Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

Temps de lecture : 10 minutes

 

À Retenir

  • Inquiétude mondiale sur les cas de myocardites post-vaccinales chez des jeunes adultes.
  • Peut-on identifier une anomalie particulière chez les jeunes vaccinés contre la Covid qui développent une myocardite ?
  • Quasiment aucune différence sur la réponse immunitaire adaptative/spécifique entre les vaccinés en bonne santé et ceux qui ont développé une myocardite consécutive à la vaccination.
  • De la protéine Spike libre circule dans le sang des jeunes vaccinés qui ont développé une myocardite et pas chez ceux qui sont en bonne santé.

Introduction

Seulement 9 mois après la déclaration d’une situation de pandémie pour l’infection par le virus SARS-CoV-2, des technologies vaccinales à base d’ARNm ont reçu des autorisations conditionnelles et ont été largement distribuées dans de nombreux pays à travers le monde. Si dans un premier temps, l’administration de ces nouveaux vaccins a ciblé les populations les plus à risque, désormais, toutes les populations de plus de 6 mois sont éligibles. Les délais pour la conception, la fabrication à l’échelle industrielle et les tests d’activité et d’innocuité des vaccins anti-Covid à ARNm ont été réduits à quelques mois quand il fallait auparavant près de 10 ans. Pourtant, il n’était pas question pour les orgaismes décisionnaires d’inclure ce paramètre de compression extrême des délais dans l’évaluation d’une balance bénéfices/risques qui de fait était qualifiée d’extrêmement favorable à la vaccination de masse pour toutes les tranches d’âges. Cette évaluation, par anticipation, de la balance bénéfices/risques a malgré tout dû subir des « ajustements ». En effet, assez rapidement, des effets secondaires indésirables avec des niveaux de gravité de tout grade ont rapidement commencé à être signalés. La fréquence et le lien parfaitement établi de ces effets indésirables avec les injections anti-Covid sont la cause de débats passionnés avec des batailles de chiffres, de bases de données publiques plus ou moins bien renseignées [1]. En parallèle, une censure politique et médiatique n’autorise qu’un discours formaté sur les bénéfices de la vaccination anti-Covid. La caution à ce discours n’est pas le fruit d’observations rigoureuses en milieu réel mais les données fournies à discrétion par les industriels pharmaceutiques. Aussi, l’un des événements indésirables le plus frappant pour l’opinion publique a été la révélation de myocardites chez des adolescents et de jeunes adultes en bonne santé et exempts de facteurs de risque (voir l’article que nous avons déjà consacré au sujet : « Myocardites post-vaccinales : plus graves qu’annoncées ! ») [2]. Ces jeunes devaient légitimement être classés comme à risque quasi nul de faire une forme grave de la maladie même après contact avec les souches les plus infectieuses ou les plus pathogènes rencontrées depuis 3 ans de pandémie au SARS-CoV-2. On comprend donc l’émoi suscité et ce n’est qu’assez tardivement que « dans le cadre de la surveillance renforcée des vaccins utilisés contre la Covid-19, une enquête de pharmacovigilance a été mise en place. Cette enquête visait à surveiller en temps réel le profil de sécurité des vaccins disponibles en France à partir des déclarations réalisées par les professionnels de santé, les personnes vaccinées ou leur entourage. Les résultats de cette évaluation et de ce suivi ont été transmis aux membres du comité de suivi de l’ANSM et au réseau français des CRPV le 24 novembre 2022, afin d’identifier des signaux potentiels et d’envisager les mesures à prendre. » [3]

Au-delà de la fréquence réelle, en fonction du type de préparation vaccinale, de l’âge, du sexe, de facteurs de comorbidité [4], on s’accorde maintenant pour reconnaître à tous les niveaux, que le risque de myocardites a existé dès les premiers vaccins à ARNm ou à adénovirus, et qu’il persiste avec les nouvelles formulations vaccinales tenant compte de l’évolution des variants du SARS-CoV-2. Censure ou pas, la réalité de l’épidémiologie de la population exposée aux injections anti-Covid avec des degrés croissants de répétition émergera nécessairement d’ici quelques années si, à la fois, un niveau massif et universel d’injection est maintenu et si des effets aussi graves que des myocardites affectent la mortalité et l’espérance de vie des populations. En attendant, il est essentiel, sans attendre, de comprendre ce qui peut causer dans la formulation vaccinale des effets indésirables graves. Une façon simple d’approcher la question est de comparer des individus ayant reçu des injections anti-Covid ne présentant aucun symptôme d’effet indésirable et des sujets ayant développé une myocardite post-vaccinale. C’est justement ce qu’ont entrepris des équipes affiliées à trois prestigieux hôpitaux de Boston aux Etats-Unis, le Brigham and Women’s Hospital, le Massachusetts General Hospital et le Children’s Hospital. Les résultats de leur étude ont été publiés en ligne le 4 janvier 2023 dans le journal Circulation (journal de référence de l’association américaine de cardiologie) [5].

Une immunité humorale conforme aux attentes

61 adolescents et jeunes adultes (entre 12 et 21 ans) ont été recrutés qui, soit, pour 45 d’entre eux, ne présentaient aucune séquelle de l’injection des vaccins à ARNm de Pfizer (BNT162b2) ou de Moderna (mRNA-1273) ou soit, pour 16 d’entre eux (13 hommes), avaient développé une myocardite entre 1 et 19 jours après injection (médiane de 4 jours). Pour ces derniers, il s’agissait de myocardite apparue pour 12 d’entre eux après la deuxième dose de vaccin, alors que 2 avaient développé la pathologie après une seule injection. Tous ces patients se caractérisaient par des niveaux élevés de troponine T cardiaque (médiane à 260 ng/L) et de protéine C réactive (médiane à 29,75 mg/L). Les sujets témoins ont été analysé jusqu’à 3 semaines après la seconde injection vaccinale.

