COVID-19, école, collège, lycée et Université : Qu’avons nous fait ?

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A retenir

  • La COVID-19 n’affecte toujours pas les classes d’âge inférieures à 30 ans.
  • L’observation de la réalité de terrain pendant plus de18 mois permet de constater que le port du masque ne modifie en rien la dynamique de l’épidémie.
  • Seule l’infection naturelle des jeunes par le SARS-CoV-2, sans effets importants pour la très grande majorité d’entre eux, permettra de durablement limiter leur risque d’infecter les plus fragiles en coupant la production virale, ce que le vaccin actuel ne peut faire efficacement
  • L’ensemble des observations faites au cours de ces bientôt deux années de crise indique que les multiples mesures sanitaires imposées aux jeunes ont été pour eux plus délétères que bénéfiques

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Introduction

Cet article, produit par le collectif de scientifiques et d’universitaires de Réinfocovid, vise à tirer parti du recul de bientôt deux années, pour faire une synthèse rapide sur les impacts qu’ont eus les décisions sanitaires sur les jeunes. En effet, plus que les anciens, qui sont les victimes directes principales de cette nouvelle maladie (90 % des décès ont touchés les plus de 65 ans), les jeunes ont progressivement été ostracisés comme susceptibles d’être responsables des infections chez leurs aînés (spots télé, annonces radiophoniques, articles grands médias, etc…). A tel point que l’on arrive aujourd’hui à imposer à des enfants le port du masque toute la journée à l ‘école, sans interruption, y compris dans les cours de récréation. Ceci en dépit de l’impact aussi bien sur l’apprentissage que sur les troubles psychologiques rapportés par de nombreux professionnels, dont certains aujourd’hui sont officiellement soutenus par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique, https://www.youtube.com/watch?v=wLSqsG2k7ZE ), qui a pourtant jusqu’ici été plutôt frileuse quant à l’observation critique de la gestion de cette crise. Les impacts néfastes sur les jeunes sont d’autant plus lourds à porter que l’on sait pertinemment que ces classes d’âge ne sont absolument pas affectées par la COVID-19.

La question centrale que nous devons nous poser est pourtant simple : acceptons-nous ce nouveau paradigme qui implicitement vise à faire porter aux enfants, qui n’ont rien à craindre de cette maladie, le poids d’une profonde perturbation de leur développement social, psychologique et affectif, pour (peut-être) protéger leurs grands-parents d’une maladie qui les affecte au crépuscule de leur existence et pour lesquels la grande majorité est déjà vaccinée ?

 

1- Bilan de la mortalité COVID-19 par classe d’âge

La COVID-19, après plus de 18 mois de suivi, n’affecte toujours pas les classes d’âge inférieures à 30 ans (dont les étudiants). Ceci est illustré sur la Figure 1, histogramme construit à partir des données de santé Publique France au 5 décembre 2021.

De plus, l’étude des rares décès dans ces classes d’âge indique qu’ils sont majoritairement associés à de graves comorbidités [1]. Cependant, ces jeunes, dont les étudiants, ont également été soumis aux confinements, fermetures de leurs universités, restrictions de leurs vies sociales, obligation de port de masques, et autres. Tout ceci a entraîné un lourd impact social et psychologique sur ces populations [2][3].

Figure 1 : Pourcentages des décès « COVID-19 » (test SARS-CoV-2 positif). La répartition des décès est effectuée sur 10 classes d’âge successives, de 10 années chacune, sauf la dernière : 90 ans et plus. Jusqu’à 30 ans, on dénombre moins de 0,1 % des décès COVID-19 totaux, majoritairement associés à de graves comorbidités (cf texte). En d’autres termes, 99,9 % des décès COVID-19 n’affectent pas les moins de 30 ans

2- Observation comparative sur plus d’un an de l’effet du masque sur l’infectivité et la mortalité COVID-19

De nombreuses études ont été publiées dans la littérature. Certaines publiées en 2020 rapportaient un effet du masque sur la limitation des contaminations (dans la revue nature [4]), alors que d’autres, y compris en RCT (Randomized Controlled Trial), concluaient à l’inefficacité du port du masque pour limiter les contaminations [5][6].

Depuis, le recul nous permet de nous affranchir de ces publications aux résultats contradictoires. Il est désormais possible d’observer la réalité de terrain et de comparer l’impact du SARS-CoV-2 dans des pays similaires ayant eu des politiques différentes quant au port du masque. Les figures 2, 3, 4 et 5, construites à partir de données officielles publiques (OMS, Johns Hopkins University) et mises en forme par https://ianmsc.substack.com/p/why-does-no-one-ever-talk-about-sweden , sont sans appel: le port du masque ne modifie en rien la dynamique de l’épidémie :

Figure 2 :

Figure 3 :

Figure 4 :

Figure 5 :

Figures 2 à 5 : Comparaison entre plusieurs pays (Figure. 2 : Tous les états américains; Figure 3 : le Royaume-Uni et la Suède; Figure. 4 : l’Allemagne et la Suède ; Figure. 5 : Israël seul) de l’évolution de la dynamique des cas ou des décès COVID-19 par million d’habitants en fonction de l’obligation du port du masque ou non. Les traits verticaux oranges et noirs indiquent les changements d’obligations décrétées par les autorités sanitaires des pays indiqués. On observe qu’en aucun cas l’obligation du port du masque n’est corrélée avec une baisse des cas ou décès, indiquant son inutilité. Le cas des USA est très parlant : certains états ont imposé le port du masque, d’autres non. On constate que pour ces deux groupes, la dynamique des cas est pratiquement identique.

 

3- Risque de contamination des aînés par les jeunes

Il est établi que la contamination des personnes âgées par des jeunes est possible. Cependant, le poids des jeunes dans ce type de propagation par rapport à celui d’autres adultes reste très controversé [7]. Par précaution, on incite donc très fortement les jeunes à se faire vacciner afin de limiter le risque de contaminer leurs aînés, qui sont en effet plus de 1000 fois plus fragiles qu’eux face à la COVID-19.

Malheureusement, nous savons aujourd’hui que les vaccins ne sont pas stérilisants (infection toujours possible, et risque de contamination d’autrui équivalent à celui d’un non vacciné [8]). De plus, l’efficacité des vaccins actuels n’est que transitoire, et décroît dès le premier mois post-injection [9].

Par contre, il est aujourd’hui démontré que l’immunité acquise suite à une infection par le SARS-CoV-2 est bien plus stable et efficace dans le temps que celle obtenue par le vaccin [10][11]. Étant donné la résistance naturelle des jeunes face à ce virus [7], il serait donc bien plus efficace de les laisser acquérir cette immunité post-infection SARS-CoV-2. Infection, rappelons-le de nouveau, sans conséquence majeure chez les jeunes [7]. Ainsi, le risque de contaminer les classes d’âge plus fragiles disparaîtrait progressivement et de façon durable, plus sûrement qu’avec les vaccins actuels dont l’efficacité est trop limitée.

 

Conclusions

Le monde Universitaire représente l’essence même de la connaissance, de l’esprit critique et de la réflexion. Depuis le début de cette pandémie, qu’il est plus juste de nommer syndémie puisque 95 % des victimes de la COVID-19 sont porteurs de comorbidités [12][13], les systèmes sanitaires ont fait de multiples choix afin de tenter de limiter l’impact de cette crise. Après bientôt deux ans, nous sommes aujourd’hui en mesure d’évaluer l’efficacité de ces mesures. En ce qui concerne le fonctionnement de l’Université (ou de l’école, du collège et du lycée), le recul nous permet de constater que les classes d’âge de moins de 30 ans ont davantage été affectées par les mesures sanitaires qui leur ont été imposées que par le virus lui-même.

Il semble urgent de prendre conscience de la réalité de l’absence de risques vitaux pour les jeunes face au SARS-CoV-2. Il est inconcevable de sciemment les maintenir dans un climat d’anxiété qui, de fait, ne les concerne pas. Et pire encore, de les culpabiliser quant à leur responsabilité éventuelle dans la contamination de leurs aînés. Nous savons aujourd’hui que les données scientifiques objectives montrent qu’il n’y a plus aucune raison de ne pas leur permettre de vivre normalement, d’étudier normalement, de s’épanouir en confiance comme tout jeune est censé le faire pour devenir un adulte équilibré.

Certains répondront avec raison que l’enseignement n’est possible qu’avec des enseignants et du personnel administratif, qui eux, ne sont pas dans les classes d’âges protégées de la COVID-19. En effet. Mais il a été démontré que les personnels enseignants exposés à des élèves/étudiants (non masqués) ne sont pas plus sensibles à la maladie que le reste de la population générale non enseignante [14]. Quand diffuserons-nous enfin ces réalités scientifiques ?

L’ensemble de ces données nous place face à nos responsabilités d’adultes, d’enseignants ou de citoyens: allons-nous continuer à maltraiter notre jeunesse ? Allons-nous prendre le risque d’en laisser une bonne partie psychologiquement et durablement fragilisée? Notre responsabilité est de tirer les leçons de ces bientôt deux années. Rendons à la jeunesse le goût de la découverte de la vie. Libérons-la des obligations sanitaires sans effets sur elle, autres que délétères. La volonté de protéger les populations à risques et âgées, désormais bien caractérisées, ne peut éthiquement pas reposer sur la culpabilisation, voire la maltraitance des jeunes.

Références

[1] C. Smith et al., “Deaths in children and young people in England after SARS-CoV-2 infection during the first pandemic year,” Nat Med, Nov. 2021, doi: 10.1038/s41591-021-01578-1.

[2] S. Singh, D. Roy, K. Sinha, S. Parveen, G. Sharma, and G. Joshi, “Impact of COVID-19 and lockdown on mental health of children and adolescents: A narrative review with recommendations,” Psychiatry Res, vol. 293, p. 113429, Nov. 2020, doi: 10.1016/j.psychres.2020.113429.

[3] R. Clair, M. Gordon, M. Kroon, and C. Reilly, “The effects of social isolation on well-being and life satisfaction during pandemic,” Humanit Soc Sci Commun, vol. 8, no. 1, p. 28, Dec. 2021, doi: 10.1057/s41599-021-00710-3.

[4] L. Peeples, “Face masks: what the data say,” Nature, vol. 586, no. 7828, pp. 186–189, Oct. 2020, doi: 10.1038/d41586-020-02801-8.

[5] H. Bundgaard et al., “Effectiveness of Adding a Mask Recommendation to Other Public Health Measures to Prevent SARS-CoV-2 Infection in Danish Mask Wearers: A Randomized Controlled Trial,” Ann Intern Med, pp. M20-6817, Nov. 2020, doi: 10.7326/M20-6817.

[6] M. Klompas, C. A. Morris, J. Sinclair, M. Pearson, and E. S. Shenoy, “Universal Masking in Hospitals in the Covid-19 Era,” N Engl J Med, vol. 382, no. 21, p. e63, May 2020, doi: 10.1056/NEJMp2006372.

[7] K. A. M. Gaythorpe et al., “Children’s role in the COVID-19 pandemic: a systematic review of early surveillance data on susceptibility, severity, and transmissibility,” Sci Rep, vol. 11, no. 1, p. 13903, Dec. 2021, doi: 10.1038/s41598-021-92500-9.

