A retenir
La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) reconnait que l’obligation vaccinale est avant tout une question d’exemplarité des soignants.
La SPILF reconnait que le vaccin COVID-19 n’est pas efficace sur les transmissions.
La SPILF reconnait que les souches actuelles de SARS-CoV-2 ne causent pas de formes particulièrement graves du COVID-19.
Et pourtant….
Introduction
La SPILF est créée en 1974. Et malgré presque 50 ans d’existence, la SPILF ne compte qu’environ 750 adhérents et a pourtant touché environ 600000 euros en 3 ans des laboratoires pharmaceutiques. [0]
Ainsi la SPILF se prévaut d’une représentation bien plus importante que sa représentativité réelle.
Le 2 mars 2023, la SPILF a diffusé et médiatisé son avis sur les obligations vaccinales des professionnels de Santé. [1]
Pas de surprise
Pas de surprise car la SPILF est contre la levée des obligations vaccinales, quel que soit le vaccin.
Elle est sur ce point en cohérence avec ses positions mises en avant notamment depuis 2020.
Pour justifier sa position, la SPILF se plaint notamment que la couverture vaccinale est trop faible chez les soignants pour les vaccins non obligatoires comme la grippe dont il faut rappeler que le décret n° 2006-1260 du 14 octobre 2006 en a suspendu l’obligation, la jugeant visiblement inutile.
La SPILF se plaint « que l’appel à la responsabilité individuelle (pour ce qui est des infections transmises du soignant au soigné) apparait insuffisant ».
Il apparait donc que la SPILF considère les professionnels de santé comme insuffisamment responsables. Cela pose questions sur l’image qu’a la SPILF des professionnels de santé.
En fait, il faut comprendre que la SPILF ne souhaite pas se poser la question de savoir pourquoi des professionnels de santé ne souhaitent pas se faire vacciner :
- Craignent le vaccin ?
- Estiment qu’il n’y a aucune preuve que le vaccin soit efficace à limiter les transmissions ?
- Jugent le vaccin inefficace à limiter les formes graves ?
- Considèrent que l’intérêt global n’est pas suffisant ?
Par humilité, la SPILF devrait considérer avec attention que les professionnels de santé qui choisissent de ne pas se faire vacciner le font avec leurs compétences, leur expérience et pour des raisons objectives.
La SPILF n’avance évidemment aucun argument scientifique ou médical pour encourager les professionnels de santé à mieux accepter les vaccins et notamment celui de la grippe qu’elle prend en exemple.
La SPILF se contente de mettre en avant que la vaccination des professionnels de santé « porte un message d’exemplarité ».
Il est triste de constater que, pour la SPILF, l’exemplarité est plus importante et doit se substituer à l’efficacité et au bénéfice médical.
Ce type de position n’est évidemment pas légitime ou rationnel quand on parle de médicament.
Ensuite la SPILF met en avant que lever des obligations vaccinales « sera interprété … comme un message négatif : en mettant fin à l’obligation, on envoie pour beaucoup le message que les vaccins sont dorénavant facultatifs, voire inutiles. »
La SPILF confirme une fois de plus (comme sur les 3 ans passées) qu’elle choisit de ne présenter aucun argument scientifique pour légitimer les obligations.
En résumé, la SPILF considère qu’il faut des obligations vaccinales
- Car les professionnels de santé ne sont pas assez responsables
- Car sinon le message envoyé à la population serait négatif vis-à-vis des vaccins
On est bien loin ici d’un avis scientifique ou médical que la SPILF aurait dû fournir en proposant son avis.
Concernant le vaccin DTP (diphtérie-tétanos-polyomélite)
La SPILF confirme sa position favorable à l’obligation mais reconnait que la probabilité que les professionnels de santé soient en contact avec
- un poliovirus est « très improbable actuellement »
- la diphtérie liée à Corynebacterium diphtheriae est « très improbable actuellement »
La SPILF ne discute pas le cas du tétanos sûrement car c’est une maladie non contagieuse que le professionnel de santé ne risque ni d’attraper d’un patient, ni de transmettre à ses patients.
Dans ce contexte réel décrit par la SPILF, il serait intéressant que la SPILF nous explique pourquoi elle affirme que « le recrutement d’un soignant n’ayant jamais eu de vaccination DTP poserait problème ».