Dans la mesure où le premier objectif de la stratégie vaccinale adoptée pour la Covid19 a été la capacité à produire des anticorps neutralisant la protéine Spike (pour laquelle code l’ARNm des préparations vaccinales), les auteurs ont comparé les profils d’anticorps spécifiquement induits par la vaccination anti-Covid chez les deux groupes de sujets étudiés en se focalisant sur des échantillons sanguins collectés dans les 11 jours suivant la seconde injection vaccinale de façon à limiter les biais. Même s’il existe une hétérogénéité des profils au sein des sérums de chaque groupe de sujets, il n’apparait pas de différence significative pour la concentration des immunoglobulines de type IgM, IgG ou IgA dirigées contre la Spike dans le groupe en bonne santé et le groupe ayant développé une myocardite. L’activité des anticorps est liée à leur capacité à se fixer par leur partie constante à des récepteurs présents à la surface de différentes cellules de l’immunité innée. Mais il n’a pas été observé de capacité différente à ce que les immunoglobulines des deux groupes de sujets se fixent à des récepteurs FcγR2a, FcγR2b, FcγR3a, ou FcγR3b. Ainsi, des tests fonctionnels in vitro de la capacité de dépôt du complément dépendant des anticorps (l’activation du complément étant une des premières barrières de l’immunité innée contre les pathogènes), ou de phagocytose par des cellules neutrophiles ou d’une lignée monocytaire n’ont pas montré de différence significative entre le groupe en bonne santé et le groupe myocardite. Il semble donc que dans les deux groupes, les sujets ont développé une immunité humorale susceptible de conférer une protection contre le SARS-CoV-2 et il n’y a pas d’indication que les sujets ayant développé une myocardite ont généré une réponse anticorps foncièrement différente de celle des sujets restés en bonne santé. Afin de caractériser plus spécifiquement le panel d’anticorps produits et donc le type de réponse immunitaire, les chercheurs ont effectué une recherche d’auto-anticorps qui semble n’avoir rien décelé d’anormal dans aucun des sérums testés ; même si l’on peut regretter un manque de données (au niveau méthodologique et des résultats) pour étayer cette affirmation. D’autre part, une recherche en profondeur par la technique de l’affichage de phage (qui permet d’identifier des interactions de haute affinité entre des anticorps et des antigènes) de la réactivité anticorps au virome n’a pas indiqué de différence notable entre tous les échantillons testés des deux groupes de sujets de l’étude. Ainsi les sujets étaient tout aussi fortement réactifs à des pathogènes usuels tels que virus respiratoires (virus syncytial respiratoire, grippe, et beta-coronavirus), des virus herpétiques (virus simplex de type1, cytomegalovirus, virus d’Epstein-Barr) et des souches vaccinales (rougeole, rubéole et oreillon).

Une immunité cellulaire T sensiblement équivalente

Par la suite les chercheurs ont voulu évaluer les réponses contrôlées par les lymphocytes T, un des acteurs essentiels de la réponse adaptative. Pour cela ils ont utilisé la technique de cytométrie en flux multi-paramétrique qui permet de caractériser de façon très sensible des marqueurs spécifiques à des sous-populations cellulaires particulières et de quantifier précisément les effectifs pour chacune des sous-populations de lymphocytes T identifiées. Il est ainsi possible de distinguer des populations naïves, de populations mémoires, ou effectrices, pour chaque niveau de différenciation, et donc de mesurer l’évolution et la maturation de ces cellules immunitaires. Que ce soit pour les lymphocytes CD4 ou CD8, globalement, la distribution des différentes sous-populations est sensiblement la même chez les vaccinés en bonne santé et ceux ayant développé une myocardite. En examinant spécifiquement les lymphocytes T CD4 éduqués contre le SARS-CoV-2, il n’y a pas non plus de différence significative. La stimulation de cellules CD4 et CD8 par des fragments de la protéines Spike du SARS-CoV-2 n’a pas non plus induit une fréquence différente de sécrétion d’un puissant antiviral, l’interféron-gamma, selon le groupe de sujets étudiés. La seule différence observée sur cette immunité à cellules T est une fréquence plus élevée de cellules CD4 exprimant également à leur surface le marqueur PD-1 chez les individus avec myocardite. Cela pourrait refléter un niveau plus important d’épuisement de cette sous-population particulière.

Un profil différent de cytokines

Une part importante de la réaction de défense aux infections est apportée par la sécrétion de cytokines qui permettent de signaler la présence locale d’un intrus et de stimuler l’activité effectrice des acteurs cellulaires de la réponse antivirale. Aussi, les auteurs ont dosé 10 cytokines et ont cette fois observé des différences nettes entre vaccinés en bonne santé et atteints de myocardite. En particulier, is ont observé une augmentation significative de l’IL-6, l’IL-8, l’IL-10, l’interféron-gamma et le TNF-alpha et une diminution de l’IL-4 chez les sujets atteints de myocardite. Dans la mesure où la numération sanguine a révélé une élévation du taux de neutrophiles chez les vaccinés avec myocardite, les résultats des dosages de cytokines suggèrent une activation de l’immunité innée.

De la Spike circulante uniquement en cas de myocardite

Afin de préciser l’effet de la stimulation de l’immunité innée, des tests de détection ultra-sensible ont été réalisés pour mesurer dans le sang les productions de protéines entières Spike et de son sous-produit de clivage S1 induits par les injections vaccinales. Dans un premier temps, très peu de S1 a pu être détectée chez tous les sujets testés. Néanmoins en traitant avec un agent dénaturant les échantillons sanguins de façon à déstabiliser l’éventuelle interaction d’anticorps avec la protéine S1, près du tiers des échantillons révélaient alors cette protéine, dans les deux groupes étudiés. Mais plus intéressant, en dosant la protéine Spike entière, on s’aperçoit que les adolescents qui font une myocardite ont un taux élevé de cette protéine libre, c’est-à-dire non complexée à des anticorps alors que cette forme libre est indétectable chez les sujets asymptomatiques. Ce taux élevé de protéine Spike réactive a été détecté aussi bien chez des garçons que des filles. Par ailleurs, dans la mesure où les prélèvements n’ont pas tous été effectués au même moment par rapport à la seconde injection vaccinale, il a été étudié l’éventuel déclin de la détection de Spike en fonction du temps écoulé depuis la seconde injection vaccinale. Autant S1 n’est détectée que pendant la première semaine post-injection, autant Spike persiste jusqu’à au moins 3 semaines après l’injection avec un déclin qui semble lent.