[8] G. Kampf, “The epidemiological relevance of the COVID-19-vaccinated population is increasing,” The Lancet Regional Health – Europe, vol. 11, p. 100272, Dec. 2021, doi: 10.1016/j.lanepe.2021.100272.

[9] A. Israel et al., “Elapsed time since BNT162b2 vaccine and risk of SARS-CoV-2 infection: test negative design study,” BMJ, p. e067873, Nov. 2021, doi: 10.1136/bmj-2021-067873.

[10] S. Gazit et al., “Comparing SARS-CoV-2 natural immunity to vaccine-induced immunity: reinfections versus breakthrough infections,” Infectious Diseases (except HIV/AIDS), preprint, Aug. 2021. doi: 10.1101/2021.08.24.21262415.

[11] N. Kojima and J. D. Klausner, “Protective immunity after recovery from SARS-CoV-2 infection,” The Lancet Infectious Diseases, p. S1473309921006769, Nov. 2021, doi: 10.1016/S1473-3099(21)00676-9.

[12] R. Horton, “Offline: COVID-19 is not a pandemic,” The Lancet, vol. 396, no. 10255, p. 874, Sep. 2020, doi: 10.1016/S0140-6736(20)32000-6.

[13] L. Kompaniyets et al., “Underlying Medical Conditions and Severe Illness Among 540,667 Adults Hospitalized With COVID-19, March 2020–March 2021,” Prev. Chronic Dis., vol. 18, p. 210123, Jul. 2021, doi: 10.5888/pcd18.210123.

[14] J. F. Ludvigsson, L. Engerström, C. Nordenhäll, and E. Larsson, “Open Schools, Covid-19, and Child and Teacher Morbidity in Sweden,” N Engl J Med, vol. 384, no. 7, pp. 669–671, Feb. 2021, doi: 10.1056/NEJMc2026670.

Selon la chambre des Lords, les preuves sont insuffisantes pour rendre la vaccination obligatoire chez les soignants.

La chambre des Lords est la chambre haute du parlement britannique dont le rôle s’apparente à celui du Sénat français.

Un article, paru dans le British Medical Journal, rapporte les échanges entre l’équivalent du Ministère de la Santé et la Chambre des Lords.

Les points importants de ce débat politique britannique sont les suivants :

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  • Les plans du gouvernement n’ont pas fait l’objet d’une réflexion approfondie selon la chambre
  • 126 000 soignants quitteraient leur emploi si la vaccination devenait obligatoire, selon la chambre
  • Le gouvernement ne propose pas de plan d’impact de cette perte de soignants
  • Cette obligation vaccinale des soignants engendrerait un surcoût de 270 millions de livres sterling

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Le DHSC, équivalent britannique du ministère de la santé, n’a fourni aucune explication cohérente pour expliquer et justifier la politique qu’il entend mener selon la Chambre des Lords

Traduction de l’article

https://www.bmj.com/content/bmj/375/bmj.n2957.full.pdf

Un comité de la Chambre des Lords a soulevé plusieurs préoccupations concernant la proposition de loi visant à rendre obligatoire la vaccination contre le SARS-CoV-2 pour l’ensemble du personnel soignant en Angleterre, particulièrement de savoir si le bénéfice de la vaccination des 8 % des soignants non vaccinés était proportionnée et comment le système de soin ferait face à la perte des 5,4 % qui ne veulent pas être vaccinés.

Le Secondary Legislation Scrutiny Committee a déclaré que les plans du gouvernement n’avaient pas fait l’objet d’une réflexion approfondie, empêchant la chambre des Lords d’examiner la proposition de loi.

Le 9 novembre, le ministre anglais de la santé et de l’aide sociale, Sajid Javid, a annoncé que tous les membres du personnel travaillant dans des établissements de santé et d’aide sociale réglementés par le gouvernement britannique seraient tenus de se faire vacciner d’ici le 1er avril. « Nous devons éviter les dommages évitables et protéger les patients du système de soins, nos collègues du système de soins et le système de soins lui-même.

Mais dans un rapport publié le 30 novembre, la commission a déclaré que l’avantage d’augmenter la couverture vaccinale du personnel « peut être marginal » et que le gouvernement n’a pas publié de plans d’urgence sur la façon dont il ferait face à la perte de personnel qui ne veut pas du vaccin.

Le rapport indique que sur les 208 000 membres du personnel du Système de Santé National qui ne sont pas actuellement vaccinés, 54 000 (26 %) se feraient vacciner en vertu de la loi et 126 000 (61%) quitteraient leur emploi.

« Étant donné que l’on s’attend à ce que la législation entraîne des coûts supplémentaires de recrutement et de formation de 270 millions de livres sterling et des perturbations majeures de l’offre de soins à la fin de la période de grâce, des preuves très solides devraient être fournies pour soutenir ce choix politique.

Le DHSC [Department for Health and Social Care] (NDLR : équivalent du ministère de la Santé) n’a pas fourni de telles preuves », a-t-elle déclaré.

La commission a également critiqué le ministère pour ne pas avoir inclus dans la législation des détails pratiques sur comment des expressions telles que « face à face » ou « autrement engagé » seraient appliquées, renvoyant à la place à des directives qui seront produites à l’avenir.

Le président de la commission, Robin Hodgson, a déclaré : « Nous sommes tout à fait favorables à des niveaux élevés de vaccination, mais le DHSC est responsable de ses décisions devant le Parlement et doit nous donner une idée claire sur les effets de ces réglementations, sur de l’effet de l’inaction et de toute autre solution envisagée, afin que le Parlement comprenne pleinement toutes les conséquences de ce que le DHSC lui demande d’accepter.

Ceci est particulièrement important lorsque le Système National de Santé est déjà soumis à une telle pression.

« Le DHSC n’a fourni aucune déclaration cohérente pour expliquer et justifier la politique qu’il entend mener, et cela nuit à la capacité de la Chambre à entreprendre un examen efficace de la législation proposée. »

Références

Référence : https://www.bmj.com/content/bmj/375/bmj.n2957.full.pdf BMJ 2021;375:n2957 http://dx.doi.org/10.1136/bmj.n2957

Écouter cet article en audio (mp3)

 

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  • Merck a annoncé, début octobre 2021, que son nouveau traitement diminuait de 50 % les hospitalisations ou décès dus à la COVID-19.
  • Le 26 novembre 2021, Merck communiquait les résultats finaux de ses tests, annonçant cette fois une diminution de 30 % des hospitalisations ou décès.
  • L’analyse des données communiquées indiquent que sur la seconde partie de l’essai, l’effet du Molnupiravir est en fait inférieur au placebo, le risque de décès augmentant de 25 %.

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Analyse des données de Merck

Le travail présenté ici reprend les analyses de Leo Goldstein [1], qui a étudié les données communiquées par voie de presse par Merck sur les résultats de son essai clinique sur le Molnupiravir, premier traitement précoce développé contre la COVID-19.

Merck a annoncé, dans un premier temps (le premier octobre 2021) [2], une diminution du risque d’hospitalisation ou de décès de 48 % suite au traitement de patients en début d’infection COVID-19 lors de leur essai clinique de phase III « MOVe-OUT » sur le Molnupiravir. Ce résultat, bien qu’intérmédiaire, est validé par la FDA (Food and Drug Administration) américaine, organisme fédéral qui autorise (ou non) la commercialisation des médicaments. ~50 % de diminution des risques n’est certes pas parfait, mais reste cependant encourageant.

Dans un second temps (le 26 novembre 2021) [3], Merck complète les données de son essai clinique en y incluant les résultats obtenus après les données de la première communication. La période ajoutée correspond à l’arrivée du variant Delta, absente précédemment. Ainsi, en compilant l’ensemble des données, la diminution du risque d’hospitalisation ou de décès a diminué à 30 %, ce qui limite d’autant l’espoir créé par ce traitement précoce, déjà terni par le risque d’effets indésirables probables, comme présenté par ailleurs [4]. Cette baisse est pour le moins surprenante, et sa cause n’est pas expliquée. Leo Goldstein [1] a épluché les chiffres communiqués, ce qui lui a permis de reconstruire les résultats de la seconde phase de l’essai. Ces données sont reprises ci-dessous :

On voit en rouge l’issue de la seconde partie de l’essai. Ces chiffres correspondent à la différence entre les chiffres Essai 1+2 et Essai 1. On calcule ainsi aisément que, lors de la phase d’essai #2, 6,17 %, des patients traités Molnupiravir ont connu une hospitalisation ou un décès, contre 4,66 % pour le groupe patients non traités (placebo). Ceci représente une AUGMENTATION du risque d’hospitalisation ou de décès de 25 % pour les patients traités avec le Molnupiravir, par rapport aux patients non traités (placebo).

Conclusion

Nous avons ici la démonstration, à partir des données fournies par la société Merck elle-même, que ce traitement précoce déjà recommandé par l’Agence Européenne du Médicament en dépit de l’absence d’autorisation de mise sur le marché par l’Europe [5], et précommandé par de nombreux pays est, dans le meilleur des cas, peu efficace, et dans le pire des cas, toxique ! Ceci est une douloureuse réminiscence de la saga des 500 000 doses de Remdésivir commandées par l’Europe juste avant que l’OMS, le 20 novembre 2020, en déconseille son utilisation au vu de son absence d’efficacité et des risques d’effets indésirables [6]. Ainsi, après Gilead, Merck nous démontre l’incroyable puissance de persuasion que peuvent avoir ces géants de l’industrie pharmaceutique sur la gestion de la santé publique au niveau planétaire. On aimerait pouvoir espérer que ce type de « lobbying sanitaire » ne se reproduira plus. Ce qui est sûr, c’est que la marge de progrès dans ce sens est grande…

 

Références

[1] https://defyccc.com/wp-content/uploads/Molnupiravir-Inferior-to-Placebo.pdf
[2] https://www.merck.com/news/merck-and-ridgebacks-investigational-oral-antiviral-molnupiravir-reduced-the-risk-of-hospitalization-or-death-by-approximately-50-percent-compared-to-placebo-for-patients-with-mild-or-moderat
[3] https://www.businesswire.com/news/home/20211126005279/en/Merck-and-Ridgeback-Biotherapeutics-Provide-Update-on-Results-from-MOVe-OUT-Study-of-Molnupiravir-an-Investigational-Oral-Antiviral-Medicine-in-At-Risk-Adults-With-Mild-to-Moderate-COVID-19
[4] http://4j3iuarrdt.preview.infomaniak.website/science/pfizer-et-merck-quen-est-il-de-leurs-nouveaux-traitements-precoces/
[5] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-issues-advice-use-lagevrio-molnupiravir-treatment-covid-19
[6] https://www.who.int/fr/news-room/feature-stories/detail/who-recommends-against-the-use-of-remdesivir-in-covid-19-patients

Écouter cet article en audio (mp3)

 

Selon le LANCET, stigmatiser les non-vaccinés n’est pas justifié.

 

Dans de nombreux pays, la presse et certains responsables politiques parlent de « pandémie de non-vaccinés » et tentent de stigmatiser et de discriminer les personnes non vaccinées par diverses mesures telles que le passe sanitaire.