Même si la SPILF reconnait la très faible incidence de ces pathologies en France, la SPILF, encore une fois, met en avant son argument fétiche :
« L’obligation vaccinale a … une valeur d’exemplarité. »
Encore.
De plus, la SPILF ne semble pas faire confiance aux professionnels de santé puisqu’elle suppose que si l’obligation venait à disparaitre, les professionnels ne seraient plus attentifs à « la surveillance de la couverture vaccinale ».
Ce manque de confiance dans les compétences des professionnels de santé pose toujours plus de questions sur l’image qu’a la SPILF des professionnels de santé.
Concernant le vaccin contre l’hépatite B
La SPILF confirme sa position favorable à l’obligation.
La SPILF considère qu’il faut vacciner l’ensemble des professionnels, sans prise en compte du risque réel lié à leur fonction, afin de ne pas surcharger la médecine du travail dans cette gestion. Il faut comprendre que l’aspect scientifique ou médical est moins pertinent que la charge de travail du prescripteur.
La SPILF considère aussi l’obligation vaccinale contre l’hépatite B comme la « règle … la plus simple possible ».
On est bien loin de considérations médicales.
Mais surtout la SPILF légitime sa position, une fois de plus, par la notion d’exemplarité des soignants ou d’une éventuelle remise en cause de la notion de vaccination au sein de la population.
Il faut cependant rappeler que la vaccination contre l’hépatite B n’est en fait pas obligatoire mais que l’immunisation l’est. En effet, un soignant présentant un taux d’anticorps anti-Hépatite B supérieur à 100 UI/L, est considéré comme protégé. Il n’y a pas lieu de réaliser d’injection vaccinale supplémentaire. [2]
C’est une situation unique dans le monde de la vaccination.
C’est pourtant la position la plus rationnelle puisqu’elle prend directement en compte le statut immunitaire de la personne dans la décision vaccinale.
Concernant le vaccin contre le COVID-19
La SPILF est favorable à la primovaccination constituée de 3 doses.
Mais elle insiste immédiatement sur la possibilité d’imposer des doses supplémentaires « en fonction de la survenue d’infection intercurrente par le SARS-CoV-2 ».
Surtout la SPILF réaffirme sa position que, sans primovaccination, les soignants suspendus ne doivent pas être réintégrés.
La SPILF ne discute absolument pas de
- L’état immunitaire du soignant suspendu (qui a sûrement contracté le SARS-CoV2 et est donc immunisé de façon plus performante que par la primovaccination) [3]
- La comparaison avec l’hépatite B où l’immunisation suffit. [4]
- La disparition rapide de l’efficacité vaccinale (quelques mois tout au plus) [5]
- L’inadaptation des vaccins avec les souches circulantes (rendant la vaccination inopérante puisque même les vaccins les plus récents, bivalents immunisent contre des souches qui ne sont déjà plus dominantes et par ailleurs échouent à développer une immunité croisée pour les souches en circulation [6]
Ce sont pourtant des paramètres qui sont essentiels quand on recommande une vaccination obligatoire.
Et la SPILF va plus loin puisqu’elle demande quand même une injection d’une dose « pour les personnes ayant déjà été infectées par le passé ».
Évidemment, la SPILF ne produit aucune donnée scientifique pour justifier cette proposition. Le contraire aurait été surprenant tant les publications montrent que l’immunisation naturelle est bien plus efficace que le vaccin. [7]
Pour convaincre de ne pas lever cette obligation vaccinale, la SPILF se lance dans les prédictions, la science-fiction en parlant « de circulation d’un variant générateur de formes particulièrement graves ».
On ne sait pas de quoi l’avenir est fait mais sans s’en rendre compte, la SPILF reconnait que, au moins actuellement, mars 2023, les souches circulantes ne sont pas « particulièrement graves ». Ce qui est le cas. [8]
De fait, sa demande de ne pas réintégrer les soignants non vaccinés ou d’obliger les personnes déjà immunisées à recevoir quand même une dose apparait comme totalement incohérente d’autant que même les souches les plus pathogènes n’ont pas touché les populations en âge de travailler et notamment les soignants. [9]
La SPILF met en avant que la vaccination obligatoire est importante « si un vaccin plus particulièrement actif sur l’infection paucisymptomatique ou sur la transmission était développé. »
Sans s’en rendre compte, la SPILF reconnait que le vaccin n’est pas efficace sur les transmissions.
