude ne montre pas d’impact de la vaccination contre l’infection mais réussit tout de même à trouver un faible impact sur la transmission.

La diminution du risque de transmission est de

  • 22% (6–36%) avec une infection au COVID

  • 23% (3–39%) avec le vaccin

  • 40% (20–55%) avec une infection et le vaccin

Mais les auteurs n’expliquent pas comment ils calculent l’ensemble de ces valeurs.

Il est évident que c’est une complexe modélisation mathématique car l’un des auteurs en est spécialiste. En effet, plusieurs des études des auteurs sont des modélisations mathématiques (notamment au sujet de l’épidémie COVID).

De plus, les auteurs décrivent des paramètres de leur modélisation sans pour autant les expliciter et en donner les valeurs :

  • « Nous avons également ajusté l’infection antérieure dans les analyses pour tenir compte des préoccupations potentielles concernant la sensibilité différentielle liée à une infection antérieure chez les personnes vaccinées par rapport aux personnes non vaccinées ».

  • « Score de propension (à recevoir la vaccination) »

Comme dans toutes les modélisations, il y a des paramètres peu compréhensibles (puisque non expliqués par les auteurs) avec des valeurs dont les choix ne sont pas non plus discutés. Le problème vient du fait que le changement de ces valeurs modifie de façon importante les résultats.

En d’autres termes, les résultats de modélisations, surtout en biologie, doivent être pris avec la plus grande prudence et au regard des objectifs des auteurs.

Les valeurs avancées ici doivent être prises avec une grande prudence tant les problèmes soulevés à la lecture de l’article sont nombreux.

Conclusion

En conclusion ce type d’étude est utilisé pour maintenir un sentiment fort, et assuré, contre la réintégration.

Malheureusement, cette étude pose de nombreuses questions sur la fiabilité des chiffres avancés. Et malgré cela, l’étude est très loin d’apporter les chiffres suffisants pour confirmer que les vaccins diminuent les contaminations et ne contredit pas l’ensemble des chiffres qui montre depuis presque 2 ans que les vaccins ne diminuent pas les contaminations ou la transmission

Bien au contraire.

En résumé, la suspension des soignants n’est pas justifiée scientifiquement ou médicalement. C’est une décision politique qui nuit aux soignants (suspendus ou non) et aux patients.

C’est intolérable.

Références

[1] https://www.nature.com/articles/s41591-022-02138-x

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34001753/

[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35737591/