Un article du Lancet, rédigé par le Professeur Gunter Kampf de la faculté de médecine de Greifswald en Allemagne, dément, chiffres à l’appui, cette affirmation selon laquelle on assisterait à une pandémie de non vaccinés.https://www.thelancet.com/action/showPdf?pii=S0140-6736%2821%2902243-1

Les points clés de cet article sont :

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  • Les vaccinés ont un poids dans la transmission du virus non négligeable et qui ne cesse d’augmenter.
  • Les charges virales sont identiques chez les vaccinés et les non – vaccinés.
  • En Allemagne, 54 % des cas de covid-19 frappent des personnes vaccinées.
  • Les vaccinés peuvent développer des formes graves de la covid-19 et en mourir.
  • Les vaccinés peuvent transmettre la covid19 même à des individus vaccinés.

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Traduction littérale de l’article :

Aux Etats-Unis et en Allemagne, des responsables officiels de haut niveau ont utilisé le terme de pandémie des non-vaccinés, suggérant que les personnes qui ont été vaccinées ne sont pas concernées par l’épidémie du COVID-19. L’utilisation de cette expression par les politiques a pu encourager des scientifiques à affirmer que « les non-vaccinés menacent les vaccinés pour le COVID-19 » [1]. Mais cette vision est beaucoup trop simple. Il existe de plus en plus de preuves que les individus vaccinés continuent à avoir un rôle important dans la transmission des virus de la covid 19.

Dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, un total de 469 nouveaux cas de COVID-19 ont été détectés au cours de divers événements en juillet 2021, et 346 (74%) de ces cas étaient des personnes partiellement ou totalement vaccinées, dont 274 (79 %) étaient symptomatiques. Les seuils de cycle étaient aussi faibles entre les personnes entièrement vaccinées (médiane 22,8) et les personnes qui étaient non vaccinées, non entièrement vaccinées ou dont le statut vaccinal était inconnu (médiane 21,5), ce qui indique une charge virale élevée même chez les personnes entièrement vaccinées [2]. Aux États-Unis, un total de 10 262 cas de COVID-19 ont été signalés chez des personnes vaccinées jusqu’au 30 avril 2021, parmi lesquels 2725 (26,6%) étaient asymptomatiques, 995 (9,7%) ont été hospitalisés, et 160 (1,6%) sont décédés [3].

En Allemagne, 55,4% des cas symptomatiques de COVID-19, chez des patients âgés de 60 ans ou plus, étaient des personnes entièrement vaccinées [4] et cette proportion augmente chaque semaine.

A Münster, en Allemagne, les nouveaux cas de COVID-19 sont apparus chez au moins 85 (22 %) des 380 personnes qui étaient entièrement vaccinées ou qui avaient guéries du COVID-19 et qui fréquentaient une boîte de nuit [5].

Les personnes vaccinées ont un risque plus faible de forme grave, mais elles représentent toujours une part importante dans le développement de la pandémie. Il est donc erroné et dangereux de parler d’une pandémie de personnes non vaccinées.

Historiquement, les États-Unis et l’Allemagne ont tous deux engendré dans l’histoire récente des expériences négatives, en stigmatisant une partie de la population pour leur couleur de peau ou leur religion.

J’en appelle aux responsables politiques et aux scientifiques à mettre fin à la stigmatisation inappropriée des personnes non vaccinées, qui incluent nos patients, nos collègues et autres concitoyens, et à faire des efforts supplémentaires pour ne pas diviser la société.

 

Références

[1] Goldman E. How the unvaccinated threaten the vaccinated for COVID-19: a Darwinian perspective. Proc Natl Acad Sci USA 2021; 118: e2114279118. https://www.pnas.org/content/118/39/e2114279118

[2] Brown CM, Vostok J, Johnson H, et al. Outbreak of SARS-CoV-2 infections, including COVID-19 vaccine breakthrough infections, associated with large public gatherings—Barnstable County, Massachusetts, July 2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2021; 70: 1059–62 https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7031e2.htm

[3] US Centers for Disease Control and Prevention COVID-19 Vaccine Breakthrough Case Investigations Team. COVID-19 vaccine breakthrough infections reported to CDC—United States, January 1–April 30, 2021. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2021; 70: 792–93. https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/70/wr/mm7021e3.htm

[4] Robert Koch Institut. Wöchentlicher Lagebericht des RKI zur Coronavirus-rankheit-2019 (COVID-19)—14·10·2021—aktualisierter Stand für Deutschland. Oct 14, 2021. https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/Wochenbericht/Wochenbericht_2021-10-14.pdf?__blob=publicationFile (accessed Oct 18, 2021). https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/Wochenbericht/Wochenbericht_2021-10-14.pdf?__blob=publicationFile

[5] Von Dolle F. Münster: https://www1.wdr.de/nachrichten/westfalen-lippe/corona-infektionen-clubbesuch-muenster-100.html (accessed Sept 23, 2021).

Écouter cet article en audio (mp3)

 

La part épidémiologique de la population vaccinée dans la transmission de la COVID-19 s’accroit

Reinfocovid vous propose la lecture de cet article publié dans la prestigieuse revue scientifique « The Lancet Regional Health – Europe » sous la forme d’une lettre.

https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(21)00258-1/fulltext?s=08#%20

 

Les points importants de cet article notés par l’équipe de Reinfocovid sont :

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  • La part des personnes vaccinées dans la transmission de la covid -19 est en augmentation constante
  • Les personnes vaccinées transmettent la maladie autant que les non-vaccinés à leurs contacts familiaux
  • La charge virale maximale est identique entre les vaccinés et les non vaccinés
  • Au royaume Uni, la probabilité d’avoir le covid était plus élevée chez les vaccinés que chez les non-vaccinés pour toutes les personnes de plus de 30 ans.
  • Dans un cluster israélien causé par un vacciné, 14 personnes vaccinées ont eu des formes graves et sont décédées pour certaines alors que les deux seules personnes non vaccinées ont eu des formes légères.

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Il semble que ce soit faire preuve d’une grave négligence que d’ignorer la population vaccinée en tant que source possible et pertinente de transmission lorsqu’on décide de mesures de contrôle de santé publique.

 

Traduction littérale de la lettre :

https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(21)00258-1/fulltext?s=08#%20

On s’attendait à ce que des taux élevés de vaccination contre le COVID-19 réduisent la transmission du SARS-CoV-2 dans les populations en diminuant le nombre de sources possibles de transmission et, par conséquent, à ce qu’ils réduisent la charge de la maladie du COVID-19.

Cependant, les données récentes indiquent que les individus vaccinés contre le COVID-19 comptent dans la transmission de la maladie.

Au Royaume-Uni, il a été décrit que le taux d’attaque secondaire parmi les contacts familiaux exposés à des individus entièrement vaccinés était similaire à celui des contacts familiaux exposés à des individus non vaccinés (25 % pour les vaccinés contre 23 % pour les non vaccinés). 12 des 31 infections chez les contacts familiaux entièrement vaccinés (39 %) provenaient d’individus entièrement vaccinés et épidémiologiquement liés. La charge virale maximale ne différait pas selon le statut vaccinal ou le type de variant [1].

En Allemagne, le taux de cas symptomatiques de COVID-19 chez les personnes entièrement vaccinées ( » breakthrough infections « ) est rapporté chaque semaine depuis le 21 Juillet 2021 et était alors de 16,9% chez les patients de 60 ans et plus [2]. Cette proportion augmente de semaine en semaine et était de 58,9% le 27 Octobre 2021 (Figure 1), ce qui prouve clairement l’importance croissante des personnes entièrement vaccinées comme source possible de transmission. Une situation similaire a été décrite pour le Royaume-Uni. Entre les semaines 39 et 42, un total de 100160 cas de COVID-19 ont été signalés parmi les citoyens âgés de 60 ans ou plus. Et 89 821 sont survenus parmi les personnes entièrement vaccinées (89,7%), 3 395 parmi les personnes non vaccinées (3,4%) [3]. Une semaine auparavant, le taux de cas de COVID-19 pour 100.000 était plus élevé dans le sous-groupe des vaccinés que dans le sous-groupe des non-vaccinés dans tous les groupes d’âge de 30 ans ou plus.

En Israël, une épidémie nosocomiale a été signalée, impliquant 16 travailleurs de la santé, 23 patients exposés et deux membres de la famille. La source était un patient entièrement vacciné contre le COVID-19. Le taux de vaccination était de 96,2 % parmi toutes les personnes exposées (151 travailleurs de la santé et 97 patients). Quatorze patients entièrement vaccinés sont devenus gravement malades ou sont décédés, les deux patients non vaccinés ont développé une maladie légère [4].

Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) identifient quatre des cinq comtés ayant le pourcentage le plus élevé de population entièrement vaccinée (99,9-84,3 %) comme des comtés à transmission « élevée » [5]. De nombreux décideurs partent du principe que les personnes vaccinées peuvent être exclues en tant que source de transmission. Il semble que ce soit faire preuve d’une grave négligence que d’ignorer la population vaccinée en tant que source possible et pertinente de transmission lorsqu’on décide de mesures de contrôle de santé publique.

Figure 1 : Taux de vaccination et proportions de personnes entièrement vaccinées parmi les cas symptomatiques de COVID-19 (≥ 60 ans) en Allemagne entre le 21 juillet et le 27 Octobre 2021 sur la base des rapports hebdomadaires de l’Institut Robert Koch [2].

 

Références

[1] Singanayagam A, Hakki S, Dunning J, et al.,Community transmission and viral load kinetics of the SARS-CoV-2 delta (B.1.617.2) variant in vaccinated and unvaccinated individuals in the UK: a prospective, longitudinal, cohort study. Lancet Infect Dis. 2021; https://doi.org/10.1016/S1473-3099(21)00648-4

[2] Robert Koch-Institut. Wöchentlicher Lagebericht des RKI zur Coronavirus-Krankheit-2019 (COVID-19). AKTUALISIERTER STAND FÜR DEUTSCHLAND 22. Juli 2021. https://www.rki.de/DE/Content/InfAZ/N/Neuartiges_Coronavirus/Situationsberichte/Wochenbericht/Wochenbericht_2021-07-22.pdf?__blob=publicationFile

[3] UK Health Security Agency. COVID-19 vaccine surveillance report. Week 4328. Oktober 2021. https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1029606/Vaccine-surveillance-report-week-43.pdf

[4] Shitrit P, Zuckerman NS , Mor O, Gottesman BS, Chowers M. Nosocomial outbreak caused by the SARS-CoV-2 Delta variant in a highly vaccinated population, Israel, July 2021. Euro Surveill. 2021; 262100822 https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2021.26.39.2100822

[5] Subramanian SV, Kumar A., Increases in COVID-19 are unrelated to levels of vaccination across 68 countries and 2947 counties in the United States. Eur J Epidemiol. 2021; https://doi.org/10.1007/s10654-021-00808-7

Écouter cet article en audio (mp3)

 

Bilan du rapport de l’ATIH

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A Retenir

  • La COVID-19 n’a jamais dépassé les 4% de l’activité normale de l’hôpital.
  • L’activité de l’hôpital n’a jamais été aussi faible qu’en 2020 ! (-10% soit 2 millions de séjours en moins)
  • Seul l’abandon massif des pouvoirs publics peut expliquer le marasme de l’hôpital.

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L’ATIH (Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation) a rendu, le 28 octobre 2021, son rapport sur la prise en charge hospitalière de la Covid-19 en 2020 [1]. Ce rapport confirme indiscutablement l’extraordinaire exagération des hospitalisations en rapport avec la COVID-19 [2].

