[1]
Les titres ne laissent aucun doute. Ils sont mis en avant dans tous les journaux [2] [3] [4]. Tout le monde en parle.
Les vaccins sont sans danger pendant la grossesse.
Mais est-ce que l’article permet d’être aussi affirmatif ?
La réponse est non. Et de loin.
Ce qui implique que les journalistes n’ont pas lu, ou pire, pas compris le contenu de l’étude et ce sont surement arrêtés à la conclusion donnée par les auteurs mandatés par les fabricants de vaccin.
L’article pouvait surement être jeté à la poubelle dès la lecture de l’abstract :
« Participants reported significant health events (new or worsening of a health event sufficient to cause work or school absenteeism, medical consultation, or prevent daily activities) occurring within 7 days of vaccination or within the past 7 days for unvaccinated individuals. »
LES FEMMES NE SONT SUIVIES QUE SUR 7 JOURS !
A ce stade, on sait déjà, quel que soit le résultat de l’étude, qu’il ne sera valable que sur 7 jours de grossesse après la vaccination.
Quid de la fin de la grossesse ?
Quid de la santé bébé né de mère vaccinée ?
Les auteurs de l’article, les reviewers de l’article, l’éditeurs du Lancet Infectious Disease ne sont-ils pas au courant que la grossesse dure 9 mois et non 7 jours et que les médicaments peuvent avoir de effets sur la descendance et qu’il faut donc également étudier le devenir des bébés nés de mère vaccinées ?
C’est bizarre que ces résultats arrivent avant ceux des essais des fabricants.
Bizarre car ce sont les fabricants qui auraient dû, en premier, fournir les résultats des essais cliniques. Mais si le vaccin est sur le marché depuis décembre 2020, les essais cliniques initiaux ne concernaient pas les femmes enceintes. C’est toujours le cas, les femmes enceintes ne sont jamais incluses dans les premiers essais cliniques. On comprend aisément pourquoi.
En février 2021, Pfizer lance un essai de phase 2/3 sur les femmes enceintes, uniquement au trimestre 3. [5] Il doit se terminer en août 2022. C’est-à-dire que le suivi sera de quelques jours à quelques semaines tout au plus. L’essai ne concerne que 348 femmes. C’est-à-dire que seulement 174 femmes recevront le vaccin et non le placebo.
Avec un échantillon aussi faible, 174 personnes, il est impossible d’évaluer, de détecter, de mesurer les effets indésirables. Impossible.
Au 13 août, l’essai est toujours marqué comme actif. Les résultats de cet essai sont donc inconnus.
Un autre essai de Pfizer a commencé en juin 2021, il devait finir en 2025 mais a été repoussé à décembre 2026. [6]
Il concerne 6000 femmes enceintes en bonne santé dont 3000 devraient recevoir le vaccin.
A ce jour, les résultats ne sont évidemment pas connus.
Il n’y a donc pas d’étude randomisée en double aveugle sur les femmes enceintes ! Les femmes enceintes sont donc vaccinées sans la moindre donnée scientifique d’efficacité ou d’innocuité sur elles et leurs enfants à naître (les fabricants n’ont pas fini leurs essais cliniques. Les tests de tératogénicité n’ont pas été faits, etc…). Une fois qu’elles sont vaccinées en population générale, on peut alors regarder ce qui se passe lors d’une étude observationnelle ; comme dans cette étude
Une fois cette question posée, il faut se tourner vers l’article et ne pas se contenter de lire le résumé qui affirme que les vaccins ARNm ont « bon profil de sécurité pendant la grossesse ». Il faut aller voir les chiffres.
Voici donc les critiques qui rendent cet article invalide à démonter la sécurité des vaccins pour les femmes enceintes :
1/ Très peu de femmes vaccinées incluses
200000 comme le disent les journaux?
Les journaux reprennent le chiffre de 200000, annoncé dans l’abstract de l’étude, pour montrer l’importance et la légitimité de l’étude.
Mais en fait l’article trompe délibérément le lecteur : « 191360 women aged 15–49 years with known pregnancy status ».
A aucun moment, il n’est dit que les 191630 femmes sont enceintes !
Juste que l’on sait si elles sont enceintes ou pas.
En lisant plus avant, on découvre que seulement 5597 ont reçu 1 dose et seulement 3108 ont reçu les 2 doses.
L’échantillon est immédiatement moins impressionnant et le poids des résultats de l’étude devient bien plus faible puisqu’il devient très difficile de détecter les évènements les plus rares avec si peu de participantes.