On a donc une protéine Spike libre qui échappe à la neutralisation par des anticorps qui sont pourtant bien présents en quantité suffisante chez les vaccinés qui développent une myocardite. On sait maintenant que la Spike elle-même a plusieurs actions néfastes et peut par exemple stimuler un dysfonctionnement des péricytes cardiaques qui tapissent les petits vaisseaux du coeur [6] ou entrainer une inflammation de l’endothélium, notamment à travers la modulation négative de l’expression de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 [7].

Limitations de l’étude

La principale limite de l’étude est liée à des effectifs qui restent très modestes et nécessitent donc une confirmation indépendante des principaux résultats dans un autre échantillon de population. Par ailleurs, comme trop souvent le délai de suivi reste très court (3 semaines au plus) et il serait important de pouvoir suivre les sujets au moins quelques mois afin par exemple de s’assurer que le niveau de Spike libre reste indétectable chez les sujets asymptomatiques et savoir si chez les sujets à myocardites il finit par disparaître ou pas. Dans la mesure où les atteintes cardio-vasculaires sont un sujet majeur de préoccupation, on se demande si l’observation faite d’une Spike circulante est spécifique des myocardites ou si elle serait retrouvée dans les cas de péricardites mais également toutes les conditions pathologiques impliquant le système vasculaire.

Tous les sujets examinés dans l’étude étaient asymptomatiques par rapport aux symptômes classiquement induits par une infection naturelle au virus SARS-CoV-2. S’il est donc très peu crédible que la protéine Spike détectée chez les sujets avec myocardites soit, au moins dans certains cas, liée à une infection plus ou moins récente par le SARS-CoV-2, la mention explicite de non-détection de particules virales chez tous les sujets étudiés n’est pas indiquée. De plus, nous ne disposons pas d’information permettant d’exclure le fait que les sujets ayant développé une myocardite avaient significativement été plus exposés ou infectés au virus SARS-CoV-2 avant les injections vaccinales que les sujets n’ayant pas développé de myocardites. En effet, il a été montré récemment qu’il était possible de détecter de la protéine Spike circulant dans le sang de sujets développant une forme longue de la Covid-19 jusqu’à un an après l’infection initiale par le SARS-CoV-2 [8].

Enfin, si l’on retient que la protéine Spike qui a été détectée ne peut provenir que d’une fabrication induite par la traduction cellulaire des ARNm injectés, on peut se demander s’il reste des ARNm de la préparation vaccinale dans le sang des asymptomatiques ou des sujets faisant une myocardite et existe-t-il une éventuelle corrélation entre présence d’ARNm et de protéine Spike libre ? On rappelle que de l’ARNm vaccinal a pu être détecté dans le sang circulant de sujet en bonne santé jusqu’à au moins 15 jours après vaccination [9].

Conclusions

Même si corrélation n’est pas raison,Il est urgent que des études soient réalisées de façon plu systématique pour évaluer la présence de cette protéine Spike circulante dans une large population de sujets ayant reçu 2, 3, 4, 5 doses de préparations vaccinales à ARNm en séparant les sujets développant des effets indésirables graves et en partitionnant les populations selon l’âge et le sexe.

Article en pdf disponible ici :  Spike circulante_vaccinés_myocardites_jan23 

Références

[1] https://reinfocovid.fr/base_documentaire/etude-critique-du-rapport-de-lopecst-n-5263-assemblee-nationale-et-n-659-senat-sur-les-effets-indesirables-des-vaccins/

[2] générer un lien hypertexte vers l’article de RéinfoCovid d’octobre 2022: « Myocardites post-vaccinales : plus graves qu’annoncées ! ») : https://reinfocovid.fr/science/myocardites-post-vaccinales-plus-graves-quannoncees/

[3] https://ansm.sante.fr/actualites/point-de-situation-sur-la-surveillance-des-vaccins-contre-la-covid-19-periode-du-25-11-2022-au-22-12-2022

[4] Le Vu S, Bertrand M, Jabagi MJ, Botton J, Drouin J, Baricault B, Weill A, Dray-Spira R, Zureik M. Age and sex-specific risks of myocarditis and pericarditis following Covid-19 messenger RNA vaccines. Nat Commun. 2022 Jun 25;13(1):3633. doi: 10.1038/s41467-022-31401-5. PMID: 35752614; PMCID: PMC9233673. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35752614/)

[5] Yonker LM, Swank Z, Bartsch YC, Burns MD, Kane A, Boribong BP, Davis JP, Loiselle M, Novak T, Senussi Y, Cheng CA, Burgess E, Edlow AG, Chou J, Dionne A, Balaguru D, Lahoud-Rahme M, Arditi M, Julg B, Randolph AG, Alter G, Fasano A, Walt DR. Circulating Spike Protein Detected in Post-COVID-19 mRNA Vaccine Myocarditis. Circulation. 2023 Jan 4. doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.122.061025. Epub ahead of print. PMID: 36597886.

[6] Avolio E, Carrabba M, Milligan R, Kavanagh Williamson M, Beltrami AP, Gupta K, Elvers KT, Gamez M, Foster RR, Gillespie K, Hamilton F, Arnold D, Berger I, Davidson AD, Hill D, Caputo M, Madeddu P. The SARS-CoV-2 Spike protein disrupts human cardiac pericytes function through CD147 receptor-mediated signalling: a potential non-infective mechanism of COVID-19 microvascular disease. Clin Sci (Lond). 2021 Dec 22;135(24):2667-2689. doi: 10.1042/CS20210735. PMID: 34807265; PMCID: PMC8674568.(article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34807265/)

[7] Lei Y, Zhang J, Schiavon CR, He M, Chen L, Shen H, Zhang Y, Yin Q, Cho Y, Andrade L, Shadel GS, Hepokoski M, Lei T, Wang H, Zhang J, Yuan JX, Malhotra A, Manor U, Wang S, Yuan ZY, Shyy JY. SARS-CoV-2 Spike Protein Impairs Endothelial Function via Downregulation of ACE 2. Circ Res. 2021 Apr 30;128(9):1323-1326. doi: 10.1161/CIRCRESAHA.121.318902. Epub 2021 Mar 31. PMID: 33784827; PMCID: PMC8091897. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33784827/)

[8] Swank Z, Senussi Y, Manickas-Hill Z, Yu XG, Li JZ, Alter G, Walt DR. Persistent circulating SARS-CoV-2 spike is associated with post-acute COVID-19 sequelae. Clin Infect Dis. 2022 Sep 2:ciac722. doi: 10.1093/cid/ciac722. Epub ahead of print. PMID: 36052466.