En effet, dès la page 2 de ce rapport on peut lire : Les patients COVID représentent 2% de l’ensemble des patients hospitalisés au cours de l’année 2020, tous champs hospitaliers confondus [1]. La figure 1 montre que les patients COVID ont représenté 2% de l’activité hospitalière en MCO (médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie), 5% en soin critique et 11% en réanimation.

Figure 1 : Poids des patients COVID dans l’activité hospitalière MCO : médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie), soins critique et réanimation)[1]

Seuls les décès et les durées de séjour ont augmenté, compte tenu de la part croissante de COVID-19 dans l’activité globale et de la moyenne d’âge nettement plus élevée des patients touchés par l’épidémie. Ainsi, les durées de passages en réanimation ont été deux fois plus longues pour les patients COVID que pour les autres : 14,5 jours en moyenne [3]. Et pour comparaison, les prises en charge en service de réanimation pour grippe en 2019 ont duré en moyenne 11,0 jours par patient [1] .

Cette proportion est bien sûr moyennée sur l’année. Pour être tout à fait honnête, il faut alors regarder :

1- La répartition temporelle (activité mensuelle) où des pics ont pu être observés et

2- La répartition géographique (activité par région) où des pics ont pu être observés.

 

1- Répartition temporelle

En étudiant la part COVID sur l’activité hospitalière, à partir des données brutes de l’ATIH sur le site scansanté.fr [4,, 5], on constate que seulement deux pics d’activité liés à la COVID-19 ont dépassé les 2% (Figure 2) :

  • en avril 2020 avec 7.6%
  • en novembre 2020 avec 3.7%

Figure 2 : Part de l’activité COVID dans l’activité hospitalière de 2020. [2, 5]

Cependant, le rapport de l’ATIH MCO (Médecine, chirurgie obstétrique et odontologie) 2020 [3] montre que l’activité hospitalière de 2020 a été particulièrement réduite par rapport à celle de 2019 (Figure 3), du fait des nombreuses déprogrammations.

Figure 3 : Evolutions mensuelles de l’activité hospitalière 2019/2020 [3]

Ainsi, en avril 2020 l’activité hospitalière globale était environ 2 fois plus faible que celle de 2019 à la même époque, et en novembre, elle était également inférieure (90% de l’activité de 2019).

Donc le pic d’activité Covid-19 d’avril correspond au maximum à 3,7% de l’activité normale (et 3% en novembre).

 

2- Répartition géographique

Les données brutes de l’ATIH concernant l’activité hospitalière par région (disponibles sur le site scansanté.fr [4, 5]) montrent que la région la plus impactée en 2020 est l’Ile de France avec 2.2% d’activité Covid-19 (Tableau 1). Notons également qu’en parallèle, l’activité globale est aussi la plus faible (-14% pour une moyenne nationale à -11,7%).

Tableau 1 : Activité hospitalière annuelle pas région [2, 5]

 

En conclusion :

Ces chiffres sont indiscutables. Ils parlent d’eux-mêmes :

  • LA COVID-19 N’A JAMAIS DEPASSÉ LES 4% DE L’ACTIVITÉ NORMALE DE L’HÔPITAL.
  • L’ACTIVITE DE L’HÔPITAL N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI FAIBLE QU’EN 2020 ! (-10% soit 2 millions de séjours en moins).
  • SEUL L’ABANDON MASSIF DES POUVOIRS PUBLICS PEUT EXPLIQUER LE MARASME DE L’HÔPITAL.

 

Références

[1] https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/4144/aah_2020_analyse_covid.pdf

[2] https://www.youtube.com/watch?v=Ghb3mykWyvA

[3] https://www.atih.sante.fr/sites/default/files/public/content/4144/aah_2020_analyse_mco.pdf

[4] https://www.scansante.fr/

[5] https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/l-activite-hospitaliere-en-2020-la-237405

Point sur le « risque management plan » qui a permis la commercialisation du vaccin Pfizer

 

 

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A Retenir

  • Les injections ont démarré sur des populations entières fin 2020/début 2021 avant même que les résultats des études précliniques sur animaux ne soient terminées.
  • Il n’y a eu aucune étude de pharmacocinétique (adsorption, distribution, métabolisme et excrétion) de faite sur la protéine Spike produite.
  • La plupart des sujets de la cohorte placebo ont été vaccinés avant 6 mois après la deuxième dose, par conséquent il n’existe plus de groupe placebo pour la comparaison des données de sécurité ce qui va rendre impossible l’étude des effets chroniques de ce nouveau vaccin.
  • La suppression du groupe placebo dans l’essai clinique pivot met à mal tous les grands principes de l’Evidence Based Medicine et son sacrosaint Essai Clinique Randomisé Double Aveugle.
  • Le fabricant et les autorités européennes de santé ont outrepassé tout principe de précaution pour cette toute nouvelle technologie de vaccin.

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Qu’est ce que les études précliniques

Les études précliniques sont une étape essentielle du développement des vaccins chez l’Homme et s’inscrivent dans une stratégie de tests en plusieurs étapes, expliquées ici. Cette phase évalue l’efficacité et l’innocuité du vaccin sur des modèles animaux et cellulaires (In vitro) avant de passer aux essais sur l’Homme.

Cependant, ces modèles animaux ne sont pas parfaits et ne parviennent souvent pas à prédire l’immunogénicité (capacité à développer une immunité) et l’efficacité chez l’Homme qui ne sera évaluée que dans les essais cliniques ultérieurs. Par ailleurs l’absence de toxicité détectable dans les études animales ne signifie pas qu’un vaccin sera sans danger pour l’homme.

Les études de toxicité doivent porter sur le potentiel du produit à provoquer des réactions de type :

  • – inflammatoires locales et les effets possibles sur les ganglions lymphatiques,
  • – la toxicité systémique (effets sur les différents organes) et
  • – sur le système immunitaire.

Les études de pharmacocinétique étudient la distribution du produit après injection dans les différents organes, son métabolisme et son élimination. Cette phase peut être complétée par des études sur le développement et la fertilité, ainsi que des études sur la génotoxicité, la carcinogénicité. La mutagénicité est également envisagée en cas d’adjuvants ou d’additifs nouveaux.

Cette phase préclinique est importante car elle va décider des indicateurs à suivre dans les futurs essais cliniques chez l’Homme.

 

Qu’est ce qu’un « Risk Management Plan » ?

La mise sur le marché européen d’un médicament ou d’un vaccin exige de la part des entreprises un plan de gestion des risques (Risk Management Plan – RMP) soumis à l’Agence Européenne des Médicaments (EMA). Les RMP comprennent des informations sur l’efficacité et la sécurité. Dans l’Union européenne (UE), les entreprises doivent soumettre un RMP à l’Agence au moment de la demande d’autorisation de mise sur le marché et pour toute demande de renouvellement ou de modification. Au niveau national, toute autorité compétente (ANSM pour la France) peut demander un RMP chaque fois qu’il existe une préoccupation. Ce plan a été déposé pour le vaccin Comirnaty de Pfizer BioNTech le 17/12/20. Les versions ultérieures concernent les essais cliniques uniquement.

 

Que dit l’OMS dans ses lignes directrices concernant le développement des vaccins, la détermination de son efficacité et de son innocuité pour sa mise sur le marché ?

Le document de référence discuté ici est le RMP de PFIZER /BIONTECH (COMIRNATY) : le fabricant y justifie de la stratégie de tests et des certains exemptions et évitements de test en s’appuyant sur le guide technique de l’OMS de 2005. Ce document précise que pour démontrer l’efficacité et l’innocuité d’un vaccin il faut prendre en considération les antigènes produits in vivo chez l’hôte vacciné après administration d’un vecteur vivant ou d’un acide nucléique ou d’antigènes produit par synthèse chimique in vitro. (NB :Les antigènes peuvent être dans leur état natif, tronqués ou modifiés à la suite introduction de mutations, détoxifiées par des moyens chimiques ou physiques et/ou agrégées, polymérisées ou conjugué à un support pour augmenter l’immunogénicité. Les antigènes peuvent être présentés seuls ou en association avec un adjuvant, ou en combinaison avec d’autres antigènes, additifs et autres excipients.)

Pourtant ce document de l’OMS n’est clairement pas adapté au vaccin à ARNm. C’est d’ailleurs ce qui a conduit le 71ème meeting du Comité d’experts pour la standardisation biologique de l’OMS Expert Committee on Biological Standardization (ECBS) à se réunir en urgence du 24 au 28 Août 2020. Dans son document, l’ECBS écrit « Bien qu’aucun vaccin à base d’ARN n’ait encore été approuvé pour un usage humain, cette technologie a le potentiel de faciliter le développement rapide de vaccins contre les pathogènes dans les urgences de santé publique. Notamment les vaccins à ARNm qui ont été les 1ers candidats pour entrer dans le développement clinique pendant la pandémie actuelle de COVID 19 suscitant des demandes d’orientations réglementaires. »

L’ECBS a soutenu l’élaboration d’un document séparé des autres guides techniques existants en raison de la manière différente dont sont produits et évalués ces vaccins à ANRm par rapport aux vaccins à plasmide ADN.

L’ECBS a identifié aussi dans ce document le besoin de standardisation pour normaliser les dosages d’anticorps anti SARS-COV-2 ainsi que des réponses immunitaires cellulaires, ainsi que pour diagnostiquer des expositions sur les cibles antigéniques utilisés pour les tests ELISA et un besoin urgent de préparations antigéniques standard. Il précise enfin que, malgré l’absence de preuve à ce jour que les vaccins candidats contre le SARS-CoV-2 provoquent une facilitation de la maladie respiratoire (ADE), un effet analogue a été rapporté dans un modèle de souris SARS-CoV-1 et une évaluation rigoureuse serait nécessaire.

Ce meeting a donc donné lieu à la rédaction d’un document sorti le 25 Novembre 2020 : en préambule de ce texte , parmi les 10 principes généraux, point 6 page 6 « Points à considérer pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité de l’ARN vaccins (en cours de développement) » , ce qui signifie que fin novembre 2020, il n’y a pas de ligne directrice pour la qualité, la sécurité et l’efficacité des vaccin à ARNm.

Ce document demande des données précliniques concernant les nouveaux adjuvants, insiste sur l’importance de modèle animaux (rongeurs, primates) pour étudier le potentiel d’ADE, exige aussi que les études incluent les dosages normalisés des Anticorps neutralisants/ non neutralisants, le profil des lymphocytes TH1/Th2, et l’histopathogie pulmonaire et autres potentielles complications, les réponses CD8+ et CD4+. On note qu’à aucun moment l’ECBS n’exige de pharmacocinétique de la protéine SPIKE produite.

Le 6 Octobre 2020, le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’Agence Européenne du Médicament commence sa seconde rolling review. Cet examen continu est un outil réglementaire pour accélérer l’évaluation d’un médicament/vaccin lors d’une urgence de santé publique ; le CHMP examine les études au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles. Cette seconde rolling review est publiée le 30 Novembre 2020. A ce moment, il n’y a pas encore de données cliniques. Il s’agit donc d’évaluer les données non cliniques de sécurité, d’efficacité et de qualité.

Toxicité générale et paramètres à suivre

Le fabricant a donc suivi les recommandations d’évaluation de l’efficacité et de la sécurité du guide technique de 2005. Celui-ci précise que pour un produit pour lequel il n’y a pas d’expérience non clinique et clinique préalable, les tests non cliniques devraient être plus approfondis que pour les vaccins précédemment autorisé et utilisé chez l’homme. Pourtant les injections ont démarré sur des populations entières fin 2020/début 2021 avant même que les résultats des études précliniques sur animaux ne soient terminées (reprotoxicité).