Comme la suspension ne repose que sur cet argument depuis sa mise en place en juillet 2021, la SPILF reconnait indirectement que cette suspension n’avait aucune légitimité.
La SPILF semble toujours incapable de donner des informations médicales ou scientifiques et rabâche toujours les mêmes arguments :
- « Message pouvant être perçu comme négatif pour les professionnels de santé »
- « Message pouvant être perçu comme négatif vis-à-vis de la population »
- « Position pouvant être vue comme confortant de nombreux discours non-scientifiques et négationnistes »
La lecture du document montre pourtant l’absence totale de science (aucune référence bibliographique) que la SPILF dit redouter…
Ainsi, sans en avoir parlé avant, alors que cela aurait été un argument majeur en faveur de la vaccination, la SPILF affirme que « cette vaccination conserve toujours une efficacité importante contre les formes graves ».
Evidemment, la SPILF n’apporte aucun chiffre pour légitimer son affirmation mais elle semble avoir plus d’informations que la HAS qui reconnaissait, pour les vaccins bivalents utilisés depuis 4-5 mois, ne pas être en mesure de donner l’efficacité des vaccins en cours d’utilisation… [10]
Il serait important que la SPILF transmette au plus vite les informations dont elle dispose.
Et le meilleur pour la fin…
Et le meilleur de la SPILF arrive sur la fin :
« le caractère indispensable du port du masque en milieu de soin ».
Évidemment la SPILF n’est toujours pas en mesure de produire la moindre preuve d’utilité du masque mais elle insiste à l’affirmer et le laisser croire.
Pourtant nous avons déjà longuement montré que le port du masque n’avait jamais prouvé son utilité. (La SPILF devrait en prendre connaissance…) [11]
Cette dernière affirmation de la SPILF sur les masques permet de valider que la SPILF est, sur tous les sujets discutés dans son avis, dans une fuite en avant pour ne pas accepter et assumer les nombreuses erreurs scientifiques qu’elle délivre depuis des mois sur le COVID.
Conclusion
En résumé, quel que soit le vaccin, la SPILF n’avance aucun argument scientifique ou médical et nous précise même que très souvent il n’y a pas vraiment d’intérêt (cf DTP).
La SPILF n’est toujours pas en mesure de légitimer ses affirmations et n’essaye même pas de le faire.
Alors la SPILF justifie sa position en faveur de l’obligation car sinon
- Les professionnels de santé ne se feront pas vacciner comme pour la grippe
- L’image de la vaccination sera ternie dans la population
- les soignants aurait un devoir d’exemplarité
L’utilisation d’un médicament ne peut se résumer à des considérations qui ne sont pas médicales.
Les positions de la SPILF sont par conséquent, et uniquement, dogmatiques.
C’est inacceptable.
Bibliographie
[0] https://www.nexus.fr/actualite/conflit-dinterets/spilf-gilead/
[1] https://www.infectiologie.com/fr/actualites/avis-spilf-obligations-vaccinales-des-professionnels-de-sante_-n.html
[2] https://www.mesvaccins.net/textes/2013_hepatite_B_joe_20130813_0005.pdf
[3] https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(22)00287-7/fulltext
[4] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000027830751
[5] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36913963/
[6] https://www.conseil-scientifique-independant.org/les-variants-emergents-du-sars-cov-2-echappent-a-la-neutralisation-par-limmunite-humorale-induite-par-les-vaccins-anti-covid-actuels/
[7] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36930674/
[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35611065
[9] https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/recensement-national-des-cas-de-covid-19-chez-les-professionnels-en-etablissements-de-sante
[10] https://www.conseil-scientifique-independant.org/les-variants-emergents-du-sars-cov-2-echappent-a-la-neutralisation-par-limmunite-humorale-induite-par-les-vaccins-anti-covid-actuels/
[11] https://www.conseil-scientifique-independant.org/moi-je-veux-bien-mettre-un-masque-mais/