[9] Fertig TE, Chitoiu L, Marta DS, Ionescu VS, Cismasiu VB, Radu E, Angheluta G, Dobre M, Serbanescu A, Hinescu ME, Gherghiceanu M. Vaccine mRNA Can Be Detected in Blood at 15 Days Post-Vaccination. Biomedicines. 2022 Jun 28;10(7):1538. doi: 10.3390/biomedicines10071538. PMID: 35884842; PMCID: PMC9313234. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35884842/)

Session 143: The Stolpersteine (EN) Version anglaise de l’intervention de Hélène Banoun sur le Vaccine Shedding – The Corona Investigative Committee

Version longue du sujet évoqué à retrouver dans cet article en cliquant ici

 

Invité : Michel CUCCHI, docteur en sociologie, docteur en médecine et cadre de la fonction publique

Sujet : Pandémies: l’impasse biosécuritaire

Discutante : Hélène Strohl, Ancienne Inspectrice générale des affaires sociales (IGAS) pendant plus de vingt ans.

Canaux officiels du CSI : https://www.conseil-scientifique-independant.org/

telegram: https://t.me/CSIofficiel crowdbunker: https://crowdbunker.com/@CSI

odysee: https://odysee.com/@CScientifique.independant.fr:c

Facebook: https://www.facebook.com/CSIndep

Linked in: https://www.linkedin.com/company/conseil-scientifique-independant-csi/

Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCBrUK1TnyYXnYW_k3R5_2DA

Instagram: https://www.instagram.com/conseilscientifiqueindependant/

Podcasts: https://anchor.fm/csi-fr

Inscription à la newsletter du CSI : https://cutt.ly/e1WQXJU

Les synthèses du CSI sont disponibles ici : https://reinfocovid.fr/articles_video/syntheses-des-live-du-csi/

Retrouvez les découpes des CSI en vidéos courtes sur la chaîne CrowdBunker

CSI Express : https://crowdbunker.com/@reinfoexpress64 https://odysee.com/@ColCovMed-Reunion:9

Invitée : Hélène BANOUN
Sujet : Règlementation vaccins ARNm et produits de thérapie génique (USA, Europe et OMS)

Discutante : Senta Depuydt

Canaux officiels du CSI :

telegram: https://t.me/CSIofficiel
crowdbunker: https://crowdbunker.com/@CSI
odysee: https://odysee.com/@CScientifique.independant.fr:c
Facebook: https://www.facebook.com/CSIndep
Linked in: https://www.linkedin.com/company/conseil-scientifique-independant-csi/
Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCBrUK1TnyYXnYW_k3R5_2DA
Instagram: https://www.instagram.com/conseilscientifiqueindependant/
Podcasts: https://anchor.fm/csi-fr

Inscription à la newsletter du CSI : https://cutt.ly/e1WQXJU

Les synthèses du CSI sont disponibles ici :
https://reinfocovid.fr/articles_video/syntheses-des-live-du-csi/

Retrouvez les découpes des CSI en vidéos courtes sur la chaîne CrowdBunker CSI Express :
https://crowdbunker.com/@reinfoexpress64
https://odysee.com/@ColCovMed-Reunion:9

Invitée : Christine Mackoi
Sujet : Mortalité néonatale
Discutant : Pierre Chaillot, statisticien

Nous serons heureux de vous accueillir en direct à partir de 20h45 et de répondre à vos questions sur les sujets abordés.

Canaux officiels du CSI :

telegram:
https://t.me/CSIofficiel

crowdbunker:
https://crowdbunker.com/@CSI

odysee:
https://odysee.com/@CScientifique.independant.fr:c

Facebook:
https://www.facebook.com/CSIndep

Linked in:
https://www.linkedin.com/company/conseil-scientifique-independant-csi/

Youtube:
https://www.youtube.com/channel/UCBrUK1TnyYXnYW_k3R5_2DA

Instagram:
https://www.instagram.com/conseilscientifiqueindependant/

Podcasts:

Inscription à la newsletter du CSI :
https://cutt.ly/e1WQXJU

Les synthèses du CSI sont disponibles ici :
https://reinfocovid.fr/articles_video/syntheses-des-live-du-csi/

Retrouvez les découpes des CSI en vidéos courtes sur la chaîne CrowdBunker CSI Express :
https://crowdbunker.com/@reinfoexpress64

https://odysee.com/@ColCovMed-Reunion:9

Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

Temps de lecture : 10 minutes

À Retenir

  • Les vaccins anti-COVID ne montrent pas d’effets positifs sur les contaminations.
  • Les chiffres fournis par l’étude montrent une augmentation des cas chez les vaccinés.
  • Même dans un environnement clos comme une prison, les contaminations ne sont pas plus fréquentes que dans la vie extérieure.

Introduction

Une dirigeante de Pfizer a confirmé, au mois d’octobre 2022, avec le sourire, devant la Commission européenne que l’efficacité des vaccins sur la transmission n’avait jamais été testée. Ainsi les discours qui recommandent la vaccination pour protéger les autres ne sont pas basés sur des évaluations scientifiques mais sur des croyances.

Croyances qui ont permis de suspendre des soignants pour « soi-disant » protéger les patients.