Pour les nanoliposomes utilisés comme adjuvants, si ceux-ci ont été déjà utilisés dans une technologie similaire précédente, le régulateur peut se contenter de ces études et ne pas en exiger d’autres. Dans le RMP, le fabricant se contente de citer une seule publication de 2018 concernant des nanoliposomes similaires (sans que la similarité ne soit justifiée) sur une cinquantaine de Singes, mais sans l’ARNm.

Suivant les recommandations du Guide de l’OMS 2005, le vaccin Pfizer a été testé sur des rats à raison de trois doses de 100 µg, sur une durée de 17 jours avec trois semaines d’observations. L’étude montre que les NanoParticules de Lipides (LNP) se distribuent principalement dans le muscle au niveau du site d’injection ainsi que dans le foie. Une réaction inflammatoire (réponse immunitaire) est observée mais l’étude révèle également que « les changements secondaires à l’inflammation comprenaient une réduction légère et transitoire du poids corporel et une réduction transitoire des paramètres de masse des réticulocytes, des plaquettes et des globules rouges. Une diminution des réticulocytes a été signalée chez les rats traités avec le LNP-siRNA autorisé dans le médicament Onpattro™ mais n’ont pas été observés chez les humains traités par cette thérapie génique suggérant qu’il s’agit d’un effet spécifique à l’espèce. Une diminution des plaquettes a été notée après administration répétée, mais de faible amplitude et probablement liés à l’inflammation, et non associés à d’autres altérations de l’hémostase.

Le Guide de l’OMS précise de plus que, dans certains cas, pour les études de toxicité, il peut également être utile d’évaluer les paramètres de coagulation. Les données doivent être collectées non seulement pendant le traitement, mais aussi après la phase de récupération (par exemple deux semaines ou plus après la dernière dose) pour déterminer la persistance et examiner l’exacerbation et/ou la réversibilité des effets indésirables potentiels.

Le RMP conclut néanmoins que l’administration du vaccin à ARNm COVID-19 a le potentiel de diminuer temporairement les plaquettes et les paramètres de masse des globules rouges. Ces légères diminutions ne sont pas susceptibles d’être cliniquement significatives en raison de leur faible amplitude. Les RMP ultérieurs, mis à jour des données cliniques (comme celui du 29 avril 2021), ne discutent pas ces observations et conclusions en perspective des données actualisées de la pharmacovigilance.

 

Informations complémentaires à fournir en termes de toxicologie

Les consignes de l’OMS sur le sujet sont claires : Dans certains cas, les résultats des évaluations de la réponse immunitaire à partir d’études non cliniques et cliniques, ou à partir de données sur les maladies naturelles, peut indiquer des aspects immunologiques de la toxicité, par ex. précipitation de complexes immuns, réponse immunitaire humorale ou à médiation cellulaire contre les déterminants antigéniques de l’hôte lui-même en raison de mimétisme moléculaire ou exacerbation de la maladie (par ex. vaccin contre la rougeole). Dans de tels cas, des études supplémentaires pour étudier le mécanisme de l’effet observé pourraient être nécessaire. Une grande similitude des déterminants vaccinaux et des molécules hôtes pourrait provoquer des réactions auto-immunes induites par le mimétisme moléculaire. Par conséquent, tout antigène vaccinal dont les caractéristiques pourraient imiter ceux d’un antigène hôte doit être traité avec prudence. (…) Le besoin d’études spécifiques doit être envisagée au cas par cas (par ex. lors de l’utilisation de nouveaux adjuvants ou d’autres voies d’administration) et peut inclure des études de dépôt local qui évalueraient la rétention du composant vaccinal au site d’injection et sa distribution (par exemple vers les ganglions lymphatiques drainants). Les études de diffusion doivent être envisagées dans le cas de nouvelles formulations, de nouveaux adjuvants.

Dans le cas présent, il n’y a eu aucune étude de pharmacocinétique (adsorption, distribution, métabolisme et excrétion) de faite sur la protéine Spike produite.

 

Les études de Cancérogénicité, Mutagénicité et Reprotoxicité (CMR)

Le RMP précise que ces études n’ont pas été réalisées, conformément aux exemptions de tests détaillés dans le guide technique de l’OMS, annexe 1 (2005) sur les essais non-cliniques pour l’évaluation des vaccins. Or le guide indique que les études de génotoxicité ne sont normalement pas nécessaires pour le vaccin final. Cependant, ils peuvent être requis pour un vaccin particulier tels que contenant de nouveaux adjuvants et additifs. Si nécessaire, des tests in vitro pour les mutations et les dommages chromosomiques doivent être effectués avant la première exposition humaine. La batterie complète de tests de génotoxicité peut être réalisé en parallèle des essais cliniques.

Puis au sujet de la reprotoxicité : « Les études de toxicité pour le développement ne sont généralement pas nécessaires pour les vaccins incluant l’immunisation des enfants. Cependant, si la population cible pour le vaccin comprend des femmes enceintes et les femmes pouvant procréer, des études de toxicité pour le développement devraient être considéré, à moins qu’un argument scientifique et cliniquement solide ne soit avancé par le fabricant pour montrer que la réalisation de telles études est inutile. Pour un vaccin préventif, évaluer la toxicité pour la reproduction sont généralement limités au développement prénatal et postnatal. »

Aucune de ces études n’ont été réalisées dans le cadre des études pré-cliniques au regard de cette nouvelle technologie vaccinale. Compte tenu de la présence de nanoliposomes nouveaux (ALC-0315 et ALC-0159) une étude de génotoxicité aurait dû être faite en application du guide technique cité par le fabricant. Le fabricant justifie l’exemption de test dans son RMP du 29/4/21 ainsi, p 26 : les composants de la construction vaccinale sont des lipides et de l’ARN et ne devraient pas avoir de potentiel cancérigène ou génotoxique, ce qui est pour le moins léger comme argument au regard des mécanismes connus de la cancerogénèse (non pris en compte des mécanismes épigénétiques, promoteurs de tumeurs..) et même à l’opposé de ce que précise l’OMS sur le sujet des nouveaux composants d’un vaccin.

Etude complémentaires spécifiques pour des types particuliers de vaccins

Le guide de l’OMS 2005 indique que des études peuvent être nécessaires pour traiter des problèmes de sécurité spécifiques associés à des types de produits particuliers en utilisant des méthodes in vitro et in vivo appropriées. Cela signifie que pour la nouvelle technologie de vaccin prophylactique à ARNm, une attention particulière en ce qui concerne la pharmacologie et la toxicologie de la protéine génétiquement modifiée Spike aurait dû être envisagée dans les études précliniques, d’autant que le fabricant ne justifie pas l’évitement des tests et que les lignes directrices que le fabricant cite en référence ne font pas mention précisément des nouveaux vaccins à ARNm par CRISPR-CAS9 produisant un antigène protéique génétiquement modifié chez l’hôte, le seul document approchant cité dans le document de 2005 est un document de 1998.

 

Les essais cliniques

La phase 1 de l’étude comprenait des évaluations concernant le niveau de dose des deux candidats vaccins. Les doses testées ont d’abord été administrés à une cohorte d’âge de 18 à 55 ans puis à une cohorte d’âge de 65 à 85 ans. Une dose de 30 μg a été finalement sélectionnée et administrée à la cohorte élargie de phases 2/3 afin d’évaluer son efficacité et son innocuité et les données d’immunogénicité pour les 360 premiers participants (180 du groupe vaccin actif et 180 du groupe placebo, chaque groupe étant divisé entre les plus jeunes et les plus âgés cohortes) entrant dans l’étude après la fin de la phase 1. La phase 3 de l’étude (encore en cours) évalue l’efficacité et l’innocuité dans tous les participants (y compris les 360 premiers participants de la phase 2). Elle introduit des participants de 16 à 17 ans, évalue la cohorte des 18 à 55 ans et ajoute une cohorte de 12 à 15 ans afin de produire et évaluer les données d’immunogénicité. Les participants à l’étude devaient initialement être suivis jusqu’à 24 mois afin d’évaluer le potentiel d’effets indésirables tardifs. Après avoir terminé l’analyse d’efficacité finale avec le vaccin et avoir déterminé l’efficacité à 95% et obtenu une autorisation réglementaire pour vacciner dans de nombreux pays, la société Pfizer-BioNTech a commencé à ouvrir la vaccination à tous les participants. À ce jour, le RMP révèle de manière surprenante que la plupart des sujets de la cohorte placebo ont été vaccinés avant 6 mois après la deuxième dose, par conséquent il n’existe plus de groupe placebo pour la comparaison des données de sécurité ce qui va rendre impossible l’étude des effets chroniques de ce nouveau vaccin.

CONCLUSION

L’analyse des documents réglementaires de référence et des documents du fabricant consultables – particulièrement pour l’évaluation de l’efficacité et de la sécurité préclinique (données non humaines) du vaccin à ARNm de Pfizer/Biontech – montrent clairement la précipitation et l’impréparation de l’évaluation de cette nouvelle technologie. Le fabricant et les autorités européennes de santé ont outrepassé tout principe de précaution pour cette toute nouvelle technologie de vaccin. Le caractère d’urgence pouvait à la limite se justifier en novembre 2020, mais il n’est pas acceptable, au regard des nombreux signaux d’alerte de la pharmacovigilance post-marché, que le fabricant et/ou les autorités n’aient pas cherché depuis 12 mois déjà à compléter les données manquantes pour assurer la sécurité comme le risque de thrombose, le risque CMR, la dérégulation des cycles menstruels ou la pharmacocinétique de la protéine Spike produite qui a tout d’une toxine systémique. De plus la suppression du groupe placebo dans l’essai clinique pivot met à mal tous les grands principes de l’Evidence Based Medicine et son sacrosaint Essai Clinique Randomisé Double Aveugle. Il ne peut s’en suivre qu’une perte de confiance, une défiance envers la capacité des Autorités à protéger les citoyens européens de vaccins reposant sur une technologie entièrement nouvelle imposée de manière répétée sous la contrainte, la menace et le chantage. Au temps de la précipitation devrait logiquement succéder le temps de la réflexion et de l’exigence de sécurité. Il reste 2 ans pour cela.

 

BIBLIOGRAPHIE

WHO Technical Report Series, No. 927, 2005, Annex 1 « WHO guidelines on nonclinical evaluation of vaccines ». https://www.who.int/biologicals/publications/trs/areas/vaccines/nonclinical_evaluation/ANNEX%201Nonclinical.P31-63.pdf

Main outcomes of the meeting of the WHO Expert Committee on Biological Standardization held from 24 to 28 August 2020 https://cdn.who.int/media/docs/default-source/biologicals/ecbs/who-ecbs-august-2020-executive-summary-final-ik-if-tw-1-sep-2020_6e5627d1-870d-4aa9-955b-284cd1c8abfb.pdf?sfvrsn=4fef7033_8&download=true).