2/ 44 % de femmes enceintes de l’étude non pas reçu de 2ème dose
L’article n’explique pas pourquoi 2489 femmes enceintes ont décidé de ne pas faire la 2ème dose. Il faut comprendre que presque la moitié (44,5%) des femmes n’ont pas voulu subir la 2ème dose.
Ce chiffre est très alarmant puisqu’au niveau du Canada, il n’y a que 4% des gens qui n’ont pas voulu faire leur 2ème dose. [7]
Il faudrait connaitre les raisons qui ont poussé ces femmes (10 fois plus que dans la population générale) à ne pas faire la 2eme dose.
L’étude ne s’y est pas intéressée.
C’est bien dommage.
On peut déjà affirmer que les femmes qui ont eu une fausse couche juste après la 1ère dose en font partie… (voir après)
3/ Un temps de suivi qui ressemble à un « foutage de gueule »
7 jours
C’est le nombre de jours choisi par les auteurs pour suivre les patientes.
Il faut bien comprendre qu’ils ont décidé de ne suivre les femmes enceintes vaccinés que 7 jours après leur injection. Donc de ne détecter les problèmes que sur 1 semaine.
Il est évident qu’avec 6 jours, ou 5 ou seulement 2 jours, le nombre d’effets indésirables aurait encore été moindre.
Le but de l’étude est de montrer le profil de sécurité pendant la grossesse des vaccins ARNm. En partant du principe que 7 jours suffisent, l’ensemble des problèmes qui interviennent après n’est pas pris en compte. Une durée aussi petite n’est pas sérieuse, surtout pour une population particulière et une technologie vaccinale qui n’a jamais été utilisé sur la femme enceinte.
Cette attitude n’est ni sérieuse ni scientifique pour évaluer la sureté d’un médicament dont on sait qu’il reste présent dans l’organisme pendant des semaines. [8]
4/ le biais du recueil des effets indésirables
Il a été fait au téléphone.
Aucun personnel médical n’a donc évalué la gravité des symptômes qui ont pourtant provoqué des consultations médicales, l’absence au travail. Finalement, c’est le ressenti des patientes qui est utilisé. Cette démarche n’est pas suffisamment solide et laisse trop de place à l’interprétation non médicale des patientes.
5/ Le groupe contrôle et la structure des groupes
339 femmes enceintes n’ont pas été vacciné.
Comme il ne s’agit pas d’un essai clinique, il n’y a pas eu d’injection de placébo. On se demande alors comment (à quel moment) le suivi de 7 jours a pu être fait sur le groupe contrôle et comment le faire correspondre au groupe des femmes enceintes vaccinées. Le groupe contrôle ne semble ni assez grand ni assez cohérent pour pouvoir l’utiliser.
De plus, il y a plus de femmes enceintes au 1er trimestre dans le groupe placebo (30,67 % vs 23,05%) ce qui favorise donc les fausses couches dans le groupe placébo car les fausses couches arrivent préférentiellement au 1er T.
De plus dans la table 1 de l’article, on voit que les patientes enceintes non vaccinées sont plus vieilles que les patientes vaccinées enceintes ce qui favorise automatiquement les fausses couches dans le groupe placébo.
6/ Des hommes dans une étude sur la grossesse
C’est peut-être anecdotique mais il est déroutant de trouver 819 hommes et aussi 605 personnes de sexe inconnu dans les tableaux de l’étude. Il n’est pas facile d’expliquer la présence de ces chiffres dans une étude sur la grossesse.
7/ Les effets indésirables significatifs
Un événement de santé significatif est défini ici comme un événement de santé suffisant pour entraîner un absentéisme au travail, une consultation médicale ou empêcher les activités quotidiennes.
La majorité des effets indésirables significatifs a eu lieu très rapidement puisque dans les 24h suivants l’injection : 54,9% suivant la 1ère dose et 82,4% suivant la 2ème dose.
Compte tenu de la rapidité d’apparition des symptômes, il est difficile de ne pas conclure à un lien entre les 2.
L’étude rapporte surtout qu’après la première dose, il y a eu 4% des femmes enceintes vaccinées qui ont eu un effets indésirables importants.
Et cela double presque pour la deuxième dose à 7,3%. La dose d’ARNm semble influer sur l’apparition des effets indésirable car le vaccin MODERNA (à 100µg) obtient 4% à la première dose mais 12,1% à la deuxième dose. C’est donc 3 fois plus. Le rôle des excipients dans ces effets indésirables ne peut être écarté.
Le tableau 4 des « informations supplémentaires » de l’article affinent ces résultats. Cette augmentation après la dose 2 peut aller jusqu’à 4,4 fois.
Il serait alors judicieux de poser la question de l’effet de la dose 3 (le booster). Mais l’article n’en parle pas…
Chacun met le seuil où il veut mais 7,3% est un chiffre inquiétant. Quasiment 1 femme sur 10.