Pour valider la vaccination comme efficace contre les transmissions, des études paraissent encore. Ainsi, le 2 janvier 2023 est paru dans « Nature Medicine », un nouvel article exposant une étude sur l’efficacité des vaccins anti-Covid à réduire les transmissions. [1]

Dans un contexte où la 5ème dose de vaccin, en moins de 2 ans, est recommandée, et où les responsables sanitaires et politiques français continuent de clamer que le vaccin réduit les contaminations en brandissant cette étude, il convient de l’examiner.

Conflits d’intérêts

Depuis 3 ans, les conflits d’intérêts en médecine sont apparus au grand jour et se sont visiblement accentués. Les chercheurs essayent, souvent avec beaucoup de difficultés, de trouver des résultats en phase avec les attentes politiques.

L’étude analysée ici [1] vient de l’université de Californie qui est, avec New-York, l’état américain le plus promoteur des vaccins et des autres restrictions sanitaires (masques, confinements…) vis-à-vis de la COVID.

Si on ne peut affirmer que l’étude est orientée, il est, a minima, raisonnable de soulever cette question.

Ce qui est plus indiscutable, ce sont les conflits d’intérêts des auteurs et surtout de Joseph A. Lewnard. Il est financé par Pfizer, il fait partie de nombreuses études sur les vaccins [2] ou les traitements de Pfizer comme le Paxlovid. [3]

Les problèmes de cohérence des auteurs

Population à risque

Pour une raison difficilement compréhensible, les auteurs répètent plusieurs fois que les détenus et personnels de prison sont très vulnérables et à haut risque.

Pourtant les détenus sont des populations jeunes en moyenne (moyenne vers 40 ans selon les chiffres de l’étude (table 1 des suppléments) avec très peu de détenus de plus de 65 ans. Pareil pour les personnels de la prison.

Il faut noter que l’étude ne fournit pas les informations concernant la masse corporelle ou les comorbidités.

Contamination dans les prisons et en dehors

Les auteurs proposent de libérer les détenus pour éviter qu’ils ne se contaminent avec le COVID à cause de la promiscuité.

Chacun appréciera cette recommandation.

Pourtant les auteurs soulignent qu’il y a globalement moins de contaminations dans les prisons (30%) qu’ils ont suivies que par rapport aux foyers individuels (29-53%).

Le discours des auteurs ne semble donc pas cohérent puisque selon leurs chiffres, les détenus ont moins de risque que le reste de la population.

Omicron serait moins contagieux

Les chiffres du nombre de cas présentés par les auteurs soulèvent un autre problème de cohérence car l’épidémie induite par le variant Omicron, devenu majoritaire aux USA en décembre 2021, a fait bien plus de cas que les variants précédents, et cela sur toute la planète.

Aux Etats-Unis, comme en Californie (lieu de l’étude), le nombre de cas a été multiplié par environ 2,5 fois, voire plus.

Alors que pour l’étude en question, il y a moins de cas avec Omicron qu’avec les variants précédents. C’est aussi en contra diction avec le reste de la planète.

Les prisons californiennes semblent donc être un endroit unique sur la planète. Il est pourtant évident que ce type d’incohérence influence les résultats de l’étude.

Nous avons contacté les auteurs à ce sujet mais ils ne nous ont apporté aucune réponse à ce jour.

Des prisons bien différentes

Les chiffres proposés montrent que 2 prisons représentent à elles seules presque 30% des cas. Alors que 8 prisons ne présentent aucun cas.

Cette répartition très déséquilibrée pose aussi questions.

Significativité et précision

La significativité permet d’assurer (avec la certitude choisie) que 2 résultats sont différents, que le hasard ne peut être responsable de la différence observée.

Les auteurs ne discutent jamais de significativité statistique.

Alors que leurs résultats ne présentent clairement pas des différences significatives.

Par exemple, pour la Figure 4 de l’article, l’incertitude ne montre aucune réduction significative du risque infectieux après avoir reçu des injections vaccinales par rapport à une infection naturelle.

Ce graphique indique simplement qu’une vaccination n’apporte pas une protection plus importante. D’ailleurs les auteurs le disent dans leur discussion « La vaccination et l’infection antérieure étaient chacune associées à des réductions similaires de l’infectiosité pendant l’infection par le SARS-CoV-2 »

En résumé, ce graphique ne permet pas de dire que la vaccination apporte un avantage par rapport aux gens déjà infectés.

Prenons le tableau 3 des suppléments de l’étude et particulièrement la réduction pour les gens ayant reçu 2 doses. La réduction est de 2,7% mais avec un intervalle qui va de -15,5 à 24,9%.

Il faut comprendre que ce résultat n’a aucune significativité.

C’est comme vous prédire que demain votre taille sera entre 0 et 200 cm, la belle affaire !

Quasiment l’ensemble des résultats de l’étude ne montre pas une significativité suffisante pour en tirer des conclusions.

Baisse d’efficacité vaccinale avec le temps.

Il est admis que la protection diminue rapidement avec le temps. Même les pouvoirs publics l’ont admis puisqu’ils disent et recommandent, pour pallier ce constat, de réaliser un rappel tous les 3 mois.

Pourtant les chiffres de l’étude, sur plus d’un an, ne montrent pas cette diminution

Ces résultats, en contradiction avec ce qui est observé partout ailleurs posent aussi questions.

Les chiffres de l’étude qui ne sont pas discutés par les auteurs

L’étude contient plusieurs chiffres qui ne sont ni exploités ni discutés par les auteurs. Il est difficile de croire que les auteurs n’ont pas fait l’exploitation exhaustive de leurs résultats. Mais il est possible qu’ils aient choisi de ne pas les présenter car ils n’iraient pas vers l’objectif qui pourrait être de renforcer la politique vaccinale.

Nous les avons contactés à ce sujet mais ils ne nous ont apporté aucune réponse à ce jour.

Le premier élément intéressant concerne les chiffres présentés dans l’étude sur les cas « index » (initiaux).

Selon la figure 2, il y a eu 273 cas index chez les non vaccinés et 953 chez les vaccinés soit 22,3% et 77,7 % respectivement.