Considerations for evaluation of covid19 vaccines , Points to consider for manufacturers of COVID19 vaccines « 25 Novembre 2020. https://www.who.int/publications/m/item/considerations-for-the-assessment-of-covid-19-vaccines-for-listing-by-who

Quality rolling review CHMP overview and list of questions ,COVID-19 mRNA Vaccine BioNTech BNT162b2, 5’capped mRNA encoding full length SARS-CoV-2 Spike protein, Procedure No. EMEA/H/C/005735/RR/02, 30/11/20. https://www.ema.europa.eu/en/documents/assessment-report/comirnaty-epar-public-assessment-report_en.pdf

DRAFT Prepared by the SAGE Working Group on COVID-19 Vaccines 22 December 2020, mRNA vaccines against COVID-19: Pfizer-BioNTech COVID-19 vaccine BNT162b2 Prepared by the Strategic Advisory Group of Experts (SAGE) on Immunization Working Group on COVID-19 vaccines, 22 December 2020 https://apps.who.int/iris/handle/10665/338096

Risk Management Plan du 29 April 2021 de COMIRNATY (PFIZER). https://www.ema.europa.eu/en/medicines/human/EPAR/comirnaty

Pfizer et Merck : qu’en est-il de leurs nouveaux traitements précoces ?

 

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A Retenir

  • Aucun des traitements précoces contre la COVID-19 proposés par de nombreux médecins et scientifiques n’ont été mis en avant en France
  • La vaccination, toujours en phase 3, a pratiquement été imposée à l’ensemble de la population française comme la seule solution, en dépit de doutes croissants sur sa balance bénéfices/risques mis en avant par les médecins et les scientifiques
  • Deux géants pharmaceutiques viennent chacun de présenter leurs solutions de traitements, sans aucunes données scientifiques validées par des pairs
  • Plusieurs états, dont la France, s’engagent à acheter ces traitements, dont le coût annoncé est de l’ordre de €700 par patient

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Introduction

Dès le début de la crise sanitaire apparue fin 2019, les instances internationales de santé (OMS) ont guidé les choix thérapeutiques des États pour faire face à la propagation du virus SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19. Globalement, la démarche conseillée a été le confinement des populations (sans isolement préalable des malades, au moins dans un premier temps), la limitation des contacts sociaux (couvre-feu, fermeture des lieux de convivialité, des écoles), le port du masque et le lavage de mains, la prise de Paracétamol. A cela s’ajoute l’absence de traitements précoces, puisque ce pathogène étant nouveau, aucun médicament le ciblant spécifiquement n’était validé.

De nombreuses voix se sont alors élevées pour indiquer que plusieurs possibilités thérapeutiques « repositionnées » existaient, sans risques notables d’effets indésirables. Cependant, nombre d’États ont préféré ignorer ces pistes thérapeutiques, voire même les censurer, conseillant aux malades de rester isolés chez eux dans l’espoir de guérir seuls, et d’appeler les urgences que lorsque la maladie devenait insupportable. Ces patients arrivaient alors à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie, grevant fortement son pronostic. De fait, les services de réanimation ont eu plus de 50% de décès au début de la pandémie.

Très rapidement, plusieurs compagnies pharmaceutiques ont annoncé la production de vaccins dont leurs propres travaux annonçaient une efficacité remarquable contre la maladie, généralement de l’ordre de 90 %. Avant même la publication des données brutes de leurs études, tous les pays en ayant les moyens ont pré-commandé ces doses de vaccin, et une campagne de vaccination globale a été initiée, en dépit du fait que ces vaccins étaient encore en phase 3 de test. Après plusieurs milliards de doses injectées, il apparaît que la protection apportée par ces vaccins n’excède pas six mois, et qu’ils sont associés à plusieurs effets indésirables ayant entraînés la suspension de certains d’entre eux dans plusieurs pays (Janssen, AstraZeneca).

 

Vers des traitements précoces

De nombreux pays européens, pourtant largement vaccinés, se trouvent aujourd’hui confrontés à de fortes recrudescences de cas avec l’arrivée de la saison froide. D’autant qu’il est désormais reconnu que l’efficacité des vaccins n’est pas aussi merveilleuse que ce que l’on nous annonçait initialement [1]. Les vaccinés contaminés et contaminants sont devenus chose banale !

La solution proposée par de nombreux pays, qui ressemble à une fuite en avant, est d’effectuer une troisième dose pour restimuler les défenses immunitaires anti-Spike qui s’affaiblissent au cours du temps. Cependant, aucun suivi n’est encore disponible pour démontrer l’efficacité et l’innocuité de cette stratégie, sans parler de sa logique et faisabilité sur le long terme. Surtout que les vaccins disponibles actuellement ont été conçus à partir de la souche initiale « Wuhan » et paraissent donc aussi obsolètes que le vaccin antigrippal de 2019 le serait pour se protéger du virus de 2022.

Une autre solution, pour le moins douteuse, est d’ostraciser les non-vaccinés, qui seraient la cause de la propagation actuelle du virus, quitte à les reconfiner comme l’envisage l’Autriche.

Face à la démonstration de plus en plus parlante de l’incapacité de mettre un terme à cette syndémie (= vulnérabilité à l’infection particulière pour les personnes souffrant de pathologies chroniques ) par la seule vaccination, les projets de traitement précoce reviennent sur le devant de la scène. On retrouve la société Pfizer, grande gagnante de la production massive de vaccins. Merck également propose un nouveau traitement de la Covid. On note que Merck produisait l’Ivermectine avant la fin de son brevet. L’Ivermectine est une des molécules proposées comme traitement précoce dès 2020 par de nombreux médecins, mais Merck a fait savoir début 2021 qu’elle déconseillait l’Ivermectine, alors tombée dans le domaine public, comme traitement précoce [2].

Ces deux sociétés ont récemment présenté leurs nouveaux traitements, des pilules à prendre pendant 5 jours dès l’apparition des symptômes. Toutes deux vont proposer ces traitements pour la somme approximative de €700 par patient.

 

Que sait-on de ces nouveaux traitements ?

Au final, aucunes informations qui soient publiées dans des journaux scientifiques indépendants ne sont disponibles. Il faut donc, une fois de plus, faire confiance aux données des fabricants :

Merck a été le premier à proposer sa pilule, appelée « Molnupiravir », le 1er octobre 2021 [3]. Le 4 novembre 2021, le Royaume Uni a officiellement approuvé ce traitement. Le 19 novembre, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a officiellement conseillé l’utilisation du Molnupiravir avant même que l’Europe en ait approuvé l’autorisation de mise sur le marché [4]. Le principe actif du Molnupiravir est une substance que l’on appelle « analogue nucléotidique ». Le mode de fonctionnement, classique, consiste à interférer avec la réplication du matériel génétique viral grâce à cet analogue qui s’intègre dans l’ARN viral et y génère des mutations. Cela bloque la reproduction du virus. Merck annonce que ses essais reflètent une baisse des hospitalisations de 50 % chez les malades traités pendant 5 jours. Cette baisse reste somme toute relativement modeste. Il est important de noter cependant que cet analogue est également mutagène pour les cellules humaines, et pourrait donc entraîner l’apparition de cancers chez certains patients, ainsi que l’a récemment suggéré une équipe de scientifiques américains [5].

Pfizer, quelques semaines après Merck, a présenté son propre traitement le 5 novembre 2021: le PAXLOVID [6]. Pfizer reste dans la même zone d’efficacité que son vaccin, puisqu’il annonce de nouveau une diminution du risque d’hospitalisation ou de mort de 89 %. Le résultat est tellement convaincant que Pfizer a mis fin aux essais encore en phase 2/3, et a demandé une autorisation d’utilisation en urgence (Emergency Use Authorization) à la FDA américaine le 16 novembre 2021. La FDA (Food and Drug Administration) est responsable de la validation des nouveaux médicaments. Tout comme Merck, le traitement sera vendu environ €700 par patient.

Le mode de fonctionnement du PAXLOVID est différent de celui du Molnupiravir. Il est semblable aux traitements utilisés avec succès contre le HIV, le virus responsable du SIDA. Il s’agit ici d’un inhibiteur de protéase, le PF-07321332. La protéase virale inhibée (appelée 3CLpro) est requise pour la réplication virale. A cet inhibiteur se rajoute une seconde molécule déjà utilisée contre HIV, le Ritonavir, dont la fonction, est de prolonger l’efficacité du PF-07321332. C’est la combinaison de ces deux molécules que l’on nomme PAXLOVID. Les 5 jours de traitement permettraient ainsi de bloquer la multiplication virale.

Il est à noter que l’apparition de résistance aux antiviraux est un problème fréquent, bien connu dans le traitement de HIV et de l’hépatite C. Ces résistances nécessitent des combinaisons entre plusieurs molécules. Il sera important de surveiller l’évolution de l’efficacité de ces nouveaux traitements précoces afin d’éventuellement envisager des combinaisons de traitements en cas d’apparition de résistances…

 

Conclusion

Nous ne pouvons a priori que nous réjouir de l’apparition de ces traitements salués (et précommandés à prix fort) par de nombreux pays. Si les efficacités annoncées sont réelles, et si ces médicaments peuvent être prescrits par les médecins généralistes, alors pour la première fois depuis 19 mois, ces médecins pourront de nouveau légalement faire leur travail : traiter leurs patients dès l’apparition de symptômes, et non plus les abandonner dans l’angoisse de l’attente, seuls dans leurs logements. Il sera indispensable de rendre l’accès à ces médicaments facile et rapide, via la médecine de ville. En effet, si l’infection virale dépasse son pic après quelques jours, ces traitements n’ont plus aucune efficacité !

Il est cependant surprenant de voir que la planète entière accueille avec soulagement deux traitements précoces dont au moins un n’a pas fini les phases classiques de validation, traitements dont les données ne sont toujours pas publiques ni publiées et confirmées par d’autres scientifiques. L’aura de ces géants pharmaceutiques est donc telle que l’on prend pour argent comptant leurs annonces médiatiques, non validées par la communauté scientifique. L’Europe en arrive même à conseiller l’utilisation du Molnupiravir avant même de délivrer son autorisation de mise sur le marché [4] ! Ceci est à mettre en parallèle avec les déchaînements médiatiques et politiques qu’ont subi tous les médecins et scientifiques qui proposaient des traitements précoces ayant fait leurs preuves sur le terrain et dont le coût est dérisoire en comparaison de celui de ces nouveaux venus.

Peut-être pire encore, il semblerait que ces nouveaux traitements soient considérés que comme des compléments à la vaccination générale, et non comme une alternative à la pression vaccinale aussi étouffante que douteuse que nous subissons.

Nous sommes convaincus que la société Pfizer saura parfaitement gérer la lourde responsabilité de devoir continuer à produire ses doses vaccinales par millions en parallèle à la mise en place de la production de son nouveau traitement précoce.

 

 

Références

[1] https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/1032671/Vaccine_surveillance_report_-_week_44.pdf

[2] https://www.merck.com/news/merck-statement-on-ivermectin-use-during-the-covid-19-pandemic/

[3] https://www.merck.com/news/merck-and-ridgebacks-investigational-oral-antiviral-molnupiravir-reduced-the-risk-of-hospitalization-or-death-by-approximately-50-percent-compared-to-placebo-for-patients-with-mild-or-moderat/

[4] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-issues-advice-use-lagevrio-molnupiravir-treatment-covid-19

[5] S. Zhou et al., “β D N 4-hydroxycytidine Inhibits SARS-CoV-2 Through Lethal Mutagenesis But Is Also Mutagenic To Mammalian Cells,” The Journal of Infectious Diseases, vol. 224, no. 3, pp. 415–419, Aug. 2021, doi: 10.1093/infdis/jiab247.