Si l’article conclue que les vaccins ARNm ont « bon profil de sécurité pendant la grossesse » avec les valeurs qu’ils trouvent, ils ne prennent pas le temps de discuter le fait qu’il est surement impossible de trouver un autre vaccin, quasi obligatoire, avec des résultats aussi graves.
Mais cela va au-delà des chiffres si on regarde la nature des effets indésirables qui n’ont PAS touchés les non vaccinés du groupe contrôle :
- 5 pertes de la vue
- 15 incapables de marcher
- 4 paralysies du visage
- 1 choc anaphylactique
- 12 problèmes neurologiques (paralysie, difficulté à uriner ou déféquer)
- 1 convulsions
- 10 coagulations anormales
Chacun met le seuil où il veut mais perdre la vue, être paralysé ou incapable de marcher ne semble pas cohérent avec la conclusion des auteurs : « bon profil de sécurité pendant la grossesse »
7/ Un vaccin qui ne protège pas du Covid ?
Sans oublier189 infections respiratoires (table 2). Même si l’article, bizarrement, ne le précise pas, il y a de fortes chances, compte tenu de la période, qu’il s’agisse de cas de COVID. Les vaccinés seraient donc presque 4 fois plus atteints que le groupe contrôle.
8/ Plus de fausses couches
Il faut remarquer que l’étude ne s’intéresse à aucun moment aux effets des vaccins ARNm sur les fœtus ou l’embryon. Il est scientifiquement et éthiquement très gênant que cet aspect ne soit pas traité même si ce n’est pas le sujet principal de l’étude. Le fœtus reste évidemment le sujet principal pour une femme enceinte.
Mais on trouve pourtant certaines informations sur les fausses couches.
Il faut rappeler que les fausses couches interviennent uniquement pendant les 2 premiers trimestres soit environ 22 semaines. Il est admis que les fausses couches touchent en moyenne entre 10 et 15% des grossesses et interviennent très majoritairement lors du 1er trimestre. [9] [10]
Fausses couches après la dose 1
L’article donne les fausses couches rapportées après la dose 1 dans la table 3 mais, comme annoncé, uniquement pour les 7 jours suivants l’injection.
Il faut noter que la répartition des fausses couches, présentée dans l’article, entre le 1er et le 2ème trimestre est cohérente avec ce qui est habituel. [11]
Il faut noter ensuite que les auteurs calculent des taux de fausses couches de 1,5%. Ils ne discutent pas ce chiffre, qui est très loin du taux habituel de 15%, car le calcul est fait sur 7 jours de suivi et non sur 22 semaines. [12]
Mais il est possible de calculer, de façon linéaire (proportionnelle) en première intention, le taux pour les 22 semaines.
Le nombre de fausses couches rapportés après la dose 1 pour le 1er trimestre est de 73 pour 3706 femmes (selon les chiffres du tableau 1 des données supplémentaire) sur une durée de 7 jours :
73*22 semaines = 1606 pour un échantillon de 3706 femmes
soit 43% de fausses couches.
C’est bien plus que les chiffres attendus.
Bien plus.
Fausses couches après la dose 2
Il est très étonnant que le même tableau ne soit pas donné pour le suivi après la dose 2. D’autant plus étonnant que tous les autres effets indésirables sont reportés dans le tableau 2 pour la dose 1 et 2.
Mais l’article nous informe, en une seule ligne, qu’il y a eu 175 fausses couches en plus. Sans préciser s’il s’agit de fausses couches du 1er ou 2ème trimestre alors que c’était le cas pour la dose 1. C’est bizarre.
De plus ces 175 cas devraient logiquement correspondre aux 7 jours suivant la dose 2. Mais les auteurs nous indiquent, que bizarrement, ils ont été jusqu’à 10 jours au-delà de l’injection.
Si on reprend le calcul avec un suivi de 10 jours alors :
175*15 = 2695 pour un échantillon de 5597 femmes
soit 48% de fausses couches.
En fait ce calcul devrait logiquement être fait sur l’échantillon ayant reçu la dose 2, soit 3114. On trouve alors 86% de fausses couches. Ce chiffre est plus qu’alarmant mais il est identique à celui de l’étude qui date d’avril 2021. [13]
Pour être le plus précis possible, il faut remarquer que la notion de temps devient très complexe à comprendre pour ces 175 cas supplémentaires.