Le graphique de la figure 1d montre la couverture vaccinale de la population étudiée. Cela permet de déterminer que, en moyenne sur la période considérée, il y a 70% des personnes qui sont vaccinées au moins 2 fois sur la période.

Il est alors possible de calculer l’efficacité vaccinale sur la contamination.

(nombre de Vaccinés Malades * (1-p))/(nombre de Non Vaccinés Malade * p) où p est le pourcentage de vaccinés et donc 1-p celui de non vaccinés

Le calcul donne le résultat de

-49%

C’est une efficacité négative.

C’est-à-dire que le vaccin ne protège pas (il aurait fallu un résultat positif) mais qu’en plus il aggrave la situation : vous avez plus de chance d’être infecté si vous êtes vaccinés.

Il est compréhensible que les auteurs de l’étude ne discutent pas ces chiffres. Mais, les connaissant, il est difficile de valider, comme les auteurs, que les vaccins COVID sont très utiles sur la réduction des transmissions.

Le deuxième élément intéressant concerne les chiffres présentés sur les cas graves et la létalité.

Sur les 5 mois de suivi des 111 687 personnes il est possible de calculer :

  • la mortalité COVID : 0%

  • la létalité COVID : 0%

  • la prévalence de cas graves = 0,14%

Ces résultats sont cohérents avec les chiffres disponibles au niveau mondial et montrent, rappellent, que le variant Omicron est moins grave que la grippe.

La question se pose de savoir s’il est utile de vacciner avec autant de publicité et de ferveur compte tenu de ces chiffres.

Réduction de contamination

Les résultats montrent clairement, sans même discuter l’absence de significativité, qu’une infection est aussi protectrice qu’une vaccination.

Et l’étude nous confirme que vacciner des gens déjà immunisés naturellement n’apporte rien de significatif.

Cette étude montre surtout que la vaccination des soignants n’apporterait, scientifiquement, rien de significatif.

Faire la comparaison des gens non vaccinés sans infection avec les autres semble peu pertinent car en 2023, il est difficile de trouver des soignants qui auraient échappé à l’infection par le SARS-CoV2.

Il faut remarquer que de nombreuses études ont confirmé l’avantage de l’infection naturelle sur la vaccination vis à vis des réinfections. Les différences de mécanismes immunitaires entre les 2 légitiment ces observations.

Réduction de transmission

L’étude ne montre pas d’impact de la vaccination contre l’infection mais réussit tout de même à trouver un faible impact sur la transmission.

La diminution du risque de transmission est de

  • 22% (6–36%) avec une infection au COVID

  • 23% (3–39%) avec le vaccin

  • 40% (20–55%) avec une infection et le vaccin

Mais les auteurs n’expliquent pas comment ils calculent l’ensemble de ces valeurs.

Il est évident que c’est une complexe modélisation mathématique car l’un des auteurs en est spécialiste. En effet, plusieurs des études des auteurs sont des modélisations mathématiques (notamment au sujet de l’épidémie COVID).

De plus, les auteurs décrivent des paramètres de leur modélisation sans pour autant les expliciter et en donner les valeurs :

  • « Nous avons également ajusté l’infection antérieure dans les analyses pour tenir compte des préoccupations potentielles concernant la sensibilité différentielle liée à une infection antérieure chez les personnes vaccinées par rapport aux personnes non vaccinées ».

  • « Score de propension (à recevoir la vaccination) »

Comme dans toutes les modélisations, il y a des paramètres peu compréhensibles (puisque non expliqués par les auteurs) avec des valeurs dont les choix ne sont pas non plus discutés. Le problème vient du fait que le changement de ces valeurs modifie de façon importante les résultats.

En d’autres termes, les résultats de modélisations, surtout en biologie, doivent être pris avec la plus grande prudence et au regard des objectifs des auteurs.

Les valeurs avancées ici doivent être prises avec une grande prudence tant les problèmes soulevés à la lecture de l’article sont nombreux.

Conclusion

En conclusion ce type d’étude est utilisé pour maintenir un sentiment fort, et assuré, contre la réintégration.

Malheureusement, cette étude pose de nombreuses questions sur la fiabilité des chiffres avancés. Et malgré cela, l’étude est très loin d’apporter les chiffres suffisants pour confirmer que les vaccins diminuent les contaminations et ne contredit pas l’ensemble des chiffres qui montre depuis presque 2 ans que les vaccins ne diminuent pas les contaminations ou la transmission

Bien au contraire.

En résumé, la suspension des soignants n’est pas justifiée scientifiquement ou médicalement. C’est une décision politique qui nuit aux soignants (suspendus ou non) et aux patients.

C’est intolérable.

Références

[1] https://www.nature.com/articles/s41591-022-02138-x

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34001753/

[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35737591/

Dr Philippe de Chazournes

Sujet : Rémunération sur Objectifs de Santé Publique: ROSP et… corruption systémique

Discutants: Dr Louis Fouché et Dr Olivier Soulier

https://www.conseil-scientifique-independant.org/

Inscription à la newsletter du CSI : https://cutt.ly/e1WQXJU

Canaux officiels du CSI : https://www.conseil-scientifique-independant.org/

Telegram: https://t.me/CSIofficiel

Crowdbunker: https://crowdbunker.com/@CSI

Odysee: https://odysee.com/@CScientifique.independant.fr:c

Facebook: https://www.facebook.com/CSIndep Linked in: https://www.linkedin.com/company/conseil-scientifique-independant-csi/

Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCBrUK1TnyYXnYW_k3R5_2DA

Instagram: https://www.instagram.com/conseilscientifiqueindependant/

Podcasts: https://anchor.fm/csi-fr

Retrouvez les découpes des CSI en vidéos courtes

CSI Express : https://crowdbunker.com/@reinfoexpress64

https://odysee.com/@ColCovMed-Reunion:9

Invités :

Hélène Banoun, pharmacienne et ancienne Chargé de recherches INSERM, membre du CSI.

Patrick Provost, professeur au Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie de l’Université Laval et spécialiste de l’ARN.

Sujet :

À quel moment surviennent les complications de santé liées à la vaccination anti-Covid ?