[6] https://www.pfizer.com/news/press-release/press-release-detail/pfizers-novel-covid-19-oral-antiviral-treatment-candidate

 

 

 

 

 

La vaccination n’a aucun effet sur les taux d’incidence en France

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A Retenir

  • Démonstration à partir des données disponibles sur Santé Publique France qu’il n’y a aucune corrélation entre le taux de vaccination et le taux d’incidence

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Introduction

Comme chaque année, l’arrivée de la saison froide s’accompagne du retour des maladies respiratoires classiques. Beaucoup de médecins et scientifiques font l’hypothèse que la COVID-19 a désormais rejoint ces infections respiratoires cycliques, et y restera dans l’avenir.

La COVID-19 reste cependant présentée comme beaucoup plus dangereuse que les autres infections respiratoires, puisque nos systèmes de santé sont régulièrement à la limite de la rupture lors des pics de contamination.

Pour faire face à ce problème de santé qui affecte profondément le bon fonctionnement social, nos gouvernants ont choisi, en plus des masques, de la distanciation physique, des confinements, des couvre-feux, du contrôle d’accès aux lieux de rencontre sociaux, culturels et sportifs, de s’appuyer désormais sur ce qui est considéré comme LA solution ultime : la vaccination. Suite à leurs discours et aux médias principaux qui en sont la chambre d’écho, nous avons l’impression que la remontée du taux d’incidence en France est due aux personnes refusant de se faire vacciner. La COVID-19 serait-elle devenue la maladie des non-vaccinés, à tel point que plusieurs dirigeants envisagent de confiner uniquement les non-vaccinés ?

 

Données Santé Publique France

Afin de vérifier les affirmations de nos gouvernants, nous avons analysé les données de Santé Publique France au 17 novembre. Nous avons donc téléchargé les données brutes des taux d’incidences (semaine glissante) de chaque département français (métropole) et les taux de vaccination correspondant. Ces données (Couverture vaccinale au moins une dose selon l’âge 2021-11-17 – tous âges, et Taux d’incidence – Semaine glissante 2021-11-09-2021-11-15) sont accessibles ici:

https://geodes.santepubliquefrance.fr/#bbox=-793184,6775601,2050781,1847697&c=indicator&i=covid_hospit_incid.incid_rea&i2=sp_ti_tp_7j.tx_pe_gliss&s=2021-11-18&s2=2021-11-09-2021-11-15&selcodgeo=06&t=a01&t2=a01&view=map2

 

Ce type de vérification est très simple : si la vaccination protège contre la maladie, alors plus les départements seront vaccinés, plus leurs taux d’incidence devront être bas. On comprend donc que pour un département dans lequel tout le monde (100%) serait vacciné, le taux d’incidence devrait être très bas, voire nul. Inversement, un département où personne ne serait vacciné (0%) devrait voir son taux d’incidence atteindre un niveau maximal. On peut très simplement illustrer ceci par un graphique sur lequel on indique en « x » (axe horizontal, en bas) le taux d’incidence mesuré dans chaque département, et en « y » (axe vertical, à gauche), le taux de vaccination correspondant pour chacun de ces départements. C’est ce qui est représenté sur la figure 1, sur laquelle on trouve cette solution idéale théorique : « Si la vaccination bloquait l’augmentation du taux d’incidence. »

Figure 1:

Représentation théorique de l’effet 100% efficace de la vaccination sur le taux d’incidence. Pour une population entièrement vaccinée (100%), le taux d’incidence est minimal (proche de 0%). Pour une population moins vaccinée (~50%), le taux d’incidence est maximal. Un calcul mathématique permet à partir de la répartition des données de s’assurer de leur cohérence avec l’hypothèse avancée (le vaccin empêche la montée du taux d’incidence). Ce calcul est indiqué en haut du graphique. f(x) donne l’équation de la droite la plus proche des données mesurées. Dans notre exemple parfait, cette droite est superposée aux données. Cette adéquation entre la théorie et l’observation est traduite par un coefficient, appelé R2. Si R2=1, la corrélation est parfaite (le cas de cet exemple théorique). Plus R2 s’éloigne de 1, moins cette corrélation est significative. Classiquement, on considère que la corrélation est significative quand R2 est supérieur à 0,8.

 

Prenons maintenant les données réelles fournies par Santé Publique France, et construisons le même graphique, représenté sur la figure 2. Nous observons immédiatement qu’il ne ressemble pas au graphe d’efficacité théorique de la figure 1 et que dans la réalité il n’y a aucune corrélation entre le taux de vaccination et le taux d’incidence avec les données de Santé Publique France. Ceci se traduit par un coefficient de corrélation R2 catastrophique de 0,0009.

Figure 2 :

Représentation de l’effet de la vaccination sur le taux d’incidence dans les départements français à partir des données Santé Publique France téléchargées le 19 novembre 2021. Chaque point du graphique est un département. Les départements ont été triés par ordre croissant de taux d’incidence. Le plus faible (point le plus à gauche) est la Mayenne avec un taux d’incidence de 61,2 pour 80,4 % de couverture vaccinale, le plus élevé (point le plus à droite) est l’Ardèche avec un taux d’incidence de 241,1 pour 74,9 % de couverture vaccinale. Le R2 de 0,0009 indique sans ambiguïté qu’il n’existe aucune relation entre la couverture vaccinale et les taux d’incidence mesurés.

 

Conclusion

Nous pouvons, au vu de ces données officielles de Santé Publique France, affirmer sans le moindre doute qu’en France, la vaccination n’a absolument aucun effet sur les taux d’incidences mesurés pour la présence du SARS-CoV-2, virus responsable de la COVID-19. Cette conclusion indique que la pression politique et médiatique intense et permanente pour inciter (obliger?) la population française à se faire vacciner ne repose sur aucune réalité scientifique. Plus généralement, il paraît probable que ce que nous observons en France soit généralisable aux autres pays. On peut donc raisonnablement penser qu’aujourd’hui, la vaccination ne protège pas contre le regain de contaminations SARS-CoV-2 observé en Europe.

COVID-19 : Un chercheur dénonce des problèmes d’intégrité des données dans le cadre de l’essai du vaccin de Pfizer

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A Retenir

  • Le laboratoire Ventavia, participant aux essais de phase III sur le vaccin Pfizer, est pointé du doigt pour graves manquements concernant l’intégrité des données et de la règlementation
  • Des négligences dans le protocole permettaient de lever l’anonymisation, c’est-à-dire de savoir si le participant avait eu le vaccin ou le placebo.
  • Par manque d’employés, certains participants présentant des symptômes du COVID-19 n’ont pas été testés, alors que ce test constituait le critère principal de l’essai.
  • Malgré un signalement à la FDA des nombreux problèmes constatés, aucune inspection n’a été faite.
  • Malgré un signalement à Pfizer des nombreux problèmes constatés, Pfizer a confié à ce laboratoire d’autres essais cliniques sur le vaccin contre la COVID-19 : chez les enfants et les jeunes adultes, chez les femmes enceintes et sur une dose de rappel.

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Cet article est la traduction littérale du rapport de Paul Thacker paru le 2 novembre dans British Médical Journal (BMJ) « COVID-19: Researcher blows the whistle on data integrity issues in Pfizer’s vaccine trial. » https://www.bmj.com/content/375/bmj.n2635

COVID-19 : Un chercheur dénonce des problèmes d’intégrité des données dans le cadre de l’essai du vaccin de Pfizer

Les révélations sur les mauvaises pratiques d’une société de recherche sous contrat participant à l’essai clef du vaccin COVID-19 de Pfizer soulèvent des questions sur l’intégrité des données et la surveillance réglementaire.

À l’automne 2020, le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, a publié une lettre ouverte aux milliards de personnes dans le monde qui investissaient leurs espoirs dans un vaccin contre la COVID-19 sûr et efficace pour mettre fin à la pandémie. « Comme je l’ai déjà dit, nous fonctionnons à la vitesse de la science », a écrit Bourla, expliquant au public quand il pouvait s’attendre à ce qu’un vaccin Pfizer soit autorisé aux États-Unis.

Mais pour les chercheurs qui testaient le vaccin de Pfizer sur plusieurs sites au Texas cet automne-là, la rapidité a peut-être été obtenue au détriment de l’intégrité des données et de la sécurité des patients. Un directeur régional qui travaillait pour l’organisme de recherche Ventavia Research Group a déclaré au BMJ que l’entreprise avait falsifié des données, désanonymisé des patients, employé des vaccinateurs insuffisamment formés et tardé à donner suite aux effets indésirables signalés dans l’essai principal de phase III de Pfizer. Le personnel chargé des contrôles qualité était submergé par le nombre de problèmes qu’il découvrait. Après avoir signalé à plusieurs reprises ces problèmes à Ventavia, la directrice régionale, Brook Jackson, a envoyé une plainte par courriel à la Food and Drug Administration (FDA). Ventavia l’a licenciée le même jour. Mme Jackson a fourni au BMJ des dizaines de documents internes à l’entreprise, des photos, des enregistrements audios et des courriels.

Mauvaise gestion du laboratoire

Sur son site Internet, Ventavia se présente comme la plus grande société privée de recherche clinique du Texas et énumère les nombreux prix qu’elle a remportés pour ses travaux sous contrat. Mais Jackson a déclaré au BMJ que, pendant les deux semaines où elle a travaillé chez Ventavia en septembre 2020, elle a informé à plusieurs reprises ses supérieurs de la mauvaise gestion du laboratoire, des problèmes de sécurité des patients et des problèmes d’intégrité des données. Jackson est par profession spécialisée dans l’audit d’essais cliniques et occupait auparavant un poste de directrice des opérations. Elle a été engagée par Ventavia avec plus de 15 ans d’expérience dans la coordination et la gestion de la recherche clinique. Exaspérée par le fait que Ventavia ne s’occupait pas des problèmes, Mme Jackson a documenté plusieurs questions tard dans la nuit, en prenant des photos sur son téléphone portable. L’une des photos, fournie au BMJ, montrait des aiguilles jetées dans un sac en plastique à risque biologique au lieu d’une boîte à objets tranchants. Une autre montre des matériaux d’emballage de vaccins sur lesquels sont inscrits les numéros d’identification des participants à l’essai, laissés visibles à tous, ce qui pouvait potentiellement permettre de lever l’anonymat des participants. Les dirigeants de Ventavia ont ensuite interrogé Jackson pour avoir pris ces photos.

La levée précoce et par inadvertance de l’anonymisation peut s’être produite à une échelle beaucoup plus large. Selon la conception de l’essai, le personnel non aveuglé était chargé de préparer et d’administrer le médicament de l’étude (le vaccin de Pfizer ou un placebo). Cela devait permettre de préserver l’aveuglement des participants à l’essai et de tous les autres membres du personnel du site, y compris l’investigateur principal. Cependant, à Ventavia, Jackson a déclaré au BMJ que les imprimés de confirmation de l’attribution des médicaments étaient laissés dans les dossiers des participants, accessibles au personnel en aveugle. Une mesure corrective a été prise en septembre, deux mois après le début du recrutement de l’essai et alors qu’environ 1000 participants étaient déjà inscrits, consistant en une mise à jour des listes de contrôle de l’assurance qualité avec des instructions pour que le personnel retire les affectations de médicaments des dossiers.