En effet, le suivi prévu par l’étude est de 7 jours APRES l’injection. Il serait logique de dire que les 175 sont arrivés dans les 7 jours suivant la dose 2. Pourtant les auteurs, tout en affirmant qu’ils ne connaissent pas les dates précises des fausses couches (surement ont-ils trouvé que ce n’était pas une information pertinente…), nous expliquent que les 175 supplémentaires seraient intervenus sur un période allant de 7 jours avant à 10 jours après la dose 2.
Dans ce cas de figure on obtient
175*9 = 1575 pour un échantillon de 3114 femmes
soit 50% de fausses couches.
Ce qui reste tout aussi alarmant.
Quoi qu’il en soit, c’est tout de même plus de fausses couches que suite à la première dose.
Il y a eu 2 fois plus de fausses couches enregistrées au moment de la 2ème dose que dans les 7 jours après la première. C’est un chiffre plus qu’alarmant (mais cohérent avec les autres effets indésirables qui doublent quasiment aussi).
Totalité des fausses couches
Il est difficile d’être plus précis : les dates ne sont pas données avec précision par les auteurs.
Pour minimiser les approximations dues au manque de précision dans l’article, on peut dire qu’il y a eu en tout 80+175 soit 255 fausses couches pour 5597 personnes. Si on considère un suivi sur 14 jours pour être sûr d’englober toutes les fausses couches remontées dans l’article, alors
255*11 = 2805 pour un échantillon de 5597 femmes
soit 50% de fausses couches.
En conséquence, même avec des approximations statistiques (notamment par le manque de précisions des auteurs), il y a de quoi se poser beaucoup de questions tellement le taux de fausses couches trouvé est loin de la valeur admise, qui oscille autour de 15%.
- Des questions concernant le nombre anormal de fausses couches.
- Des questions concernant l’honnêteté est la compétence des auteurs de l’article.
Conflit d’intérêts ?
L’étude donne, comme il se doit, les conflits d’intérêt des auteurs. C’est un vrai festival.
Le « COVID-19 Vaccine Readiness funding » de l’Agence de la santé publique du Canada a financé cette étude. C’est cette agence, au Canada, qui travaille pour rendre le vaccin obligatoire avec bientôt 5 doses nécessaires pour être considéré comme « vacciné ».
De plus, les auteurs ont des quantités importantes de liens avec les fabricants de vaccins.
Il n’est pas facile de prouver que les conflits d’intérêt ont orienté les résultats d’une étude. Mais ici, compte tenu des éléments cités avant (7 jours, risques important trouvés, dépendant de la dose, fausses couches…) et la nature des conclusions données par les auteurs (« bon profil de sécurité »), les soupçons sont bien réels.
Conclusion
En préambule à cette conclusion on se doit de rappeler que les femmes enceintes, notamment par leur âge, ne présentent, vis-à-vis du COVID, aucun risque significatif (notamment par rapport à la grippe) et leur futur enfant encore moins. [14]
Il est évident que cette étude est une blague.
- Payée par les fabricants.
- Supervisée par les autorités sanitaires qui recommandent la vaccination.
- Échantillon de 3108 femmes seulement (et pas 200000).
- Disparition de 45% des femmes suivies pendant l’étude.
- 7 jours de suivi seulement.
- Suivi par téléphone sans visite médicale.
- Presque 10% d’effets indésirables significatifs.
- Des données incomplètes dans l’article ne permettant pas de faire des calculs corrects (fausses couches).
Alors la conclusion de l’article est tout à fait disproportionnée et incohérente par rapport aux données chiffrées que l’on trouve dans l’article.
Avant de mettre en première page une publication scientifique, il faut la lire en entier et pas seulement son résumé.
Car très souvent il ne correspond pas à la réalité de l’étude.
C’est encore le cas ici.
Malheureusement.
[1] https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(22)00426-1/
[2] https://www.medisite.fr/coronavirus-covid-19-les-vaccins-a-arn-messager-sans-danger-pour-les-femmes-enceintes.5648211.806703.html
[3] https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/les-vaccins-contre-le-covid-19-sont-sans-danger-pendant-la-grossesse-confirme-une-etude-canadienne_5304211.html
[4] https://www.20minutes.fr/sante/3336759-20220812-covid-19-vaccins-arn-messager-danger-pendant-grossesse-selon-etude-canadienne
[5] https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT04754594
[6] https://clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT04705116
[7] https://ourworldindata.org/explorers/coronavirus-data-explorer?facet=none&uniformYAxis=0&Interval=7-day+rolling+average&Relative+to+Population=false&Color+by+test+positivity=true&country=CAN&Metric=People+vaccinated+%28by+dose%29
[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35148837/
[9] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32255196/
[10] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25447360/
[11] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32255196/
[12] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2021664/
[13] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33882218/
[14] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34467518/