Auteur(s) : Equipe des Scientifiques Indépendants

Temps de lecture : 10 minutes

 

À Retenir

  • Aucun vaccin anti-Covid n’a permis jusqu’à maintenant d’empêcher l’infection par le SARS-CoV-2.
  • Chaque variant émergeant du SARS-CoV-2 échappe à notre surveillance immunitaire
  • Les derniers sous-variants Omicron sont hautement résistants in vitro à la neutralisation par les anticorps induits aussi bien par la vaccination avec les derniers boosters anti-Omicron que par une infection naturelle antérieure.

Introduction

-La circulation du SARS-CoV-2 n’est pas finie, notamment en raison de l’émergence de variants Omicron et de leurs sous-variants. Ainsi, si le sous-variant BA.5 est globalement dominant actuellement, d’autres sous-variants sont en émergence pour prendre le dessus dans ce que l’on pourrait qualifier de « soupe de variants ».

C’est ainsi que les scénarios alarmistes préviennent que de nouvelles vagues d’infections sont à venir avec BQ.1 et son descendant BQ.1.1 qui se sont largement répandus en Amérique de Nord et en Europe après avoir été détectés initialement au Nigéria au début juillet 2022. A la fin de l’automne ces variants représentaient plus de 60% des détection de SARS-CoV-2 en France. Mais en parallèle, les variants XBB et XBB.1 sont devenus prédominants dans l’Est asiatique après avoir été identifiés en Inde à la mi-août. On pense que BQ.1 et BQ1.1 ont évolué à partir de BA.5, tandis que XBB et XBB.1 proviennent de la recombinaison entre 2 sous lignages de BA.2.

D’ailleurs l’évolution de ces sous-lignages ne cessent pas, étant accompagnée d’une complexité galopante de mutations. Ainsi, la protéine Spike du variant dominant BQ.1 possède les mutations K444T et N460K en plus des mutations déjà présentes dans BA.5. Aussi, la Spike du variant prédominant XBB possède 14 mutations de plus que celles déjà dans BA.2. Finalement, on est à nouveau dans la situation subie lors de l’apparition du premier variant Omicron il y a un an, avec la même question qu’alors : est-ce que l’efficacité neutralisante de l’arsenal industriel à notre disposition (anticorps monoclonaux, préparations vaccinales) sera suffisante ?

C’est cette question à laquelle des investigateurs américains de la prestigieuse université Columbia ont tenté de répondre et pour laquelle ils ont publié un article dans la grande revue de référence en biologie moléculaire et cellulaire, Cell (en ligne depuis le 14 décembre 2022) [1].

Une neutralisation déficiente des anticorps induits par la vaccination

Pour savoir si les sous-variants d’Omicron BQ.1, BQ.1.1, XBB et XBB.1 présentaient une résistance aux anticorps produits par les populations vaccinées contre la Covid, 5 cohortes cliniques ont été examinées.

Tout d’abord 15 sérums provenaient de sujets (hommes et femmes) entre 26 et 68 ans, 14 à 90 jours après la troisième injection, en majorité de la préparation originale contre la souche Wuhan, BNT162b2 (Pfizer) ou dans 3 cas du mRNA-1273 (Moderna).

Ensuite, 19 sérums provenaient d’hommes ou de femmes entre 48 et 63 ans, 20 à 36 jours après la quatrième injection de la préparation vaccinale originale (quasi-exclusivement du Pfizer, 18 cas/19).

Le troisième groupe de 21 sérums provenaient d’hommes et de femmes (23 à 49 ans) ayant reçu 3 injections de la préparation originale puis une quatrième injection bivalente (Pfizer ou Moderna) incorporant à la fois la version Wuhan et la version BA.5 de l’ARNm codant pour la Spike. Ces sérums ont été prélevés 23 à 30 jours après la 4e injection.

Enfin, les deux derniers groupes étaient constitués de sérums de 14 et 20 sujets (entre 22 et 61 ans) ayant reçu 2, 3 ou 4 injections de la préparation originale puis ayant été infectés par les variants BA.2 ou BA.5 respectivement. Et encore une fois, les sérums ont été collectés entre 14 et 164 jours après déclaration d’infection (mais la plupart sont dans le mois qui suit).

Les chercheurs ont produit des pseudovirus correspondant aux variants avec la mutation D614G (dominant en Europe en janvier 2021, appelé aussi variant Alpha), BA.2, BA.5, BQ.1, BQ.1.1, XBB, et XBB.1. Et des cultures de cellules ont été infectées par ces pseudovirus en présence de dilutions des sérums des 5 cohortes mentionnées précédemment. La neutralisation des virus a été dosée de façon très sensible.

Comme attendu, toutes les souches postérieures au variant Alpha échappent mieux à leur neutralisation (sur la Figure ci-dessus, vous voyez une baisse très nette de l’ID50, pour tous les groupes, à droite de D614G et l’amplitude de la diminution est indiquée au-dessus des points de mesure). Mais de façon alarmante, la réduction de la neutralisation atteint des facteurs supérieurs à 70 fois avec les variants plus récents chez des sujets triplement injectés.

Par ailleurs, bien que quasiment tous les sérums présentent des anticorps contre les variants BA.2 et BA.5, une majorité de sérums, en condition de plus faible dilution, ne parviennent pas à neutraliser le virus. Cette tendance est observée dans les autres cohortes et c’est le variant XBB.1 qui échappe le plus à la neutralisation, suivi de XBB, BQ.1.1 et BQ.1.

On note également que le pouvoir de neutralisation est sensiblement meilleur avec les sérums de sujets infectés par BA.2 ou BA.5 qu’avec 4 injections ou 3 injections originales et le bivalent. Ce qui pourrait laisser penser que la rencontre du virus entier vivant est plus immunogène que la vaccination à ARNm telle que proposée actuellement.

Les résultats des tests de neutralisation ont permis aux auteurs de construire une carte antigénique pour décrire l’éloignement relatif entre les différents variants testés. Ils anticipent ainsi que le variant XBB.1, dans sa dérive antigénique, s’est déjà autant éloigné de BA.5 que celui-ci ne s’était éloigné d’Alpha. Ainsi XBB.1 serait environ 63 fois plus résistant à la neutralisation par les anticorps sériques que BA.2 et 49 fois plus résistant que BA.5.