Dans l’enregistrement d’une réunion fin septembre 2020 entre Jackson et deux directeurs, on peut entendre un cadre de Ventavia expliquer que la société n’était pas en mesure de quantifier les types et le nombre d’erreurs qu’ils trouvaient en examinant les documents d’essai clinique pour le contrôle qualité. « Dans mon esprit, c’est quelque chose de nouveau chaque jour », déclara un cadre de Ventavia. « Nous savons que c’est significatif ».

Ventavia ne répondait pas aux demandes de saisie de données, indique un courriel envoyé par ICON, l’organisme de recherche sous contrat avec lequel Pfizer s’était associé pour l’essai clinique. ICON a rappelé à Ventavia dans un courriel de septembre 2020 : « L’attente pour cette étude est que toutes les requêtes soient traitées dans les 24 heures ». ICON a ensuite surligné en jaune plus de 100 requêtes en suspens depuis plus de trois jours. Parmi les exemples, on trouve deux personnes pour lesquelles  » le sujet a signalé des symptômes/réactions graves… Conformément au protocole, les sujets présentant des réactions locales de grade 3 doivent être contactés. Veuillez confirmer si un CONTACT NON PREVU a été effectué et mettre à jour le formulaire correspondant de façon appropriée. » Selon le protocole de l’essai, un contact téléphonique aurait dû avoir lieu « pour obtenir des détails supplémentaires et déterminer si une visite sur site est cliniquement indiquée. »

Inquiétudes concernant l’inspection par la FDA

Les documents montrent que les problèmes duraient depuis des semaines. Dans une liste de « mesures à prendre » qui a circulé parmi les dirigeants de Ventavia au début du mois d’août 2020, peu après le début de l’essai clinique et avant l’embauche de Jackson, un cadre de Ventavia a identifié trois membres du personnel du site avec lesquels il fallait « revoir le problème du journal électronique/falsification de données, etc ». Une note indique que l’un d’entre eux a été « réprimandé verbalement pour avoir modifié les données et ne pas avoir noté les entrées tardives ».

À plusieurs reprises au cours de la réunion de fin septembre, Jackson et les dirigeants de Ventavia ont évoqué la possibilité que la FDA se présente pour une inspection (encadré 1). « Nous allons au minimum recevoir un message d’information lorsque la FDA arrivera… sachez-le », a déclaré un cadre.

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Un passé de contrôle laxiste

En ce qui concerne la FDA et les essais cliniques, Elizabeth Woeckner, présidente de Citizens for Responsible Care and Research Incorporated (CIRCARE), affirme que la capacité de contrôle de l’agence manque cruellement de ressources. Si la FDA reçoit une plainte concernant un essai clinique, elle affirme que l’agence dispose rarement du personnel nécessaire pour se rendre sur place et procéder à une inspection. Et parfois, le contrôle intervient trop tard.

Dans un cas, le CIRCARE et l’organisation américaine de défense des consommateurs Public Citizen, ainsi que des dizaines d’experts en santé publique, ont déposé une plainte détaillée en juillet 2018 auprès de la FDA au sujet d’un essai clinique qui ne respectait pas la réglementation relative à la protection des participants humains. Neuf mois plus tard, en avril 2019, un enquêteur de la FDA a inspecté le site clinique. En mai de cette année, la FDA a envoyé à l’instigateur des essais cliniques une lettre d’avertissement qui corroborait bon nombre des allégations contenues dans les plaintes. Elle a déclaré : « [I]l apparaît que vous n’avez pas respecté les exigences légales applicables et les règlements de la FDA régissant la conduite des investigations cliniques et la protection des sujets humains « 

« Il y a tout simplement un manque total de contrôle des organismes de recherche sous contrat et des installations de recherche clinique indépendantes », déclare Jill Fisher, professeur de médecine sociale à la faculté de médecine de l’université de Caroline du Nord et auteur de Medical Research for Hire : The Political Economy of Pharmaceutical Clinical Trials.

Ventavia et la FDA

Un ancien employé de Ventavia a déclaré au BMJ que la société était inquiète et s’attendait à un audit fédéral de son essai clinique du vaccin Pfizer.

« Les personnes travaillant dans la recherche clinique sont terrifiées par les audits de la FDA », a déclaré Jill Fisher au BMJ, tout en ajoutant que l’agence fait rarement autre chose qu’inspecter la paperasse, généralement des mois après la fin d’un essai. « Je ne sais pas pourquoi ils en ont si peur », a-t-elle ajouté. Mais elle s’est dite surprise que l’agence n’ait pas inspecté Ventavia après qu’un employé ait déposé une plainte. « On pourrait penser que s’il y a une plainte spécifique et crédible, ils devraient enquêter sur celle-ci », a déclaré Mme Fisher.

En 2007, le bureau de l’inspecteur général du ministère de la santé et des services sociaux a publié un rapport sur la surveillance par la FDA des essais cliniques réalisés entre 2000 et 2005. Le rapport a révélé que la FDA n’avait inspecté que 1 % des sites d’essais cliniques. Les inspections réalisées par la branche vaccins et produits biologiques de la FDA ont diminué ces dernières années, avec seulement 50 inspections réalisées au cours de l’année fiscale 2020

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Le lendemain matin, le 25 septembre 2020, Mme Jackson a appelé la FDA pour l’avertir des pratiques douteuses de l’essai clinique de Pfizer à Ventavia. Elle a ensuite fait part de ses préoccupations dans un courriel adressé à l’agence. Dans l’après-midi, Ventavia a licencié Jackson, estimant qu’elle « ne convenait pas », selon sa lettre de séparation.

Mme Jackson a déclaré au BMJ que c’était la première fois qu’elle était licenciée en 20 ans de carrière dans la recherche.

Inquiétudes soulevées

Dans son courriel du 25 septembre à la FDA, Mme Jackson a écrit que Ventavia avait recruté plus de 1000 participants sur trois sites. L’essai complet (enregistré sous le numéro NCT04368728) comptait environ 44 000 participants répartis sur 153 sites comprenant de nombreuses sociétés commerciales et des centres universitaires. Elle a ensuite énuméré une douzaine de préoccupations dont elle a été témoin, notamment :

  • Participants placés dans un couloir après l’injection et non surveillés par le personnel clinique
  • Absence de suivi en temps utile des patients ayant subi des événements indésirables
  • Des écarts par rapport au protocole non signalés
  • Des vaccins non conservés à la bonne température
  • Échantillons de laboratoire mal étiquetés, et
  • Ciblage du personnel de Ventavia pour avoir signalé ce type de problèmes.

Quelques heures plus tard, Mme Jackson a reçu un courriel de la FDA la remerciant de ses préoccupations et l’informant que la FDA ne pouvait pas faire de commentaires sur une éventuelle enquête. Quelques jours plus tard, Jackson a reçu un appel d’un inspecteur de la FDA pour discuter de son rapport, mais on lui a dit qu’aucune autre information ne pouvait être fournie. Elle n’a plus entendu parler de son rapport.

Dans le document d’information de Pfizer soumis à une réunion du comité consultatif de la FDA qui s’est tenue le 10 décembre 2020 pour discuter de la demande d’autorisation d’utilisation d’urgence de son vaccin covid-19, la société n’a fait aucune mention de problèmes sur le site de Ventavia. Le lendemain, la FDA délivrait l’autorisation du vaccin.

En août de cette année (2021), après l’autorisation complète du vaccin de Pfizer, la FDA a publié un résumé de ses inspections de l’essai clinique principal de la société. Neuf des 153 sites de l’essai ont été inspectés. Les sites de Ventavia ne figuraient pas parmi les neuf, et aucune inspection des sites où des adultes ont été recrutés n’a eu lieu dans les huit mois qui ont suivi l’autorisation d’urgence de décembre 2020. L’agent d’inspection de la FDA a noté : « La partie relative à l’intégrité et à la vérification des données des inspections BIMO [surveillance de la recherche biologique] était limitée parce que l’étude était en cours et que les données requises pour la vérification et la comparaison n’étaient pas encore disponibles pour l’IND [investigational new drug]. » (Nouveau Médicament Expérimental)

Témoignages d’autres employés

Au cours des derniers mois, Mme. Jackson a repris contact avec plusieurs anciens employés de Ventavia, qui ont tous quitté ou ont été licenciés de la société. L’un d’entre eux était l’un des responsables qui avaient pris part à la réunion de fin septembre. Dans un SMS envoyé en juin, l’ancien responsable s’est excusé, déclarant que « tout ce dont vous vous êtes plaint était exact ».

Deux anciens employés de Ventavia ont parlé au BMJ sous le couvert de l’anonymat par crainte de représailles et de perte de perspectives d’emploi dans la communauté de recherche très soudée. Tous deux ont confirmé de larges aspects de la plainte de Jackson. L’une d’elles a déclaré qu’elle avait travaillé sur plus de quatre douzaines d’essais cliniques au cours de sa carrière, dont de nombreux essais de grande envergure, mais qu’elle n’avait jamais connu un environnement de travail aussi « désordonné » que celui de Ventavia pour l’essai de Pfizer.

« Je n’avais jamais eu à faire ce qu’ils me demandaient de faire, jamais », a-t-elle déclaré au BMJ. « Cela semblait juste être quelque chose d’un peu différent de la normale – les choses qui étaient autorisées et attendues ».

Elle a ajouté que pendant son séjour à Ventavia, la société s’attendait à un audit fédéral, mais que celui-ci n’est jamais venu.

Après le départ de Jackson, les problèmes ont persisté chez Ventavia, selon cet employé. Dans plusieurs cas, Ventavia ne disposait pas d’un nombre suffisant d’employés pour effectuer des prélèvements sur tous les participants à l’essai ayant signalé des symptômes de type COVID-19, afin de tester l’infection. La confirmation en laboratoire de la présence de symptômes de COVID-19 était le critère principal de l’essai, a souligné l’employé. (Un mémorandum d’examen de la FDA publié en août de cette année indique que dans l’ensemble de l’essai, les écouvillons n’ont pas été prélevés sur 477 personnes présentant des cas suspects de COVID-19 symptomatique).

« Je ne pense pas que c’étaient de bonnes et propres données », a déclaré l’employé à propos des données que Ventavia a générées pour l’essai Pfizer. « C’est un désordre complètement fou ».

Une deuxième employée a également décrit un environnement chez Ventavia différent de tout ce qu’elle avait connu en 20 ans de recherche. Elle a déclaré au BMJ que, peu après le licenciement de Jackson par Ventavia, Pfizer a été informée des problèmes rencontrés par Ventavia dans le cadre de l’essai de vaccin et qu’un audit a été réalisé.

Depuis que Jackson a signalé les problèmes avec Ventavia à la FDA en septembre 2020, Pfizer a engagé Ventavia comme sous-traitant de recherche pour quatre autres essais cliniques de vaccins (le vaccin contre la COVID-19 chez les enfants et les jeunes adultes, les femmes enceintes et une dose de rappel, ainsi qu’un essai de vaccin contre le VRS ; NCT04816643, NCT04754594, NCT04955626, NCT05035212). Le comité consultatif des Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies) doit discuter de l’essai de vaccin pédiatrique contre la COVID-19 le 2 novembre. (NDLR : vaccin désormais approuvé).