Des anticorps monoclonaux sans réponse

Pour comprendre d’où vient la perte d’activité neutralisante des anticorps sériques contre les variants BQ.1, BQ.1.1, XBB et XBB.1, Wang et ses collaborateurs ont testé un panel de 23 anticorps monoclonaux qui ciblent différents motifs tridimensionnels (épitopes) de la protéine Spike.

Il est important de noter que tous ces anticorps monoclonaux ont à l’origine une activité appréciable contre le premier variant Omicron, et d’ailleurs 4 sont destinés à la clinique : tixagevimab, cilgavimab (les 2 formant Evusheld), bebtelovimab, et sotrovimab.

C’est ainsi que des anticorps autorisés en clinique sont tout simplement inactifs contre BQ.1 et BQ.1.1. Dans le détail, 19 des 23 anticorps monoclonaux testés ont perdu majoritairement ou complètement leur activité de neutralisation contre XBB et XBB.1. Et même parmi ceux qui restent, 3 ont déjà perdu une partie de leur activité contre BA.2 quand on la compare à celle contre le variant Alpha. Ainsi plusieurs mutations de la Spike sont pointées du doigt et des modélisations structurales permettent d’expliquer les pertes d’activité des anticorps monoclonaux.

Une cible de Spike toujours aussi bien atteinte par les nouveaux variants

L’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) est la porte d’entrée du virus SARS-CoV-2 dans les cellules et le degré d’affinité que présente Spike pour ce récepteur peut influencer la transmissibilité du virus.

Les chercheurs ont généré in vitro des protéines Spike, avec les mutations adéquates pour qu’elles correspondent à ce que produit chacun des 4 variants étudiés (BA.5, BQ.1, BQ.1.1, XBB et XBB.1). Ils ont ensuite mesuré la force de la liaison transitoire qui peut s’établir entre la version humaine d’ACE2 et les différentes formes de protéine Spike.

Il semble que BQ.1 et BQ.1.1 aiment ACE2 tout autant que BA.5. On note une légère baisse d’affinité de XBB et XBB.1 comparativement à BA.2. Mais finalement ce qui importe le plus, c’est qu’il semble exclu que l’émergence des nouveaux sous-variant d’Omicron soit due à une plus grande affinité pour ACE2.

Limitations de l’étude

D’une part, les résultats obtenus sont le fruit de manipulations in vitro, qui même si elles semblent en général prédictives de la situation observée in vivo ne peuvent remplacer la réalité clinique qu’il faudra observer attentivement dans les mois à venir.

D’autre part, la principale limite de l’étude est liée à l’absence de test de l’immunité cellulaire face aux nouveaux sous-variants d’Omicron. N’oublions pas que les premières barrières contre le SARS-CoV-2 incluent des cellules de l’immunité innée et que consécutivement aux injections vaccinales une éducation de lymphocytes T doit permettre une action coordonnée avec celle des cellules qui produisent des anticorps dirigés contre la protéine Spike.

Notre capacité à cohabiter avec le SARS-Cov-2 dépend des différents bras armés de notre immunité innée et adaptative et il serait trop hâtif de limiter l’efficacité ou l’échec complet des stratégies vaccinales en ne se basant que sur la production d’anticorps neutralisant.

Conclusions

Comme un oiseau de mauvais augure, cette étude annonce que les nouveaux sous-variants émergeants d’Omicron vont être capables d’infecter les gens vaccinés comme s’ils ne l’étaient pas.

Pourtant, ce n’est pas nouveau, d’autres variants ont précédemment mis KO des anticorps thérapeutiques (bamlanivimab, etesevimab, imdevimab, casirivimab, tixagevimab, cilgavimab, et sotrovimab).

C’est très ennuyeux car si l’on s’en tient aux résultats présentés, on n’a en fait rien d’efficace pour les millions de sujets immunodéprimés pour lesquels les vaccins COVID-19 ne sont pas adaptés [2].

Par ailleurs, comme une ritournelle, à chaque nouvelle préparation vaccinale, une publication dans un journal de référence pour claironner que « ça marche » ! Dernière étude en date du 15 novembre 2022 des gourous de BioNTech, Ugur Sahin et Özlem Türeci dans Science Immunology. Ils nous expliquent que les préparations vaccinales bivalentes contre les sous-variants d’Omicron BA.4/BA.5 nous permettent de produire des anticorps neutralisants redoutablement efficaces [3].

Dommage donc que ce soit déjà trop tard…Il serait peut-être temps d’arrêter de laisser tourner la platine avec une disque rayé et de penser à changer de stratégie…

Références

[1] https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867422015318

[2] https://reinfocovid.fr/science/1-2-3-4-5-doses-et-toujours-rien-chez-des-immunodeprimes-explication/

[3] Muik A, Lui BG, Bacher M, Wallisch AK, Toker A, Couto CIC, Güler A, Mampilli V, Schmitt GJ, Mottl J, Ziegenhals T, Fesser S, Reinholz J, Wernig F, Schraut KG, Hefesha H, Cai H, Yang Q, Walzer KC, Grosser J, Strauss S, Finlayson A, Krüger K, Ozhelvaci O, Grikscheit K, Kohmer N, Ciesek S, Swanson KA, Vogel AB, Türeci Ö, Sahin U. Exposure to BA.4/5 S protein drives neutralization of Omicron BA.1, BA.2, BA.2.12.1, and BA.4/5 in vaccine-experienced humans and mice. Sci Immunol. 2022 Dec 23;7(78):eade9888. doi: 10.1126/sciimmunol.ade9888. Epub 2022 Dec 23. PMID: 36378074; PMCID: PMC9765452. (article disponible gratuitement en ligne : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36378074/)

Invité : Dr Michel Cucchi, médecin biologiste, docteur en sociologie.

Sujet : Influence et pandémies, à propos de son livre éponyme « Influence et Pandémies » aux éditions Marco Pietteur